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La tension monte d’un cran devant l’intransigeance de Benghebrit sur la question des contractuels

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Les choses se compliquent dans le dossier des contractuels. Celui-ci qui perdure depuis le 27 mars dernier ne semble pas proche de son épilogue, essentiellement, avec «l’entêtement» des syndicalistes qui refusent les propositions de la première responsable du secteur de l’éducation.
En effet, alors que la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, travaille d’arrache-pied en vue de convaincre ces derniers à participer au concours de recrutement de 28 000 enseignants, avant la date butoir, du 30 avril prochain, des syndicats ayant refusé de signer la «charte de l’éthique», en novembre dernier, rejoignent le mouvement de protestation se disant solidaires avec leurs «collègues» qui revendiquent l’intégration sans condition et sans concours. Ainsi, trois syndicats ont déjà annoncé leur solidarité avec les contractuels. Il s’agit du CNAPEST, le CLA et le SNTE qui ont décidé d’observer, aujourd’hui, une journée de protestation, avec des rassemblements devant les directions de l’éducation, à travers tout le pays, et ce, en signe de solidarité avec les enseignants contractuels et vacataires en grève.
Refusant de se plier aux lois de la Fonction publique, relatives à l’obligation de passer un concours pour accéder à un poste, le dossier se dirige vers le blocage en l’absence d’issue de dialogue entre les syndicalistes et la tutelle.
Lors d’une conférence de presse animée au siège du ministère consacrée aux négociations avec les représentants des enseignants contractuels,
Nouria Benghebrit a jugé «impossible» et «illégale» l’intégration directe de ces enseignants et a réitéré son appel aux grévistes à s’inscrire au dit concours.
Conciliante, compréhensive, mais intransigeante. Il n’est pas question de créer un précédent en cédant aux exigences des enseignants contractuels. Comme il n’est pas question de piétiner ou d’ignorer ce qui leur revient de droit. Il ne s’agit pas d’ignorer leurs revendications. Le discours de la ministre a vite suscité la polémique des syndicalistes qui le qualifient de «provocation». Mais les syndicalistes ne se lésinent pas et vont jusqu’à qualifier les revendications des contractuels de «légitimes».
Ainsi, joint hier par téléphone, le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, Messaoud Boudiba est revenu sur la légitimité de la revendication des contractuels, en l’occurrence l’intégration, sans passer par le concours, en parlant d’un grave préjudice moral commis à l’endroit des contractuels, lorsque la tutelle a décidé d’introduire le concours au préalable de tout recrutement dans le secteur, alors que la pratique était depuis 2011/ 2012 le recrutement sur la base du diplôme, où l’expérience professionnelle était, réellement, valorisée et donnait option presque évidente pour le recrutement des enseignants occupant des postes vacants, depuis des années, car l’examen oral ne comptait que 3 points.
«C’était le meilleur choix (ndlr, le recrutement sur la base du diplôme et l’examen oral), car la formation de l’enseignant est déjà acquise, sur le terrain et la suite de l’amélioration des connaissances pédagogiques sera très facile », estime M. Messaoud Boudiba. Et, ajoute ce dernier, admettons que le concours est exigé par la loi, le changement devait être décidé avant le mois de janvier.
Aussi, notre interlocuteur a souligné que les concours de recrutement ne sont pas «transparents», remettant ainsi en cause les assurances de la ministre quant à la transparence. «Rien n’est garanti, lâche M. Boudiba, plus personne ne croit à la transparence du concours.
Et je peux vous assurer que tous les concernés croient, dur comme fer, que le concours servira plutôt à faire passer les passe-droits».
Dans le fond, et il faut bien le comprendre, c’est là que résident toutes les craintes liées au concours, comme le souligne encore M. Boudiba, «qui peut avoir la certitude que tel candidat a été admis ou que tel autre a été recalé au concours sur la base des seules notes obtenues à l’examen écrit ?».
Pour sa part, le président du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour ne semble pas vouloir revenir en arrière. Ce syndicat prend le ministère de l’Education pour responsable de cette situation et appelle les hautes instances pour intervenir dans les plus brefs délais, pour rendre «justice» à cette catégorie de travailleurs.
«Pour le moment, le conseil national a décidé d’observer une journée de grève nationale par solidarité avec les contractuels, et l’on avisera des suites à donner à ce mouvement selon les développements des évènements» nous dira M. Idir Achour.
Par ailleurs, le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l’éducation) a, pour sa part, lancé un appel aux pouvoirs publics pour intervenir dans les plus brefs délais, «afin de trouver une solution aux préoccupations des enseignants contractuels que nous pouvons comparer aux réfugiés dans leur propre patrie».
Notons enfin que la détermination des enseignants contractuels ne fait pas de la cause une cause légitime, surtout que le nombre d’inscrits au concours dépasse les 860.000 candidats, selon les dernières estimations. Le dossier reste à suivre…

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