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L’ex-ministre, diplomate et islamologue, Mustapha Chérif, sur la montée des actes d’islamophobie : «Aujourd’hui, l’Algérie milite pour un projet concerté et global»

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Le dialogue des civilisations et les relations internationales, une thématique de l’heure, abordée hier à Alger, est d’autant plus importante qu’elle requiert les compétences et l’expérience de l’éminent philosophe algérien, islamologue et professeur d’universités, Mustapha Chérif.

En une heure de temps, suivie d’un débat, l’ex-ministre et diplomate a disséqué, en long et en large, le sujet dans une conférence qu’il a donnée au Conseil de la nation. Avant même d’entamer sa dissertation, Mustapha Chérif reconnaît une question «très importante et complexe à la fois ». Il renvoie de ses propos à un monde en crise où les problèmes s’enchaînent et s’entassent les uns sur les autres, et posés au même temps, qu’il serait de l’ordre de l’impossible de les résoudre singulièrement. Aujourd’hui, ce n’est pas par hasard que l’Algérie défende et milite pour un projet concerté et global dans la résolution des questions lancinantes et sensibles telles qu’on les connaisse à travers le monde. Autrement, un monde caractérisé par une recrudescence des hostilités et des conflits armés, une ingérence manifeste dans les affaires des États, un terrorisme transnational qui menace la stabilité mondiale, la montée des actes d’islamophobie… etc. Face à tous ces soucis, «il est impossible, pour un groupe quelconque ou une société donnée, de résoudre ces problèmes de façon unilatérale à travers le monde», déduit Mustapha Chérif, lui qui a consacré 30 ans de sa carrière aux problématiques des relations internationales. Une situation qui a conduit les intellectuels, spécialistes des religions, philosophes, sociologues, historiens et universitaires à poser la question du dialogue des civilisations et de l’importance de rapprochement entre les cultures, explique l’ex-ambassadeur d’Algérie en Égypte. Ensuite, Mustapha Chérif a livré une foultitude de questions, telles : c’est quoi une civilisation ? Existe-t-elle ? Qu’en-est-il du modèle de civilisation occidental et a-t-on le droit de le critiquer ? Quel est le destin de l’humanité ? Ou encore celle de connaître l’état des lieux et le devenir du «Dialogue des civilisations et choc des civilisations» ? En tout cas, Mustapha Chérif est convaincu que ceux qu’il appelle «les tenants du choc des civilisations », postés derrière les plans fomentés par l’occident à travers un ordre mondial qu’il veut imposer à toute l’humanité, n’«ont pas réussi».
Un plan qu’il ne faudrait tout de même pas assimiler à la civilisation classique qui est l’apanage des religions «islamo-judaïo-chrétiennes», estime le diplomate, qui rappelle la consistance du dialogue entre les religieuse dont il prend la charge pour le compte, non pas uniquement de l’Algérie, mais en représentant du monde musulman. Autrement, en étant de telle confession religion comment arriver à accepter l’autre dans une vision qui privilégie le vivre-ensemble. Une vision, une initiative et une action, aujourd’hui, qui laissent place à l’espoir et pourrait trouver le salut dans les initiatives lancées dans le cadre de l’ONU depuis les années 2000 dont le conférencier à rappelé les échéances, la teneur et les circonstances d’instauration.
Il y a entre autre la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, la dernière en date, instituée par l’ONU sur proposition de l’Algérie et célébrée le 16 mai de chaque année. Abordant la question de l’islamophobie caractérisée par une montée des actes contre les communautés musulmanes dans le monde, Mustapha Chérif, qui se démarque totalement des plans de l’occident, dénonce des attaques qui visent «nos référents religieux, pas nos dérives». Autrement, la doctrine religieuse mais dont les tenants et les aboutissants trouvent des failles dans deux situations, notamment ce qu’il appelle «nos faiblesses et les traitres de l’Islam».
Farid Guellil

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