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LANCEMENT HIER DE LA 2E CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE : Un tremplin pour la relance industrielle 

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C’est hier qu’ont débuté les travaux de la 2e Conférence internationale sur l’intelligence économique, sous l’égide du premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, et sous le thème « Les nouveaux défis mondiaux et la souveraineté économique, l’intelligence économique comme levier de la relance industrielle ».

Une conférence qui regroupera, durant deux jours, plus de de 350 participants, dont des experts nationaux et internationaux, des opérateurs économiques et des professeurs universitaires, pour un échange d’expertises et d’idées sur l’application de l’intelligence économique et de la veille stratégique pour faire face aux nouveaux défis géopolitiques et économiques. Inaugurant cette conférence, organisée par le ministère de l’Industrie, le ministre Ahmed Zeghdar a souligné, en présence du conseiller auprès du président de la République chargé des affaires économiques, Yacine Ould Moussa, et de membres du gouvernement, que la tenue de cet évènement avait pour objectif de « définir les voies à même d’intégrer l’intelligence économique dans les missions des institutions économiques productives, en vue de renforcer leurs capacités de résilience et d’assurer la professionnalisation des personnels en charge de cette fonction, à travers la formation continue et l’échange d’expertises, avec l’association de la communauté scientifique établie à l’étranger ».

Des mécanismes de veille stratégique pour faciliter l’application de l’IE dans les entreprises
En effet, parmi les préoccupations du ministère de l’Industrie, dans ce sillage, le défi de renforcer la fonction de l’intelligence économique, avec la mise à disposition des mécanismes de veille stratégique, accompagnés d’un système d’information efficace dans les établissements industriels, afin de relever le taux de contribution du secteur au Produit intérieur brut (PIB), et de faciliter l’application de l’intelligence économique dans les entreprises. En marge de ces travaux, trois publications référentielles seront présentées, à travers le Livre Blanc de l’intelligence économique mis au service de l’industrie, lequel définit la prochaine stratégie quinquennale du secteur, du Guide de la mise en place de l’intelligence économique permettant aux personnels d’acquérir des compétences et qualifications requises, à savoir : la veille, la protection et l’impact. En outre, ce rendez-vous sera sanctionné par des recommandations pratiques à même d’intégrer le système d’intelligence économique au niveau des entreprises. Dans le contexte des nouveaux défis de développement auxquels l’Algérie fait face, compte tenu de l’impact du Covid-19 et de la guerre en Ukraine, notamment du renchérissement du coût des matières premières et du transport international, une dynamique favorable s’offre à l’Algérie.Une nouvelle ère porteuse d’une nouvelle attractivité des investissements et d’une meilleure compétitivité au profit de nos opérateurs économiques. Afin de relancer l’industrie sur de nouvelles bases, le ministère de l’Industrie s’est engagé à encourager les entreprises à faire évoluer leurs modèles d’affaires, tirer avantage de la coopération, bénéficier des appuis des institutions et pouvoirs publics en termes d’information sur les marchés, et déployer ses propres services d’appui qui interviennent en amont du processus d’innovation et de développement technologique.
Le ministère envisage également de lancer et soutenir l’introduction des TIC dans la gestion des ressources disponibles, la numérisation des processus de gestion et des documents, faire émerger un certain nombre de filières porteuses capables de développer leur production, et consolider les capacités industrielles porteuses d’une tendance à l’intégration, à la densification et à la diffusion de la croissance dans toute l’économie du pays.
Synthèse Hamid Si Ahmed 

MESSAOUDI ABDELMADJID (CONSEILLER EN DÉVELOPPEMENT)
« L’approvisionnement énergétique et les BRICS, deux opportunités stratégiques pour l’Algérie »
Parmi les intervenants autour des thématiques sur l’intelligence économique, le contexte géopolitique et la relance industrielle, au regard des compétences et expérience algériennes, citons la présence du Directeur général de la veille stratégique et des études, Bachir Kechroude, les Professeurs Mustapha Sayedj, Hachemaoui Mohamed, Abdou Abderrahmane, Mustapha Bouroubi, le conseiller en développement, Messaoudi Abdelmadjid, ainsi que d’autres spécialistes et experts. Pour Messaoudi Abdelmadjid, « lorsqu’on parle de contexte géopolitique et d’opportunités économiques, en termes de réflexion stratégique pour notre pays, notamment pour notre industrie. L’Algérie est à la croisée de deux mouvements d’opportunité et de croissance économiques, qui sont des mouvements géostratégiques. Nous avons tous suivi l’actualité sur les questions d’approvisionnement en gaz, électricité et hydrogène vert, et les capacités pour l’Algérie de devenir un véritable leader en la matière, notamment envers l’Afrique. Il y a d’autres opportunités à saisir, liés au mouvement de relocalisation des industries, le besoin d’équipement pour alimenter les programmes énergétiques en Europe, et évidemment il y a les Brics, auquel l’Algérie a répondu favorablement ».

« Des relations importantes avec l’Europe, mais déséquilibrées »
Une réalité qui, pour Messaoudi, nous pousse à réfléchir à « quel type de stratégie nous devrions opter pour le futur. Des relations commerciales importantes, déséquilibrées, parce que  nous avons bien vu que nous avons ouvert totalement notre marché aux marchandises européennes, surtout la Turquie et la Chine, qui envahissent notre marché, nous poussent à développer nos capacités productives. On se rappelle évidemment des réticences que les Européens avaient, pour sécuriser les approvisionnements en gaz algérien, sur ce plan, évidemment, les choses ont beaucoup changé depuis. Mais la coopération est intense, effectivement, mais nous nous plaignons fortement du peu d’investissements européens chez nous », a-t-il ajouté.

« Faire de l’Algérie un hub géoéconomique à triple leviers »
Au sujet des capacités émergentes de l’Algérie, le spécialiste en développement économique a expliqué que « La coopération politique et militaire est réduite bien évidemment. Il y a ce vif intérêt européen pour le gaz algérien, et il y a ces opportunités dont on a parlé, de relocalisation. Je dois signaler que lors du dernier sommet de Davos, parmi les trois scénarios qui ont été énoncés, il y a ces trois points particuliers qui concernent l’augmentation des potentialités économiques des marchés émergents en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, et aussi l’intérêt, surtout, de plus en plus important, de l’Europe, qui ne compte pas rater la nouvelle période de croissance dans le Sud de la Méditerranée, avec le passage obligé du Maghreb, et particulièrement l’Algérie ». Selon Mr. Messaoudi, « On entrevoit que l’Algérie puisse devenir une sorte de hub géoéconomique, à triple leviers; énergétique, minier et agricole. De ce fait, l’on s’interroge sur comment passer du développement industriel au développement de l’économie de la croissance et de la connaissance, nous avons deux alternatives. Soit exporter pour financer l’industrialisation, soit maintenir et développer les trois leviers localement, pour promouvoir l’investissement en Algérie. Nous avons deux grandes stratégies en interne pour pouvoir promouvoir l’industrialisation de notre pays. L’exportation pour financer l’industrialisation est un défi extrêmement difficile à mener, par rapport aux positions de forces dans lesquelles nous sommes », poursuit l’intervenant.

« Assurer un équilibre entre la coopération économique avec l’Europe et la coopération politique avec les BRICS »
Concernant la stratégie à adopter, le conseiller en économie estime qu’il s’agit « d’assurer un équilibre entre la coopération économique avec l’Europe, et la coopération politique avec les BRICS, comment éviter de se faire absorber par l’un et par l’autre, et comment garantir cet équilibre à long terme, y compris en situation d’affrontement des puissances. Pour tirer profit des opportunités avec l’Europe, il faut arbitrer au préalable entre deux démarches, à savoir exporter pour financer l’industrialisation du pays, C à D, externaliser les chaînes de valeur issus de l’exploitation  du sol et du sous-sol, et faire des trois leviers des avantages locaux pour favoriser l’investissement en Algérie, soit internaliser une bonne partie de ces chaînes de valeurs ».
H. Si A.

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