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Les militants du parti ont dit non au libéralisme de Valls : Benoît Hamon remporte la primaire du PS

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Celui qui s’est rapproché de la gauche du Parti socialiste (PS) français, après avoir fait ses armes auprès de Michel Rocard, Benoît Hamon a été choisi favori du deuxième tour de la primaire du PS, dimanche soir, avec 58,88% de voix, dépassant largement son rival, l’ex-Premier ministre, Manuel Valls, qui n’a obtenu que 41,12%.

Si la victoire de Benoît Hamon, il l’a doit à une campagne électorale commencée ouvertement, très tôt, en août dernier, en comparaison avec ses ex-rivaux au premier et second tour de la primaire du PS, selon Hamon et ses collaborateurs, son programme portant des propositions de la gauche du PS, a été la carte, qui a amené les électeurs du PS, a le choisir pour être le candidat de leur parti, à la présidentielle française. Après un quinquennat de Hollande et de son ex-ministre, puis son ex-Premier ministre Manuel Valls, critiqué fortement dans ses choix socio-économiques de droite, par la grande famille de la gauche et de ceux représentant le courant de gauche au sein du PS, les électeurs du parti socialiste ont sanctionné Valls, en votant pour celui qui représente la gauche du PS. Mais son appel à l’adresse des Verts et du candidat Jean-Luc Mélenchon, lors de son discours de victoire au deuxième tour de la primaire du PS, ne risque pas d’avoir l’écho escompté, de voir toute la famille de la gauche française, se mobiliser pour Hamon Benoît. Si le bilan de l’ex-président Nicolas Sarkozy a réussi à rassembler la gauche autour de François Hollande, réussissant ainsi à occuper l’Elysée, le bilan du quinquennat de ce dernier a réussi quant à lui à les disperser, et la défaite de Valls exprime fortement l’échec du mandat présidentiel de Hollande. Même si une opinion française et des observateurs de la scène politique de la France ont été surpris de l’annonce du résultat du second tour de la primaire du PS, donnant Benoît Hamon vainqueur, il n’en était pas autant pour d’autres.
Pendant deux ans, Benoît a commencé à préparer sa campagne, jusqu’à devenir la référence de gauche du Parti socialiste et gagner, le premier et le second tour des primaires du PS. À presque 50 ans, d’origine Bretonne, militant au syndicat étudiant de l’UNEF, il s’engage au PS à l’âge de 19 ans, et prend la tête des Mouvements des jeunes socialistes en 1992, période durant laquelle il construit ses réseaux, qui ont été très dynamiques à la base, pour réussir sa victoire, notamment contre Valls. En 2008 il avait choisi Martine Aubry, contre Ségolène Royal, la première compte parmi les dirigeants les plus influents au sien du PS, sa nomination au poste de porte-parole du parti, a été une tribune pour Hamon pour porter ses idées et gagner de la place au PS. Avec la victoire de François Hollande, Benoît Hamon est nommé ministre délégué, et en 2014, un rapprochement s’opère avec Manuel Valls pour le faire accéder à Matignon, mais les divergences entre lui et le perdant à la primaire du PS, poussent le nouveau ministre de l’Éducation, quelques mois plus tard, à démissionner, pour être l’un des chefs de file des frondeurs, plaidant pour une politique plus à gauche. Dans son discours, après sa défaite dans la course au sein de son parti, pour se présenter à la présidentielle, Manuel Valls a «salué chaleureusement» le gagnant, son rival, Hamon, sans perdre de vue que le bilan du quinquennat en est la principale raison de sa défaite au sein du PS. Alors que l’ancien ministre de l’Kducation nationale, Benoît Hamon a tout au long de sa campagne réussi à imposer ses thèmes aux autres candidats, au soir de sa victoire, il a appelé Yannick Jadot, -député européen et candidat d’Europe Écologie Les Verts à l’élection présidentielle française-et Jean-Luc Mélenchon au rassemblement.
Un appel non lancé à Emmanuel Macron, car pour Hamon et ses soutiens, l’ancien ministre de l’économie ne se situe pas clairement à gauche, mais à gauche de la droite française et le programme social-libéral du fondateur du Mouvement En marche, Macron, en l’occurrence diffère considérablement du programme du candidat du PS, même si Macron faisait partie de la famille du PS. La course électorale de la primaire du PS pour la présidentielle a marqué par la même occasion la course de qui héritera du PS, après la présidentielle, une bataille déjà engagée au sein du parti, au regard du déroulement des primaires gagnées par Hamon. Une crise secouant le parti socialiste en particulier et la grande famille de la gauche en France, sur fond des mutations internes et son impact sur la classe politique ainsi que celles engendrées par les changements survenus dans le Monde. Et si les 58,88% d’électeurs du PS ont voté Hamon Benoît, pensant ainsi remettre le parti sur un cap de gauche, il est difficile de voir les forces du parti se rassembler autour de lui, surtout que déjà, le soir de la victoire d’Hamon des soutiens à Valls ont exprimé leur choix de vote, pour Emmanuel Macron. « Il m’est, en conscience, impossible d’apporter mon soutien au vainqueur de la primaire», a écrit le député Alain Calmette et de son côté Marc Goua a indiqué : «je confirme que je vais voter Macron»,
Karima Bennour

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