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Le binom « Rabah Lamouri » et « Rabah Oultache » est à son 2e album : «Tawennat» ou l’hymne à l’environnement !

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C’est l’œuvre musicale de deux Rabah: Lamouri et Oultache. Le premier est poète-parolier de son état et le second s’est investi dans la partie musicale. Si le destin aura voulu qu’ils soient natifs d’une même région, à Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou–­­­­­­, c’est surtout le 4e art qui les réunit autour de ce projet musical, d’expression kabyle, mis sous le titre «Tawennat» (Environnement).

Si l’on parle de projet, c’est parce qu’on y retrouve des textes de musique traitant de thèmes d’actualité, aussi variés les uns des autres, murement réfléchis et agrémentés d’une sauce musicale à l’aura moderne qui tire vers l’universalité.
Cette production phonographique, sortie en cette année 2018, est enregistrée chez les «Éditions Massinissa» et déposée à l’ONDA. Et de deux donc pour Oultache et Lamouri, après l’album édité en 2012, sous le nom de «Tagrawla» (Révolution). Sur la jaquette de ce nouveau produit illustrée avec les photos des deux artistes, on donne d’emblée le ton, à travers la chanson phare intitulée «Tawennat» (Environnement). Ce titre fait parler le rapport de l’être humain avec la nature, qui subvient à ses besoins vitaux. L’idée va au-delà du constat de la situation de l’environnement telle que connue à nos cités, villes et villages.
C’est-à-dire, depuis la nuit des temps l’être humain vit de ce que Dame Nature lui donne. En retour, il lui doit au moins gratitude et est appelé à agir pour la préserver. Bref, en l’écoutant vous auriez l’intention de lire un livre. C’est comme si vous le faite, mais juste le temps de quatre petites minutes. Vous ne vous en lasserez pas, tant la chanson est proposée dans un air musical qui vous emportera loin des idées reçues. En tout cas, assez pour vous faire sentir la responsabilité humaine dans la dégradation de l’environnement.
Au titre de la deuxième chanson, intitulée «Acimi» (Pourquoi ?) les deux auteurs posent la problématique du conflit inter-générations. Une question d’importance philosophique ô combien complexe ! La chanson s’interroge sur la société et sa résistance face aux idées nouvelles qui lui sont proposées. Pis, et quand bien même l’avenir finira par lui donner raison, l’artiste visionnaire, ce casseur de tabous, se retrouve dans le viseur.
«S-ani ara teddu t metti, s-aghurru macci ar ssah», autrement dit, «où va la société ?», et de répondre, qu’«elle va d’apparence vers le mensonge», abordent les deux artistes comme autre sujet, à travers la chanson intitulée «Skud mazal» (Tant qu’on continue à se dérober à la vérité).
Et comme toute chanson engagée qui se respecte, deux autres titres, notamment «Tafsuyt n tmanyin» (Printemps berbère de 80) et «Tugdut» (Démocratie) se sont taillés la part belle dans cet album, qui se veut une reconnaissance au combat et au sacrifice des aïeux et des acteurs d’aujourd’hui, pour la cause identitaire. À écouter l’autre chanson intitulée, «Tirga» (Un souvenir surgit dans le rêve), vous risquerez d’être rattrapés par un vieux souvenir, un amour d’antan, aussi amère ou beau fut-il, rallume la flamme du présent. Et pourtant, ce n’était qu’un rêve…
Enfin, la 7e chanson, «Tameghra» comme son nom l’indique, décrit la fête de mariage de bout-en-bout, telle qu’elle se déroule en Kabylie.
Si maintenant cet album n’est pas à conseiller aux mélomanes à l’âme frivole, sinon aux adeptes de la musique, qui va plus vite que la musique, tentons-nous de dire, pour une chanson aussi travaillée et raffinée, elle fera parler l’avenir pour peu qu’on écoute attentivement les messages que voulait faire passer le binôme artistique.
«C’est l’album d’une vie», nous a confié, en toute modestie, Rabah Lamouri, lorsqu’il nous a remis une copie de ce produit. Le serait-il celui des admirateurs ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite, à lui et à son co-auteur. Pour le reste, laissons les amoureux de la poésie-musicale découvrir cet opus et l’apprécier à sa juste valeur.
Farid Guellil

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