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LAKHDAR BOUREGâA ET HOCINE BENHADID EN TÊTE : Vague de libération des détenus d’opinion

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Le premier geste d’apaisement du nouveau président de la République a été opéré, durant la journée de jeudi, où plus de 76 détenus d’opinion ont pu retrouver leur liberté, dont, le moudjahid Lakhdar Bouregâa et le général à la retraite, Hocine Benhadid. Ainsi, contre toute attente et à la surprise générale des avocats et des familles, peu de temps avant l’annonce de la formation du nouveau gouvernement, les regards étaient braqués sur les différentes juridictions qui ont décidé de remettre en liberté provisoire de nombreux détenus poursuivis pour des déclarations ou leurs positions politiques. Dans le détail, le tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs (Alger) a ordonné la mise en liberté du moudjahid Lakhdar Bouregâa, poursuivi pour « atteinte à corps constitué », en attendant son jugement prévu le 12 mars prochain. Selon Me Abdelghani Badi, un des avocats de Lakhdar Bouregâa, il a été procédé à la requalification des faits retenus contre Bouregâa d' »atteinte à corps constitué » au lieu de « démoralisation de l’Armée ». Lakhdar Bouregâa avait été placé en détention à la prison d’El Harrach le 30 juin dernier.
Par ailleurs, le tribunal de Sidi M’hamed (Cour d’Alger) a ordonné la remise en liberté du général à la retraite, Hocine Benhadid en programmant son procès pour le 5 mars prochain. C’est ce qui a été révélé par un de ses avocats, Bachir Mechri. La même juridiction a requalifié les faits retenus contre le général Benhadid en « délit d’outrage à corps constitué » au lieu d' »atteinte à corps constitué et tentative de démoralisation des troupes », a précisé Me Mechri.
Le général Benhadid avait été placé, rappelons-le, en détention le mois de mai dernier. Sur la liste des personnes libérées figure, également, Mohamed Tadjadit, ou comme l’appellent certains « Le poète du hirak ». Ce dernier a été condamné le 19 décembre dernier par le tribunal de Sidi M’hamed à 18 mois de prison ferme. Fouad Ouicher, secrétaire général du RAJ, a, lui aussi, été libéré, tout comme le dessinateur Abdelhamid Amine, alias Nime, qui a été condamné à un an de prison, dont trois mois fermes.
Dans l’ensemble, la Télévision nationale a affirmé que les autorités judiciaires à travers l’ensemble du territoire national ont remis en liberté, durant la journée d’avant-hier, 76 personnes arrêtées lors des marches populaires et pacifiques. Parmi les personnes remises en liberté figurent 51 d’Alger, 6 de Chlef, 4 d’El Oued, 3 de Constantine, 2 de Tlemcen, 2 de Tipasa, 2 d’El-Tarf, 2 d’Oran, une de Tissemsilt et une autre de Boumerdès.

Tabbou, Benlarbi, Boumala attendent leur tour
Toutefois, pour sa part, le Comité national pour la libération des détenus d’opinion (CNLD) a précisé, hier, que le nombre des personnes qui sont toujours emprisonnées dépasse les cent détenus. « Le CNLD a déjà commencé depuis jeudi après-midi à collecter les informations pour avoir les noms mais vu le nombre et surtout la manière avec laquelle ont été faite ses libérations, on lance un appel à tout le monde de nous informer sur les détenus qui ne sont pas encore libérés », peut-on lire sur un communiqué du CNLD diffusé, hier matin. Le document a fait savoir, entre autres : «plus de 100 détenus sont toujours en prison, dont la majorité à Alger ». Parmi les personnes non libérées, figurent notamment, Karim Tabbou (coordinateur national du parti, non-agréé, l’Union démocratique et sociale), le militant Samir Belarbi ou encore les journalistes Fodhil Boumala et Saïd Boudour, tout comme l’activiste de Bordj Bou-Arréridj, Brahim Laâlami.
«Karim Tabbou, Samir Benlarbi, Fodil Boumala, Abdelwaheb Fersaoui et plusieurs autres détenus ne sont pas libérés ce soir (jeudi, Ndlr). Ils seront probablement relâchés dimanche et lundi », a précisé le CNLD.
Par ailleurs, la même source a précisé qu’à Oran, Kadour Chouicha (président du bureau de la LADDH) attend toujours son procès qui est prévu pour le 7 janvier, tandis qu’à Constantine, Zeghileche Abdelkrim, fondateur de la Radio Sarbacane est toujours en prison.
«Personne n’a le chiffre exact des détenus relâchés ou des détenus restés toujours dans les prisons à travers le pays », a encore noté le CNLD, rappelant que « tous les détenus qui ont quitté aujourd’hui les prisons sont en liberté provisoire. Leurs procès sont programmés pour février et mars ».
Ces libérations ont été accueillies avec enthousiasme de la part des acteurs de la classe politique qui ont fait part de leur souhait que ceci soit le début du dénouement de la crise. Surtout que, depuis leurs détentions, le mouvement populaire et citoyen a fait de la question une revendication outre les mots d’ordre appelant au changement radical dans le pays.
Lamia Boufassa

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