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La politique migratoire s’invite au Parlement et au Sénat français : Débat sans vote à visées politiques, la présidentielle française

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Considérant que la question de la politique migratoire en France est la priorité de la prochaine présidentielle française, le président Emmanuel Macron compte bien faire de cette question son cheval de bataille, pour sa réélection à la tête de la présidence française, d’autant plus qu’il est convaincu d’avoir comme candidat rival, Marine Le Pen, comme ce fut le cas à la dernière présidentielle.

À moins d’une semaine du débat sans vote, entamé dès 16 h, hier, au parlement français, et qui se poursuivra demain, au Sénat, le président Emmanuel Macron a déclaré, mardi dernier, à partir de Strasbourg que « si nous n’avons pas le courage de regarder en face la demande de maîtrise exprimée par tous nos concitoyens (…), nous ne serions pas lucides » a-t-il insisté.
La déclaration du locataire de l’Elysée et le débat parlementaire entamé hier, sur la politique migratoire, par les interventions du premier ministre, Edouard Philippe, suivi de son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, de celui de l’intérieur, Christophe Castaner et la ministre de la Santé, mettent la question de l’immigration au centre du débat politico-médiatique de la scène française, alors qu’un sondage, publié août dernier, affirme que les premières préoccupations et priorités des français sont « le pouvoir d’achat et le Climat ».
Deux questions sur lesquelles le président Macron avait pris des engagements, lors de sa précédente campagne électorale pour la présidentielle, qui a vite fait de revoir sa copie, après son élection à la tête de la présidence française. Si depuis les années 80, le parti de l’extrême droite de Jean-Marie Le Pen, puis actuellement de Marine le Pen avait comme principal cheval de bataille, pour gagner du terrain, depuis que le parti a été agréé, sous l’ère de l’ex-président, François Mitterrand, la droite en France, notamment sous l’ère de la présidence Nicolas Sarkosy a fait de cette question son cheval de bataille, jusqu’à rapprocher le discours de la droite de celui de l’extrême droite sur la migration, selon des observateurs de la scène française.
L’ex-président français Nicolas Sarkosy, a mené, faut-il le rappeler, sa campagne présidentielle autour de l’immigration, l’identité et l’intégration, jusqu’à être souvent, plus Lepeniste que la famille le Pen, en déclarant que son pays «est un pays ouvert, mais ceux que nous accueillons doivent prendre en compte nos valeurs. (…) » et d’ajouter «  on ne peut pas parler d’intégration sans dire ce que nous sommes, ce qu’est la France » a déclaré, Sarkosy lors d’un meeting, à Caen, le 10 mars 2007.

Des chiffres qui déconstruisent les discours alarmistes d’acteurs de droite comme de l’extrême droite
Les observateurs de la scène politico-médiatique française affirment que depuis ces 15 dernières années, le discours de la droite se construit et parfois se calque sur celui de l’extrême droite, en vue de détourner l’opinion française des questions essentielles qui la préoccupent, dont principalement de la dégradation vertigineuse des conditions socio-économiques des travailleurs et de manque de perspectives d’avenir, pour la jeunesse. D’autant plus que les discours anti-migrants est décousu par les chiffres avancées par des organismes locaux, dont ceux de l’INSEE, qui indique, qu’en 2018, la France comptait 6,5 millions d’immigrés, autrement dit de personnes étrangères nées à l’étranger, soit moins de 10% de la population nationale et que parmi ces immigrés, 2,4 millions ont obtenu la nationalité française. Hier, Afin de soutenir le débat sur la question migratoire, qui se poursuivra demain mercredi, au Sénat, l’exécutif s’appuie sur une synthèse transmise vendredi dernier, à la majorité, dans laquelle il est question de « 10 faits » sur la politique migratoire de la France et « 10 actions » menées par le gouvernement. Si, hier, « six axes de travail » devaient être présentés dans l’hémicycle, selon le communiqué de Matignon, la plus en vue, une réflexion sur les prestations sociales accordées aux demandeurs d’asile, «pour faire en sorte que la France ne soit pas moins accueillante, mais pas forcément plus attractive non plus » a indiqué Matignon, à la veille du débat parlementaire. Les députés et les acteurs politiques de la gauche ne cesse de dénoncer « une forme d’instrumentalisation » du thème de l’immigration, voire même, affirment-ils; « une volonté de faire du pied » aux électeurs du Rassemblement de Marine Le Pen. Selon les données de Matignon, il y a eu augmentation  de plus de 2% de la demande d’asile, enregistrant 123 625 personnes en 2018, des Albanais et Géorgiens, ressortissants de pays considérés comme « sûrs », par Paris, suivis respectivement en deuxième et troisième positions, derrière les Afghans. Autre fait qui est venu s’ajouter, hier, la tribune publiée, par treize maires du PS et LR, de grandes villes, dont Anne Hidalgo (PS/Paris), Martine Aubry (PS/Lille), François Baroin (LR/Troyes) ou Jean-Luc Moudenc (LR/Toulouse), profitant de ce débat pour demander au gouvernement de les aider « urgemment » à gérer des campements de migrants et plusieurs responsables LREM, dont Stanislas Guerini, ont aussi appelé à dégager une politique « fondée sur des objectifs chiffrés », soit celle qu’a menée, avec Macron, l’ex-président Nicolas Sarkosy. Sur le volet social, en affirmant le rejet de l’idée d’une suppression de l’aide médicale d’État (AME) aux sans-papiers, le président Macron a souhaité une « évaluation » du panier de soins pour lutter contre ce qu’il appelle des «excès ». Aussi, il est question d’une réforme envisageable de la Protection universelle maladie (PUMa, ex-CMU) dont bénéficient les demandeurs d’asile, notamment par l’introduction d’ «une période de carence de trois mois » pour les soins non-urgents, proposition qui a fait réagir, bien avant le débat d’hier, la gauche, notamment « la France Insoumise ». Ces acteurs acculent le président Macron et ses soutiens politiques ainsi que le parti de l’extrême droite, de chercher à réduire la facture des dépenses de l’état, auprès des plus vulnérables, les migrants, les sans-papiers et les exilés, alors que les détenteurs de richesses ne sont pas inquiétés par de nouvelles mesures de fiscalités, comme l’impôt sur la fortune. Après les durcissements progressifs de la législation en matière d’entrée et de séjour des étrangers en France, entamée, faut-il le rappeler, en 1974, précisément, par Giscard d’Estaing et qui s’est durci depuis, à nos jours, la question migratoire s’invite, dans le débat de la future présidentielle, alors que les français ont une autre préoccupation, celle de « la baisse du pouvoir d’achat et le climat » comme l’affirme le sondage effectué, août dernier, soit près de quatre mois du début du mouvement des gilets jaunes, contre la mal-vie des français.
Karima Bennour

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