Des avions américains ont bombardé, hier à l’aube, un camp des terroristes de Daech en Libye, faisant au moins 40 morts, selon le journal américain le New York Times, se référant à un diplomate occidental. La cible était une maison située à Sabrata, à 70 km à l’ouest de la capitale libyenne, Tripoli, selon la même source, et a été entièrement détruite.
Un des responsables de cette ville, Hussein al-Dawadi, cité par des médias, leur a précisé que «la grande majorité des morts étaient des Tunisiens qui étaient probablement des membres de Deach». Le raid américain visait un immeuble, abritant un terroriste, d’origine tunisienne, impliqué dans les attentats commis en Tunisie, contre le musée du Bardo, en mars dernier et celui de juin, contre un hôtel de la ville tunisienne de Sousse. Il est à rappeler que la ville de Sebrata est considérée, à l’instar de Syrte, comme un bastion des terroristes de Daech. Même si les raids américains ont réussi à éliminer des terroristes, qui ont profité, durant cinq années du chaos libyen, depuis l’effondrement des institutions dans ce pays, après les évènements de 2011 et l’intervention de l’Otan, les Etats Unis ont procédé à des frappes aériennes sur le territoire libyen, sans recourir à un mandat des Nations unies, pour ce genre d’opérations. Ce qui est un précédent, s’agissant des raids en Libye, alors que depuis quelques semaines, des conclaves se sont tenus entre des responsables des pays membres de la coalition conduite par Washington, contre Daech et ceux de l’Otan, pour l’examen de l’avenir de la Libye et la réponse à apporter à la menace de Daech. Par ailleurs, le raid américain intervient au moment ou le sous-secrétaire d’État américain chargé des affaires politiques, Thomas Shannon, en tournée dans la région, depuis mardi dernier, était hier en Tunisie et sera aujourd’hui, à Alger, pour une visite officielle de trois jours. Quelques semaines auparavant, le président américain Barack Obama avait déclaré lors d’une conférence de presse qu’ «en ce qui concerne la Libye, j’ai clairement fait savoir que nous poursuivronsDaech partout où il ferait son apparition» a-t-il affirmé avant d’ajouter de «la même manière que nous l’avons fait avec Al-Qaida» a-t-il souligné. Le raids américain, intervient aussi à une date précise, il y a cinq ans, des évènements de févier 2011, qui se sont vite militarisés précipitant l’intervention de l’Otan, dans la crise libyenne, du 19 mars à octobre 2011, au terme duquel, les institutions dans ce pays se sont effondrés et les Libyens, depuis, n’ont pas réussi à prémunir leur pays du chaos, dans lequel il est plongé depuis cinq ans. L’annonce de la formation, selon l’accord inter-libyen, d’un gouvernement d’union national en Libye, , composé de 18 ministres, dont cinq ministres d’Etat, est en attente de l’approbation par le parlement de Tobrouk, pour entamer son travail. Lequel travail est outre difficile au regard de la situation chaotique dans ce pays, sur le plan socio-économique et institutionnel, mais aussi sur le plan sécuritaire notamment avec l’activité terroriste, dont celle de Daech qui a pris pied dans ce pays, profitant du contexte d’unfavorable. Si la première intervention militaire étrangère dans ce pays, l’a été en mars 2011, par l’aviation française, dans le cadre de l’Otan, cinq ans après, c’est des raids américains, qui survolent le ciel libyen, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Karima Bennour
