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Lamine Bechichi : Un témoin de son temps et un amoureux des arts

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Ahcène Bechiche dit Lamine Bechichi voit le jour en 1927 dans la petite ville de Sedrata, près de Souk Ahras, d’un père azharien qui a étudié en égypte avant de se retrouver au Soudan.

Dans un dense livre de 339 pages intitulé « Moudhakirat El Amine Bechichi » paru aux éditions Anep, il résume sa vie depuis les années précédant la guerre mondiale. Son père devient responsable au sein de l’association des ulémas et construisit la première mosquée de Sedrata. C’est grâce à lui qu’il adhéra au PPA avant d’opter pour l’art au lieu de suivre la politique, en 1946, alors qu’il était un élève de la Zitouna. C’est le théâtre et surtout la musique qui l’attirent. À Tunis, il s’initia au violon et au solfège sous la direction d’un professeur italien, Nicola Bonura, comme il le dit dans ses mémoires. En 1956, Bechichi est obligé de quitter l’Algérie pour fuir les menaces des autorités coloniales alors qu’il dirigeait une école des ulémas dans sa ville natale. Il retourne à Tunis où il rejoint le FLN en qualité de journaliste puisqu’il assiste à la naissance de « Résistance Algérienne » puis d’« El Moudjahid » dont il était secrétaire de rédaction. Témoin de premier plan et au fait de nombreux événements relatif à la révolution, notamment après l’installation du Comité de coordination et d’exécution (CCE) à Tunis en 1957 après la fin de la Bataille d’Alger. Évidemment, il rencontre de nombreuses personnalités qui ont marqué l’histoire de l’Algérie, dont Ben Badis, Cheikh Ibrahimi, Ferhat Abbas, Abane Ramdane, Mehri, Boussouf, Krim ou M’hamed Yazid.
Bechichi évoque aussi le fonctionnement de la radio de la résistance qui diffusait quotidiennement, pendant une demi-heure depuis Tunis, des informations et des commentaires dans trois langues (arabe, tamazight et français). Le militant français Serge Michel était chargé du commentaire dans cette dernière langue. Dans ses mémoires, il évoque ses rencontres avec de grands artistes comme Missoum, dont il plaide la réhabilitation, ainsi que Jean Amrouche, ou l’écrivain soudanais Youssef Idriss. Au Caire, le FLN lui donne la charge du bureau de l’information, à la place de Mohamed Harbi. À cette époque, la chanteuse Warda faisait ses premiers pas en tant qu’interprète et actrice. Témoin de son temps, Bechichi raconte aussi les massacres de mai 1945, puisqu’il a fait un séjour chez sa grand -mère en juillet 45 à Guelma dont il rapporte de nombreux témoignages sur la barbarie et l’ampleur de la répression. Bechichi a occupé la fonction de ministre de la Communication en 1995, dans le gouvernement
Mokdad Sifi.
Ali El Hadj Tahar

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