Accueil ACTUALITÉ L’ANP fête ses 54 ans : une modernisation au pas de charge

L’ANP fête ses 54 ans : une modernisation au pas de charge

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Le Forum de la Mémoire d’El-Moudjahid, en coordination avec l’association Machaâl Echahid, a consacré hier son premier forum de l’année 2016-2017 au 54e anniversaire de la création de l’Armée nationale populaire digne héritière de l’ALN. La conférence a été animée par un haut fonctionnaire de l’Armée et des anciens moudjahidine.

Les conférenciers ont mis en exergue le rôle prépondérant joué par l’Armée de Libération nationale (ALN) qui constituait l’instrument de concrétisation de ces aspirations de liberté. Aussi, et dès le déclenchement de la Lutte armée, les responsables politico-militaires de l’ALN se sont attachés à mettre en place les structures de l’Armée, une année après l’offensive du Nord-Constantinois, le 20-Août 1956, date où se tenait le Congrès de la Soummam. De ce fait, il en résulta la Plate-forme historique qui, sur le plan militaire, a décidé de la réorganisation de l’ALN en bataillons, compagnies, sections et groupes, avec en soutien toute une organisation administrative représentée par les services de santé, de liaison, de l’équipement, de renseignement, de finance, du matériel de guerre, de presse et d’information. Par ailleurs, l’ALN s’est progressivement dotée d’équipements de plus en plus modernes, et d’un armement mettant en œuvre une grande capacité de feu. Bien entraînée et surtout bien structurée, l’ALN prouvera son efficacité sur le champ de bataille et les moudjahidine, que l’ennemi considérait au début comme une poignée de rebelles, qu’il méprisait et sous-estimait, vont par la grâce de leur détermination et de leur volonté irréductible contraindre l’occupant à s’asseoir à la table des négociations, arrachant ainsi de hautelutte et par la force des armes, l’Indépendance nationale. Le Front de Libération nationale et l’Armée de Libération nationale, indissolublement liés, ont puisé l’un et l’autre leur raison d’être dans la volonté de libération de la nation algérienne, contre le joug colonial, et en s’appuyant sur les énergies vives du peuple tout entier. Appliquant les principes stratégiques de la guerre révolutionnaire, l’Armée de Libération nationale a constitué le fer de lance d’une lutte, dont le peuple algérien est sorti victorieux. Le Programme de Tripoli de juin 1962, adopté deux mois après l’annonce du cessez-le-feu, prévoyait l’accession de l’Algérie à l’indépendance, imposait donc qu’une partie de l’ALN revienne à la vie civile, et donne des cadres au Parti et que l’autre partie constitue le noyau de l’Armée nationale. D’autre part, il met l’accent sur la nécessité d’organiser une armée nationale moderne par le biais du développement de l’ALN. En juillet 1962, la guerre de Libération nationale connaît son dénouement. Quelque 50 000 djoundis et cadres instruits, hautement disciplinés, forment les bataillons de l’ALN. Ainsi, ils constitueront l’armée de la République algérienne démocratique et populaire. Pour faire face à ses nouvelles missions, à savoir sauvegarder l’intégrité territoriale, préserver l’ordre public, faciliter le retour des réfugiés, l’armée se devait de se réorganiser en comblant les vides laissés par le départ d’un nombre important de ses cadres vers d’autres institutions telles l’Administration et le Parti, et d’opérer sa reconversion. Le premier objectif était de mettre sur pied une organisation logistique permettant de subvenir aux besoins de l’Armée qu’il fallait structurer, nourrir, habiller, soigner et former. Ainsi, les directions de l’Intendance, du Matériel, du Génie et de la Santé, du Transport et de l’Approvisionnement furent les premières à voir le jour. Ces directions, auxquelles vinrent rapidement se joindre celles du Personnel, de l’Armée de l’Air, de la Marine et de l’Instruction, au niveau du ministère, allaient constituer l’ossature de l’Armée nationale populaire (ANP). Les bases de la structure générale de l’Armée seront consolidées avec la création des principales directions, la mise sur pied d’une organisation efficace. L’ouverture d’écoles et de centres d’instructions et l’envoi à l’étranger de stagiaires destinés aux différents armes et services. Une double mission : la défense nationale et les tâches d’édification. L’effort de développement et de modernisation de l’ANP se poursuivra tout au long des décennies 70 et 80 avec, sur le plan organisationnel, la constitution de bataillons et de Brigades. Durant les années quatre-vingt, l’Armée connaîtra un développement considérable. C’est ainsi que, en 1986, elle a entrepris une opération de restructuration, reposant essentiellement sur la mise en œuvre de grandes unités mêlant puissance de feu et mouvement graduels, autrement dit les divisions de combat, équipées de systèmes d’armes très sophistiqués et autres équipements nécessaires à l’utilisation et à la maintenance de ces systèmes. Cette modernisation ne concernait pas uniquement le matériel, mais englobait l’ensemble des domaines organisationnels et de combat. Ainsi, fut créée l’inspection Générale de l’ANP. L’article 8 de la Constitution de 1963 attribue également à l’ANP des prérogatives sociopolitiques et économiques. Cet article dispose en effet que l’Armée nationale est populaire. Fidèle aux traditions de lutte pour la Libération nationale, elle est au service du peuple et aux ordres du Gouvernement. Elle assure la défense du territoire de la République et participe aux activités politiques, économiques et sociales du pays dans le cadre du Parti. La participation de l’ANP au développement et à l’édification nationale est confirmée par la Constitution de 1976. D’autre part, et en dépit de l’ampleur des tâches de reconstruction et d’édification nationale en vue d’asseoir les fondements du jeune État algérien indépendant, l’ANP n’en a pas moins mis un point d’honneur à apporter son soutien actif à la Cause arabe, après l’agression sioniste du 5 juin 1967. Ainsi, et dès les premières heures de l’agression, des troupes ont été dépêchées sur le terrain des opérations. Le premier avion militaire algérien s’est posé au Caire le 6 juin. Le même jour, un bataillon de troupes terrestres est en première ligne du front de bataille.
Lazreg Aounallah

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