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Libye : la Ligue arabe appelle au soutien de la lutte contre Daech

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L’appel lancé par le gouvernement de Tobrouk -reconnu par la communauté internationale-, à mener des frappes contre les groupes de Daech, après leurs massacres perpétrés conte les Libyens de Syrte, a précipité la tenue, hier, de la réunion «d’urgence  sur la Libye» des États arabes membres de la Ligue arabe. Pendant ce temps, le responsable onusien poursuit la réunion du dialogue inter-libyen, à Genève, en présence des principaux acteurs de la scène libyenne.

La Libye qui peine à renouer avec la vie constitutionnelle, depuis la chute du régime de Kadhafi, précipitée par l’intervention de l’Otan, dans sa crise, en 2011, est plongée, depuis, dans des conflits armés, situation sécuritaire chaotique, à l’origine de l’apparition du terrorisme dans ce pays, dont celui de Daech. Étant ciblée par les frappes de la Coalition internationale, conduite par les États-Unis, dans d’autres régions sur la scène arabe, notamment en Irak et en Syrie, la barbarie de Daech perpétrée contre les Libyens de Syrte, remet à table les discussions, à la Ligue arabe, sur l’intervention militaire en Libye. Au moment où la Coalition étatsunienne, voilà près d’’une année, n’a pas été en mesure de réduire à néant les groupes de Daech, en Irak et en Syrie, le gouvernement de Abdallah Etheni lance un appel à l’Organisation de Nabil el-Arabi, pour une intervention par des frappes en Libye, contre Daech. Les frappes de l’Otan, pour rappel, n’ont pas épargné les citoyens libyens et les infrastructures civiles, comme rapporté dans les nombreux reportages -écrits et télévisuels- de nombreux journalistes étrangers, libres du diktat et de la ligne éditoriale pro-atlantique des mégas médias. Qu’en sera-t-il des opérations militaires d’une éventuelle intervention d’une coalition, similaire à celle que conduit l’Arabie saoudite au Yémen, qui n’a pas épargné, elle aussi, des civils par ses frappes ? Ou, allons-nous assister à l’étendue les opérations des frappes de la Coalition étatsunienne, pour inclure Daech de Libye, si la Ligue arabe venait à formuler sa demande, au Conseil de sécurité (CS) des Nations unies ? Pour Nabil el-Arabi, à la tête de l’Organisation régionale arabe, la tâche paraît facile, au regard du précédent enregistré par son prédécesseur à ce poste, Amr Moussa. Celui-ci a parrainé, pour rappel, la demande de la Ligue arabe, à l’adresse du CS de l’ONU, examinée, en un temps record, par les membres permanents, ils ont vite fait d’actionner les avions de l’Otan sur la Libye.

Le consensus au sein de l’Organisation fait défaut
La Ligue arabe qui, depuis les bouleversements survenus dans certains pays de la région arabe, la prise de décision, notamment de portée géopolitique ou géostratégique, est sous la coupe des monarchies des pays du Golfe, essentiellement, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats rabes unis. Des acteurs, dont principalement les Qataris qui, nul n’ignore, se sont investis considérablement dans la crise libyenne, dès son éclatement, sur le plan politico-médiatique, diplomatique et aussi militairement, continue à peser sur la scène libyenne, comme c’est le cas pour la Turquie. Si, sur le terrain syrien, l’armée de la République de Syrie a donné de sérieux coups aux groupes terroristes de Daech ou ceux de Djabhet en-Nosra, l’accord signé entre les 5+1 et l’Iran a fortement bousculé le rôle assigné à la Turquie et au Qatar, dans la guerre contre la Syrie. Accord qui a aussi sa portée dans le traitement des questions brûlantes de l’actualité de la scène arabe, notamment la Libye, qui est au centre des plans géopolitique et géostratégique, des Occidentaux de leurs alliées, les monarchies du Golfe, dont le Qatar et la Turquie. Si, à partir et en dehors de la Syrie, des voies s’élèvent demandant l’arrêt de l’envoi et de soutien aux terroristes dans ce pays, ce n’est pas encore le cas pour la Libye, qui compte des terroristes étrangers, sur son sol. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement libyen, siégeant à Tobrouk, Mohamed Al-Daïri, a présenté hier, au responsable égyptien, à la tête de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, les doléances du gouvernement d’Abdellah Etheni, pour faire face à Daech. En réponse, l’ex-ministre égyptien des Affaires étrangères et secrétaire général de l’Organisation arabe a affirmé hier son «soutien au gouvernement libyen», appelant à «conjuguer les efforts pour affronter l’organisation de Daech», a-t-il déclaré. Le MAE libyen du gouvernement de Tobrouk a rappelé hier, à partir du Caire, que «l’armée libyenne n’a pas les moyens nécessaires pour mener des frappes aériennes contre Daech». S’agit-il d’un rappel à ses homologues arabes présents à la réunion   «d’urgence sur la Libye» de la Ligue arabe ? Ou s’agit-il d’une demande à l’adresse des Occidentaux, qui devait passer par le cadre de la Ligue arabe, pour légitimer toute intervention étrangère, similaire à la Coalition de l’Arabie saoudite contre le Yémen, ou celle occidentale conduite par Washington ? La situation politico-sécuritaire institutionnelle chaotique en Libye s’enlise vers l’inconnu irréversible en l’absence, à ce jour, d’avancées concrètes du dialogue inter-libyen, qu’abrite Genève, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, mettant fin aux combats entre Libyens, pour les orienter contre les groupes terroristes, dont Daech. Il est à rappeler que le groupe Ançar al-Charia», a été classé, novembre dernier, par l’ONU, comme groupe terroriste activant principalement à Benghazi et Derna, dans l’ouest de la Libye. Même si les combats contre Daech, à Syrte, ontcausé des pertes dans les rangs de ce groupe terroriste, les avancées de Daech sont inquiétantes, pour les Libyens et aussi pour les pays voisins à la Libye. Des inquiétudes, notamment sur l’avenir incertain pour la Libye, aux conséquences graves pour ses pays voisins, lesquels n’ont cessé d’appeler et d’inviter les acteurs libyens protagonistes à faire preuve de responsabilité politique et historique, en consentant davantage d’efforts pour la réussite du dialogue inter-libyen inclusif, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Karima Bennour

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