Algérie Poste voit défiler plusieurs directeurs à sa tête et ce, depuis seulement quelques années. Nacer Sayeh a été installé à la tête d’Algérie Poste il y a à peine un mois et demi, succédant à Mohand-Laïd Mahloul limogé par la ministre de la Poste et des Technologie de l’information et de la communication, Zohra Derdouri en février dernier.
Les causes de ce limogeage sont liées, selon certaines sources, au conflit permanent entre l’ex-DG et les syndicalistes de son établissement. Pourtant, les deux parties ont signé un accord en 2012. Cet accord a permis aux salariés de l’établissement de voir leurs salaires augmenter de manière substantielle. L’autre reproche que les milieux initiés reprochent à l’ancien DG est la crise de liquidités que connaissent les bureaux de poste. Mahloul, nommé en 2011, a souvent renvoyé la balle à la Banque d’Algérie.Selon les mêmes sources les clients se plaignent du manque de liquidités et de la mauvaise qualité du service, tandis que les employés souffrent d’un bon nombre de problèmes. D’ailleurs, le collectif des postiers avait lancé un ultimatum d’un mois à Algérie Poste afin de répondre favorablement aux revendications. Dans le cas contraire, le collectif avait envisagé une grève générale durant la première quinzaine du mois de janvier. Quelques jours après, soit le 14 décembre 2014, invitée du Forum d’El Moudjahid, la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Zohra Derdouri, avait déclaré que « L’entreprise AP joue un rôle important dans le domaine financier, mais n’est aucunement prête pour devenir une banque postale ». « La création d’une banque postale n’est pas exclue dans le futur, mais elle est prématurée aujourd’hui », avait-elle estimé.
Le syndicat des postiers, qui voit en ce changement « l’opportunité de réparer les dégâts », dit nourrir l’espoir que ce geste n’est qu’un prélude à une série d’autres actions à même de redonner à Algérie Poste sa place naturelle d’entreprise citoyenne par excellence. Tout en souhaitant au nouveau directeur général « toute la réussite », le Snap tient à rappeler qu’à Algérie Poste, « il y a un capital humain dans lequel il faut impérativement investir ». La réussite, ajoute le syndicat de Mourad Nekkache, « sera indubitablement le corollaire de la rupture avec les pratiques néfastes instaurées durant la gestion précédente ». Une gestion dénoncée à maintes reprises par les postiers, qui « n’auront pas de regrets », d’après le Snap, pour la période passée, « tant elle a été marquée par une gouvernance désastreuse, un mépris sans précédent des travailleurs et des abus impardonnables », argue-t-il. En 2010 c’était Omari Bouteldja qui était à la tête de l’entreprise publique Algérie Poste.Cet ancien inspecteur des postes et des télécommunications (PTT) occupait, auparavant, le poste de directeur du projet division monétique au sein d’Algérie Poste. Cette nomination était venue mettre un terme à l’intérim, à la direction générale d’Algérie Poste, assuré par Nacer Sayah c’est-à-dire depuis le décès du DG de l’entreprise, M. Hammadi. Mais, selon certains spécialistes, ces multiples successions témoignent de la fragilité de l’entreprise à tous les niveaux, d’où la nécessité de revoir la stratégie d’Algérie Poste.
Synthèse I.B.