Face à une très modeste équipe qatarie, de surcroît privée de ses meilleurs joueurs, la sélection algérienne est passée à côté de la plaque en s’inclinant un but à zéro jeudi pour le compte de son premier match de sa tournée à Doha. L’addition aurait même été corsée si l’on se réfère aux nombre d’occasions franches manquées par les protégés de l’entraîneur des Qataris, l’Algérien Djamel Belmadi. Ainsi donc et pour une première sortie des Verts après la CAN, ces derniers ont tout simplement déçu les quelques centaines d’Algériens présents dans les tribunes et qui pensaient que les leurs allaient faire des locaux une simple bouchée. Finalement, ça n’a guère été le cas. Pis, les coéquipiers de Yacine Brahimi ont été dans la plupart du temps de la rencontre dominés par leur adversaire du jour.
Et pour cette sortie amicale, l’entraîneur national, le Français Christian Gourcuff, a choisi de reconduire pratiquement le même onze avec lequel il avait disputé le précédent rendez-vous continental conclu, rappelons-le, par une élimination algérienne en quarts de finale.
La leçon tactique de Belmadi
Pourtant, ils étaient nombreux à s’attendre à ce que l’occasion soit donnée aux nouveaux joueurs appelés pour la circonstance, en particulier les joueurs exerçant dans le championnat algérien et à l’adresse desquels l’on a souvent lancé des critiques acerbes.
Mais des sept éléments du cru que Gourcuff a ramenés avec lui à Doha, seuls le gardien de but Azeddine Doukha et le défenseur central Farouk Chafai, ont été alignés d’entrée. Youcef Belaili et Brahimi Chenihi ont attendu l’heure du jeu pour faire leur apparition sur le terrain. Seulement, il faut dire que ces joueurs ont été incorporés au mauvais moment, dans la mesure où le niveau global que montraient leurs coéquipiers professionnels sur le terrain ne plaidait guère à leur intégration rapide dans le système de jeu de Gourcuff, un système qui n’est pas exempt de tout reproche.
En effet, le technicien breton continue de s’entêter à adopter le même schéma tactique de 4-4-2 très cher à lui du reste. Un schéma loin de donner satisfaction même face à des adversaires de calibre modeste, à l’image du Qatar, 109e au classement de la Fifa. Brahimi, qui s’est souvent plaint des son positionnement sur le terrain, a été de nouveau aligné comme meneur de jeu. Résultat des courses, il se retrouvait souvent du côté gauche, son couloir préféré non sans gêner le nouveau venu Rachid Ghezzal.
Dans tout cela, Islam Slimani, le buteur attitré des Fennecs, s’est retrouvé dans la plupart du temps esseulé, car Brahimi qui devait l’épauler dans l’axe de l’attaque algérienne, préférait plutôt se positionner à gauche.
L’axe central, un problème récurrent
Le milieu défensif constitué du duo Taider-Bentaleb a lui aussi submergé par la »furia » et la détermination des protégés de Belmadi. Un état de fait qui a fini par jouer un mauvais tour aux deux joueurs sur le plan psychologique, en cédant carrément à l’énervement. Un comportement qui contraste avec le statut de professionnels exerçant dans des clubs européens de renom dont disposent les deux milieux algériens. Pour sa part, la défense algérienne, notamment sa charnière centrale, a confirmé de nouveau qu’elle demeure encore le maillon faible de l’équipe nationale. Certes, Medjani et Chafai ont évolué pour la première fois ensemble dans cette zone très sensible du terrain, mais ils n’ont jamais été rassurants.
Et comme Belmadi connaît très bien la sélection de son pays d’origine, il a bien axé sa stratégie justement sur les incursions en profondeur. D’ailleurs, le seul but de la rencontre a été inscrit suite à une action individuelle menée justement dans l’axe de la défense algérienne. D’autres occasions s’offrirent aux Qataris à partir également de cette zone, mais leur manque d’efficacité les priva d’une large victoire, que personne n’aurait contestée.
Hakim S.