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LA CHEFFE DE LA DIPLOMATIE DE L’UE, FEDERICA MOGHERINI, AUJOURD’HUI, À ALGER : Sécurité, lutte contre le terrorisme et le flux migratoire dominent l’agenda

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Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, coprésidera, aujourd’hui, avec son homologue, la haute-représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini en visite à Alger, les travaux de la 2e session du dialogue Algérie-UE de haut niveau sur la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme. La persistance des pays de l’UE, individuellement ou via notamment la responsable de la diplomatie de l’UE à installer les centres de rétention pour les migrants dans les pays du Sud de la Méditerranée reflète, on ne peut mieux l’obstination de l’UE à promouvoir des solutions, exclusivement sécuritaires, au phénomène généré par l’absence et le retard enregistré en matière de développement économique principalement dans les pays pourvoyeurs de migrants clandestins. Alors que durant des années auparavant l’UE, en général et ses pays membres, n’ont, de cesse, opté pour l’installation des barbelés aux frontières de l’UE, outre du durcissement des conditions d’octroi des visas, pour les pays du Sud, avec la montée depuis, notamment ces deux dernières années, de l’extrême droite dans l’espace de l’UE, d’autres acteurs politiques de la scène européenne usent davantage de la question migratoire pour se maintenir aux commandes du pouvoir politique et d’autres pour surfer sur cette vague et émerger en force politique, en prévision des échéances électorales, dans leurs pays respectifs et des institutions de l’UE .

«L’ALGÉRIE REFUSE D’ABRITER DES CAMPS DE RÉTENTION DE MIGRANTS CLANDESTINS»

Pour Alger et d’autres pays de la rive sud de la Méditerranée, et de l’Afrique en général, leur opposition à l’installation de centres de rétention pour migrants n’a cessé d’être réaffirmée, à leurs homologues de l’UE, dans les rencontres bilatérales ou multilatérales. La dernière en date est intervenue du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avant une semaine de l’arrivée aujourd’hui, à Alger de la responsable de la politique étrangère de l’UE. À l’occasion de la visite du Premier ministre italien, Guiseppe Conte, en Algérie, lundi dernier, Ouyahia a réaffirmé, en effet, que «l’Algérie refuse d’abriter des camps de rétention de migrants clandestins », soulignant «l’impératif de tarir les sources de la migration illégale», animant une conférence de presse conjointe avec son homologue italien, Guiseppe Conte. Autres déclarations de responsables algériens, sur cette question, celles émises, juin dernier, par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lequel co-présidera aujourd’hui la réunion avec son homologue européenne, Mogherini. Réaffirmant, juin dernier, qu’«il est exclu que l’Algérie ouvre une quelconque zone de rétention» pour migrants, le ministre Messahel a soutenu, dans une interview à RFI, que lorsqu’il s’agit de la migration clandestine «il faut que les choses soient bien comprises».

LA MONTÉE DE L’EXTRÊME DROITE DANS L’UE, CONFORTE DAVANTAGE LA POLITIQUE DE RESPONSABLES EUROPÉENS SUR LE TRAITEMENT DU FLUX MIGRATOIRE

Au moment où des voix de l’extrême droite en Europe, dont celles émanant de dirigeants, alertent sur les vagues de migrants arrivant sur les côtes de la rive nord de la Méditerranée, des rapports ont fait état de l’afflux massif de migrants en provenance de zones à la merci de tensions, de guerres et de conflits, pour ne citer, que l’Afghanistan, le Yémen, l’Irak et la Syrie. Situations de conflits et de guerres dans ces pays, survenues, fautil le rappeler, notamment par le rôle politique, diplomatique et encore plus militaire joué et continue de l’être par des pays de l’espace européen, à l’origine de l’exode et de la fuite de ces populations vers l’Europe, notamment pour échapper à une mort certaine. Depuis 2015 ; la France renvoie chaque année en Afghanistan plus de 500 demandeurs d’asile et de son côté L’Union européenne après avoir signé avec Kaboul un accord pour le retour progressif de 80 000 Afghans, ces derniers sont expulsés «manu militari et ne sont pas aidés financièrement par l’UE» rapportent les médias européens. En direction des pays en guerre et en conflits, le droit d’asile, pour les migrants des pays précités, les vingt-huit membres de l’UE n’arrivent pas à ce jour, à avancer sur ce point. À l’origine, selon même Jamil Addou, directeur du Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO), basé à Malte, le contexte politique dans l’espace européen est, selon lui «directement influencé par l’approche des élections européennes et les positions nationales qui restent, pour certaines, très divergentes» . Indiquant dans ce même ordre d’idée qu’«on (UE :Ndlr) peut par exemple être pessimiste sur l’adoption d’un nouveau règlement à Dublin à court terme» mais si les États membres, a-t-il poursuivi «veulent voir se réaliser les centres contrôlés (de traitement partagé de la demande d’asile des migrants secourus en mer) , tels que portés par la France et Emmanuel Macron, il faut des outils pour les mettre en oeuvre. » a précisé le directeur de l’EASO. Dans leur course contre la montre, en vue d’endiguer le phénomène au plus vite, en optant pour des solutions exclusivement sécuritaires, des acteurs et des responsables politiques de l’espace européen font davantage le lit de «fascisation» du Vieux Continent, en l’absence de volonté politique réelle de soutien au développement des pays pourvoyeurs de migrants clandestins, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest.

MENACES TERRORISTES ET CRIME ORGANISÉ TRANSFRONTALIER AU MENU DES ÉCHANGES ENTRE RESPONSABLES ALGÉRIENS ET FEDERICA MOGHERINI

Consacrée à la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme, la 2ème session du dialogue de haut niveau, entre Alger et l’UE, sera l’occasion outre de poursuivre leurs échanges sur les menaces terroristes et leurs connexions avec le crime organisé transfrontalier, les deux parties se pencheront sur l’examen des voies et moyens d’approfondir leur coopération bilatérale, sur ces questions. L’évolution récente des questions régionales et internationales « d’intérêt commun» sera également au menu des rencontres prévues aujourd’hui, entre la cheffe de la politique extérieure de l’UE et les responsables algériens, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, dans son annonce de la visite de Federica Mogherini, aujourd’hui, à Alger. Mai dernier, s’exprimant sur le partenariat entre l’UE Et l’Algérie, F.Mogherini avait indiqué que celui-ci «progresse et se consolide » faisant état de l’intensification, «tant sur les questions bilatérales que régionales», des relations entre les deux parties, depuis la tenue, en mars 2017, du Conseil d’association. Les déclarations de la cheffe de la diplomatie européenne, ont été citées, faut-il le rappeler, dans un communiqué de la Commission européenne, diffusé à l’occasion de la publication, mai dernier, d’un rapport sur l’état d’avancement des relations UEAlgérie. Déclarant aussi, mai dernier, que «nous sommes également en train de bâtir une relation de confiance en ce qui concerne la sécurité, visant la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme» elle ajoutera «pour le bénéfice de nos citoyens». Pour revenir sur le rapport en question, publié en prévision de la tenue du 11e Conseil d’association UE-Algérie, mimai dernier, à Bruxelles, la Commission européenne a souligné le renforcement du partenariat UE-Algérie en 2017 à la faveur d’une «volonté politique» de rapprochement des deux parties afin de faire face aux défis communs en matière de développement et de sécurité. Il est indiqué dans ledit document que « la détermination des parties à renforcer leur dialogue politique sous toutes ses formes ainsi que l’éventail des domaines de leur coopération témoigne de leur volonté commune d’établir» est-il écrit «un partenariat multiforme à la hauteur de leur importance respective dans la région euro-méditerranéenne ». Dans le communiqué susmentionné, du département ministériel d’Abdelkader Messahel, il est indiqué que «la venue de la haute représentante de l’UE, qui fait suite aux visites récentes en Algérie» citant la Chancelière allemande, le Président du Conseil italien, le chef de la diplomatie espagnole et de la visite effectuée par le ministre des Affaires étrangères à Paris au titre du COMEFA, soulignent, relève le MAE, «la densité et l’étendue des relations algéro-européennes au double plan bilatéral et multilatéral », ainsi que «la volonté commune de les élever au rang de partenariat stratégique», souligne la même source.

Karima Bennour

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