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La corruption, un mal curable

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«La corruption est un phénomène social, politique et économique complexe, qui touche tous les pays ». C’est l’ONU qui fait ce constat. Ce qui permet d’effacer cette fausse image qui consiste à affirmer que ce fléau est l’apanage des seuls pays pauvres. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler « l’affaire des diamants » de l’empereur Bokassa remis au président français Giscard d’Estaing en 1979. D’autres présidents français ont été, par la suite, éclaboussés par des affaires du même genre. Ceci sans parler des « costumes » de Robert Bourgi, cet avocat français, à François Fillon en 2017. Et bien d’autres affaires de corruption qui n’ont cessé d’essaimer le paysage politique français. Ceci étant dit, notre pays fait également face à cette gangrène avec de puissants moyens de lutte et la ferme volonté politique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. D’ailleurs de nombreux oligarques, qui étaient aux commandes de l’Algérie avant 2019, sont actuellement en prison ou en fuite à l’étranger. La lutte ne se limite, cependant, pas à cet aspect. Elle se poursuit avec des instruments comme la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC) créée en mai 2022 conformément aux dispositions de la Constitution de 2020. Sa présidente, Mme Salima Mesrati, a affirmé, lundi dernier, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, « qu’après deux ans d’existence, la Haute Autorité a accompli de nombreuses réalisations ». Parmi ces réalisations, il y a « l’élaboration et le lancement officiel de la stratégie nationale de transparence… dont la réalisation a atteint, au cours du deuxième semestre de 2023, un taux de 51,37% de l’ensemble des mesures prévues pour cette période » a-t-elle précisé. D’autre part et dans un entretien au journal El Moudjahid, Mme Mesrati a révélé que 91,35% des fonctionnaires supérieurs de l’État et 85,52% des élus locaux ont déposé leur déclaration de patrimoine au niveau de la HATPLC. Les 100% seront atteints avec la prochaine mise en place de la « plateforme électronique spécifique ». N’oublions pas, non plus, le rôle de la numérisation qui est en cours et que Tebboune suit de très près.
Ceci pour la prévention. Quant à la lutte, proprement dite, c’est-à-dire la traque et les sanctions, celle-ci s’avère plus ardue. Cela va de la détection à la récupération des biens publics volés en passant par une maîtrise des procédures. Ce dernier aspect étant le plus difficile vu que les biens volés sont souvent transférés dans des pays étrangers. Pour aider les pays qui le demandent, la Banque mondiale, pour qui « la corruption prend de nombreuses formes » et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ont lancé l’initiative « Star », qui facilite la restitution des produits de la corruption aux pays concernés. Ces moyens à l’international, ajoutés aux mécanismes nationaux, peuvent, avec la résilience nécessaire, sinon éradiquer ce fléau, du moins le faire passer de la règle à l’exception.
Zouhir Mebarki

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