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Le développement durable et l’immense patrimoine traditionnel

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Par Ali El Hadj Tahar

L’on ne peut que soutenir un Plan susceptible de faire renouer l’Algérie avec la croissance et surtout si celle-ci est liée à un « développement durable ». Pour mettre en œuvre son programme et le faire réussir, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, promet de prioriser le « développement durable », ce qui signifie que la stratégie adoptée s’inscrit dans une perspective de long terme et implique des obligations liées à la protection de l’environnement et au fonctionnement de la société.
Cette nouvelle, confirmée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que par MM. Abderrahmane Raouia, Mohamed Arkab et Chérif Omari, respectivement ministres des Finances, de l’Énergie et de l’Agriculture et du Développement rural, ne peut que soulager les défenseurs de l’écologie, des énergies vertes, de l’environnement, de la protection de la nature, de la culture et des adeptes des solutions traditionnelles et intermédiaires dans tous les domaines. Et ils sont nombreux en Algérie, même dans le domaine de la construction avec des matériaux en toub.
D’ailleurs, l’État dispose d’un Centre du patrimoine culturel bâti en terre (CAP-Terre) installé à Timimoun et supposé faire la promotion des constructions en terre, dont notre pays possède un patrimoine immense tant au Nord qu’au Sud. Ainsi donc, le développement durable peut trouver un écho favorable auprès des populations, vue la diversité des savoir-faire en la matière dans de nombreux domaines, notamment dans l’Agriculture. Il s’agit tout simplement de motiver les citoyens pour réveiller des traditions parfois millénaires. Selon la définition donnée dans le rapport dit Brundtland, de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU, le développement durable doit permettre aux populations actuelles d’exploiter les richesses naturelles pour vivre et ce, sans compromettre les besoins des générations futures.
L’immense héritage national peut faire l’objet d’une mise en valeur dans le cadre d’un développement durable profitable même à l’échelle régionale ou internationale. Cette perspective est d’autant plus faisable que la tradition nationale est sous-tendue par des travaux scientifiques menés dans tous les domaines par des experts nationaux bien qu’ils n’aient jamais trouvé de répondant pour concrétiser leurs projets sur le terrain. C’est du moins le cas de l’architecture en toub dont le centre, CAP-Terre, créé par le ministère de la Culture, ne trouve pas d’écho auprès du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Il est à espérer que la vision du gouvernement actuel investisse toutes les niches traditionnelles pour promouvoir le patrimoine national, à commencer par la création d’un centre des espèces, des graines et des semences nationales, dont beaucoup ont disparu ou ne sont plus en culture ou en élevage. L’élevage et l’agriculture biologiques disposent de formules locales anciennes qui peuvent être exploitées dans le cadre d’un développement intégré qui valorise les apports issus du génie séculaire de nos ancêtres.
Le programme du gouvernement laisse rêveur et confiant à la fois d’autant qu’il va être corroboré par la signature, en avril prochain, du projet Desertec, qui permettra de lancer une nouvelle politique énergétique où le Sud aura encore à fournir de l’énergie et des richesses pour le pays, à condition que ce ne soit pas au détriment de besoins socioéconomiques de ses habitants et surtout pas au détriment de son environnement, de ses richesses hydriques ou de la santé de ses populations. Le Plan du gouvernement est d’autant plus prometteur qu’il est peaufiné en collaboration avec les walis, premiers concernés sur le terrain. Tous les axes des réformes et chantiers sont débattus, notamment le désenclavement des zones de montagne et frontalières, puisqu’il existe des régions et des lieux plus privilégiées que d’autres, notamment en matière d’infrastructures. C’est un « nouvel esprit de gouvernance, établi sur la base d’une approche de développement durable harmonieuse, mettant en valeur la qualité du cadre de vie citoyen et son environnement » que promet donc le gouvernement et il n’y a pas de raison d’en douter. Chacun doit mettre la main à la pâte pour que le projet devienne réalité.
A. E. T.

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