Le secteur de l’Éducation nationale est secoué depuis prés de trois semaines par les protestations d’un certain nombre d’enseignants des trois cycles notamment le secondaire, une situation qualifiée d’illégale par la tutelle alors qu’une démarche pour la révision du statut des travailleurs du secteur et la correction des défaillances qui y sont contenues est engagée. Bien que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’éducation (Cnapeste) s’obstine à poursuivre la grève jusqu’à satisfaction de ses revendications, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé, il y a quelques jours, par le biais de sa première responsable, Nouria Benghebrit, la tenue d’une nouvelle rencontre aujourd’hui avec tous les syndicats du secteur en vue de sortir de l’impasse. Le ministère se dit espérer ouvrir un débat responsable et constructif avec tous les partenaires sociaux autour des problèmes en suspens dans le dossier des revendications socioprofessionnelles soumises, après avoir souligné à maintes reprises que ces revendications ne relèvent pas des prérogatives du secteur de l’Éducation et requièrent, par conséquent, du temps pour les examiner en concertation avec d’autres secteurs. Il sera donc question lors de cette réunion de la révision du statut en tenant compte de toutes les défaillances contenues dans ce dernier en échange de la signature de la charte de déontologie de la profession pour aboutir à un consensus qui préserve l’école algérienne publique. Cette question a constitué un des points de divergence entre la tutelle et les syndicats qui estiment que l’on veut leur forcer la main. Le ministère, en revanche, insiste sur le fait que ce qui importe c’est de garantir la stabilité du secteur avec une charte de déontologie et d’œuvrer ensemble à la correction de toutes les lacunes du statut. Concernant la grève du Cnapeste décidé à arracher ses droits, la ministre de l’Éducation nationale a déploré le recours systématique des syndicats à l’option de grève pour exprimer leurs revendications, relevant les pratiques irresponsables de certains enseignants qui se précipitent, selon elle, à dispenser des cours particuliers hors de leurs établissements d’enseignement tout en observant la grève. Pour ce qui est du syndicat gréviste, son secrétaire national chargé de l’information Messaoud Boudiba avait affirmé le maintien de la grève au niveau national pour dénoncer le désengagement de la tutelle quant à sa responsabilité de trouver une solution aux problèmes du secteur, à travers la série de revendications soumises par le Cnapeste. Le Syndicat aurait été invité à une réunion de travail, mais pas avec le groupe de la coordination syndicale mais plutôt seul. En effet, le conseil indique sur son site internet, qu’il avait été convié à une rencontre avec la tutelle le dimanche à 10h au siège du ministère. Par ailleurs, le ministère de l’Éducation a indiqué que le taux de suivi du mouvement de protestation ne dépasse pas 6,80 % dans les trois paliers de l’enseignement et frôle 24,44 % dans le secondaire. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’Éducation (Cnapeste) a, pour sa part, affirmé que la grève avait été observée par 80 % des enseignants du secondaire, 35 % du moyen et 10 % du primaire. Réagissant aux taux élevés avancés par le Cnapeste, la tutelle a tenu à préciser que, contrairement à ce que pense l’opinion publique, ces taux ne concernent que les enseignants affiliés à ce Conseil, ajoutant que la majorité des enseignants du secteur ne sont pas en grève. L’Inspecteur général au ministère de l’Éducation nationale, Messeguem Nedjadi, a, quant à lui, fait savoir que les salaires des grévistes ne seront pas gelés mais une ponction sur salaire sera opérée pour chaque journée de grève conformément à la loi en vigueur. Il a, par ailleurs, assuré que toutes les mesures ont été prises pour que les examens dans les établissements qui accusent un retard interviennent avant le début des vacances scolaires de printemps (19 mars). Des cours de soutien seront dispensés les samedis, les mardis et la première semaine de mars par des enseignants retraités pour rattraper le retard, a-t-il ajouté.
Ania N. C.