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Libye : les finances du pays sous le contrôle de l’exécutif de Serraj

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À moins d’une semaine après son arrivée, mercredi dernier, à Tripoli, le gouvernement libyen d’union nationale compte entamer sa mission, en s’y installant officiellement, après l’annonce, mardi soir, des autorités siégeaient, jusqu’à ce jour, dans la Capitale libyenne, de leur retrait, au profit de l’exécutif de Serraj.

C’est à travers le site du ministère de la Justice, que les acteurs libyens ont annoncé leur retrait, indiquant que : «nous cessons d’exercer nos fonctions exécutives, présidentielles et ministérielles», décision dictée par leur souci et leur volonté et « mettre fin à l’effusion de sang et éviter la partition de la nation», ont –ils précisé.
Le gouvernement d’union nationale, qui a reçu, dès son arrivée, à Tripoli, le soutien des citoyens et citoyennes de Libye, d’importantes institutions du pays, telles, la Banque centrale, la compagnie nationale pétrolière et des municipalités de l’est libyen, ont vite fait de manifester leur soutien au gouvernement de Serraj. La communauté internationale de son côté n’a pas tardé à exprimer sa satisfaction de voir, enfin, le gouvernement d’Union s’installer dans la capitale libyenne, saluant par la même occasion les autorités de Tripoli d’avoir décidé son retrait du pouvoir, à Tripoli. Présent dans la capitale libyenne, l’émissaire des Nations unies en Libye, Martin Kobler a tenté, avant que le gouvernement de Serraj prenne les commandes à Tripoli, de convaincre les autorités basées à Tripoli, de faciliter le processus de son installation. Dans la soirée de mardi, le responsable onusien a réagi à l’annonce précitée des autorités non reconnues, indiquant que : « de retour d’une intense journée à Tripoli, je vois l’information du gouvernement de Tripoli qui cède le pouvoir » à l’exécutif de Serraj, ajoutant, dans un tweet, que « maintenant, les mots doivent être suivis par des actes», a-t-il déclaré. Autre évènement marquant la journée de mardi dernier, dans la matinée, une rencontre entre M. Sarraj et l’émissaire de l’ONU, lors de laquelle, celui-ci, l’a assuré du soutien de l’ONU et les deux hommes ont abordé la question relative aux «moyens d’appuyer l’action» du gouvernement d’union et du Conseil présidentiel, comme l’a indiqué un des conseillers de M. Kobler, aux médias. Kobler a fait savoir, par ailleurs, que sa rencontre avec Serraj, visait aussi, à réaffirmer le soutien de l’ONU au staff gouvernemental de ce dernier et au onseil présidentiel libyen, indiquant que «nous voulons montrer le soutien de l’ONU et de la communauté internationale au Premier ministre Serraj et aux membres du Conseil présidentiel». Ajoutant plus loin que « j’encourage chacun à coopérer en vue d’un transfert du pouvoir immédiat et pacifique » avant d’assurer, plus loin que « l’ONU se tient prête à fournir toute l’aide nécessaire à cette fin», avait-il précisé, mardi matin, au terme de sa rencontre avec Serraj, chef de l’exécutif libyen. Ne tardant pas à entamer son travail, une des décisions phares prise, hier, dès la prise des commandes du pays, « le gel » de tous les comptes des ministères et des institutions publiques, celles de l’Est du pays ou de Tripoli. Plongée, depuis plus de cinq ans dans une crise profonde, suite à la crise secouant le pays, en 2011, qui s’est vite transformé en lutte armée, précipitant l’intervention de l’Otan en Libye, depuis, les libyens s’affrontent en groupes rivaux, politiquement mais aussi par l’usage des armes. Ce qui a facilité l’installation du chaos, dans ce pays, facilitant considérablement la prolifération de groupes terroristes dont celui de Daech, lequel outre qu’il constitue un danger majeur pour le pays, mais aussi pour l’ensemble de la région. Avec la prise des commandes par le gouvernement d’union national à Tripoli, un pas est franchi pour assurer le retour des Libyens, en générale et des acteurs politiques, en particulier à la vie politico-institutionnelle, seule voie à même de faire taire le bruit des armes dans ce pays, qui n’ a cessé de retentir, depuis 2011, à ce jour. Après la prise des commandes de Tripoli, le gouvernement d’union en Libye, outre qu’il est appelé à instaurer un climat de confiance entre les acteurs politiques libyens, et pour y parvenir il est tenu de consolider ses appuis, sur la scène libyenne, et à travers elle, le pouvoir central. Si le gel des comptes de la Banque Centrale, des ministres et des institutions publiques a été la première mesure lancée par le gouvernement de Serraj, celui-ci a toutefois assuré que les salaires des fonctionnaires continueront à être verser normalement. Pour rappel, la BC libyenne administre les ressources budgétaires et elle alimentait les comptes des deux autorités rivales, avant la décision précitée, sur le gel des comptes. Par ailleurs, les voisins de la Libye, l’Algérie et la Tunisie en l’occurrence, ont réaffirmé, mardi, à partir d’Alger, le « soutien» au gouvernement d’union de Serraj, indiquant qu’ils partagent un objectif commun, à savoir « le rapprochement des vues entre les parties libyennes». En visite à Alger, et au terme de la rencontre entre le président de l’Assemblée des représentants du peuple de la République tunisienne, Mohamed Ennaceur avec le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, que les deux responsables ont tenu les déclarations précitées sur la Libye.
Karima Bennour

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