Au Centre Technique National (CTN) de Sidi Moussa, le nouveau sélectionneur de l’E.N a dû beaucoup apprécier le discours de ses capés lors d’une zone mixte où tout le monde a su trouver les mots justes, qu’il faut, pour parler de cette échéance qu’est le coup d’envoi des éliminatoires du Mondial 2018 en Russie.
Ils ont aussi évoqué cette entame qu’on imagine problématique face à un des cadors en Afrique et les imprévisibles «Lions Indomptables» du Cameroun qu’on dit sur le déclin mais qui, pourtant et sur le peu de rencontres (six au total et la précision que leurs routes ne se sont jamais croisées en Coupe du monde, c’est pourquoi on parle d’une première ouverte sur tous les scénarios) qui les ont vus en découdre avec les Fennecs. Et qui ne leur réussissent pas lorsqu’on sait que les Algériens ne comptent pour le moment (dès ce dimanche peut-être pour s’ouvrir l’appétit et prévenir d’entrée leurs adversaires du groupe ?) pas le moindre petit succès. Mardi, en fin d’après-midi, la presse, venue en force tâter le pouls de nos internationaux, a pu, par exemple, apprécier l’état d’esprit affiché par l’ensemble des éléments approchés à l’occasion, avec des propos optimistes teintés néanmoins de prudence en raison de l’immense respect voué à l’adversaire qui reste, bon an mal an, comme une des valeurs sûres du football continental malgré le rajeunissement rendu obligatoire par le départ à la retraite de nombre de ses stars. Un mardi décidément pas comme les autres et qui nous aura donné l’occasion de connaître le degré de maturité atteint par les joueurs qui, en chœur et à l’unisson, ont transmis des messages d’optimisme se résumant, en gros, à leur engagement de ne pas décevoir les attentes de l’opinion en ouvrant cette campagne qualificative semée d’embûches par le meilleur résultat possible, un succès pour assurer et rassurer. Sans prendre de haut le vis-à-vis camerounais. Sans excès de confiance. A l’instar d’un Feghouli sur le retour et débarrassé apparemment de ces derniers soucis de santé et qui ne veut pas, évite de s’arrêter sur les problèmes vécus par le camp d’en face. En focalisant, surtout, sur la capacité de la sélection à répondre présent, relever un sacré défi en déclarant, entre autres et sans fanfaronnade aucune, qu’«on a la qualité de battre n’importe quelle équipe.» Une bonne prestation possible et un succès dans les cordes du moment, ajoutera-t-il, que «l’équipe a pris de l’expérience, sait ce qui l’attend.» Un Feghouli sur lequel, dit-il, le coach peut «compter.» Pour mieux illustrer ses pensées et rassurer sur ce plan précis, le joueur des Anglais de WestHam, pas encore à son meilleur niveau faut-il le souligner à cause de la blessure qui est venue stopper son élan dans son nouveau club, croit dur comme fer en la bonne étoile de l’équipe pour peu, espère-t-il, que l’on « fasse preuve du même état d’esprit qu’en 2014» lorsqu’elle crèvera l’écran contre le futur champion du monde, l’Allemagne. Une sortie médiatique que le public de Tchaker accueille surement avec plaisir lui qui, comme à son habitude depuis qu’il est devenu le jardin fétiche des Verts, fera le plein, les fans, maintenant plus que jamais en phase avec leurs favoris, devant faire le déplacement en masse pour les porter vers d’autres victoires éclatantes. Notamment pour cette ouverture solennelle sur la route de Moscou, Feghouli, toujours, estimant que « pour la confiance, il faut faire en sorte de gagner le premier match. Qui plus est à domicile. C’est pourquoi on doit être au top, concentrés au maximum et compter sur nos forces, sur notre talent pour faire la différence.» Dimanche, contre une grande équipe du Cameroun (tous les joueurs interviewés, et ils le reconnaissent, se préparent à un match des plus durs), il faudra donc sortir le grand jeu, se montrer fort mentalement en alliant la patience à l’expérience acquise par les Mahrez, Slimani et Cie, ces dernières années. «Etre solidaires et généreux», en évitant au mieux les pièges tendus par des «lions » certes sur le déclin mais qui voudront faire de l’étape de Blida un tremplin pour un retour au premier plan. D’autant plus évident que, comme le soulignera Feghouli, «nous avons eu des moments difficiles face aux gros calibres d’Afrique (c’est pourquoi cette invitation express aux supporters de les accompagner par leur soutien indéfectible, ndlr.» Une sortie attendue par tous, des plus importantes, voire déjà décisive et qui, (Feghouli toujours) « nous permettra, au-delà de jouer la qualification avec nos propres armes, en étant surs de nos forces, de nous situer. Prouver qu’on est là et qu’on sait gagner et bien jouer dans nos murs comme ailleurs.» Bien dans sa tête, Feghouli, qui n’a jamais caché son attachement et son amour aux couleurs nationales, résumait en fait le sentiment général d’un groupe qui vit bien ensemble. Qui, surtout, veut repartir sur de bonnes bases après le coup d’éclat du Mondial brésilien en 2010 et s’inviter à nouveau dans la cour des grands. En négociant au mieux (l’intégralité des six difficiles tests inscrits au programme de phases éliminatoires loin d’être évidentes) les virages qui l’attendent. «En mouillant le maillot et avec la qualité qu’on a, ça devrait se faire» nous promet Feghouli. Suffisant, largement, pour rester optimiste. Aussi sûrement que le reste du groupe qui promet de faire le nécessaire après le discours du président de la FAF, M.Raouraoua qui, en plus des promesses de primes gratifiantes, les a exhortés à « jouer chaque match comme une finale de Coupe du monde ». C’est-à-dire jouer pour gagner. Toujours. Ce qui est sûr, c’est que Sofiane n’a pas parlé pour lui seulement en axant son discours sur l’esprit de groupe, la solidarité à toute épreuve qui a, à chaque fois, permis à l’équipe de sortir de bien des pièges, mais pour tous ses camarades, à l’exemple des Ghezzal, Abeid et autre Khoualed qui se disent «prêts au combat. Pour un autre exploit.» Le meilleur démarrage possible, nous promettant de « ne pas être en retard à l’allumage», le joueur de Lyon rappelant, à juste titre, que « jouer pour la sélection est très particulier pour les joueurs. Cela va nous pousser à faire abstraction de notre état de forme. On va tout donner pour remporter ce match face au Cameroun.» On le prend au mot avec cette assurance unanime que l’on peut compter sur eux. Des Fennecs bien dans leur peau et sereins, qui attendent de pied ferme des «Lions» désormais pas si difficiles que çà à dompter.
Azouaou Aghilas