En baisser de rideau, samedi, de la 25e journée, l’école asémiste de l’ASM Oran, en quête d’histoire, a battu le finaliste 2014-2015 de la Coupe d’Algérie, le RC Arba, et s’assure provisoirement une place sur le podium (en attendant la mise à jour du calendrier avec un certain MC Oran- ASO Chlef, 3e avec 37 points, à 2 unités seulement du dauphin du leader, l’ES Sétif qui totalise 41 points, soit la récolte exigée pour assurer définitivement son maintien à cinq étapes de l’arrivée de la grande caravane ayant animé une édition historique parce qu’elle fera sûrement date dans les annales) et peut donc aspirer fort logiquement à la couronne nationale. Avec la précision toutefois qu’elle n’est pas à l’abri d’un retournement imprévisible, disons spectaculaire, de situation (se retrouver par exemple à jouer carrément pour la survie, ce qui reste mathématiquement possible à voir la physionomie du classement général provisoire), tout le monde ou presque (excepté peut-être le NA Hussein-Dey qui semble avoir consommé ses toutes dernières chances de rester parmi l’élite au sortir de son monumental échec à domicile, défaite surprise 0-2, contre le MC El Eulma, lui aussi sous la menace) jouant soit pour le titre, soit pour une place «africaine» (elle servent à quoi au juste ces compétitions pour une élite en perdition et qui se convainc, pour l’heure, qu’elle figure parmi les meilleures du continent sous prétexte qu’elle a fait un carton plein lors des deux premiers tours en plaçant l’intégralité de ses cinq candidats aux portes des phases de poules, ses trois représentants en Champion’s league et ses deux postulants en CAF sont encore là à rêver d’un destin à la sétifienne ?) et bien évidemment la relégation, quinze des seize sociétaires de la Ligue 1 «Mobilis» devant faire l’effort nécessaire s’ils ne veulent pas figurer parmi le tandem devant accompagner dans l’enfer de la Ligue 2, les banlieusards algérois du Nasria, qui peuvent toutefois croire en un miracle dont notre football, en chute libre côté émotions et spectacle pur, nous a habitué. Habitué également à des histoires à dormir debout où rumeurs de matches arrangés et échanges (ce n’est pas nouveau, ça fait même partie du «jeu», en tous points malsain) de politesses à déconseiller aux oreilles chastes reprennent le haut de l’affiche et font, en plus d’une violence endémique et désormais difficile à endiguer sauf peut-être dans le discours officiel comme pour montrer le manque de solutions, l’actualité. Sont là, inévitables, à dire et redire les travers d’une discipline en manque d’imagination. Des travers qui peuvent expliquer l’échec concédée par l’Algérie dans sa quête d’accueillir la CAN 2017, la CAF du tout-puissant Hayatou, son président à vie, décidant de la punir en la recalant lamentablement devant pourtant des dossiers loin de faire le poids. Avant de partir défier la Raja de Casablanca chez lui, dimanche pour le compte du dernier tour avant les «poules», l’ES Sétif endossait le costume de futur champion d’Algérie et donc favori en puissance à la succession d’une USM Alger donnant l’impression bizarre de ne pas vouloir du titre en accouchant de lamentables prestations doublées de pertes précieuses de points, assurait et rassurait avant le sprint final. Où il faudra «élever» le niveau pour espérer engranger (ce qui est dans ses cordes) le plus d’unités possibles sur les 15 restant en jeu. Un sprint final placé, comme de tradition, sous le signe de la confusion quasi-généralisée, tout le monde accusant tout le monde des pires procédés pour sauver sa peau. Quelle part pour la lanterne rouge husseindéenne, et quel avenir pour la meute de postulants à la survie et concernant pratiquement toutes les formations , c’est-à-dire du MO Béjaïa, incontestable révélation de l’exercice qui présente la particularité d’avoir animé la tête de course depuis le coup d’envoi mais qui, curieusement, malgré une seconde place qui aurait fait rêver plus d’une grosse cylindrée, hérité pour l’heure de la mission d’assurer les deux points qui restent pour le «maintien», avant de penser à sauver un strapontin maintenant que l’Entente a pris le pouvoir et pris une petite longueur d’avance pouvant s’avérer déterminante pour s’assurer définitivement d’un fauteuil de N°1 qui lui va, au passage, si bien. Paraissant en tout cas largement à sa taille. Quinze points encore à distribuer et un total embrouillamini. Une fin de saison sur le fil du rasoir. Que de frayeurs pour l’ensemble du personnel d’un palier méritant tout sauf son statut d’élite. Ne vendant que du vent. Ne vivant que de fausses promesses. Cinq rounds encore à disputer et un suspens digne du roi en la matière, Hitchcock, qui rêvera de tout sauf d’un tel scénario. Cinq raisons de tirer la sonnette d’alarme. Pour prévenir des risques encourus. Des dépassements graves à ne pas négliger sous peine de drames. Du MO Béjaia, dauphin avec 39 points au compteur, à l’ASO Chlef, avant-dernier de la classe avec 28 points mais qui compte une sortie en moins, c’est la bagatelle de 14 clubs (si l’on excepte l’ES Sétif, bien dans sa peau de futur champion, et le NA Hussein-Dey, qui a déjà un pied, voire deux, dans l’ascenseur menant à l’étage en dessous) se retrouvent (une première mondiale, on peut l’assurer) à nourrir les plus beaux espoirs pour les premiers rôles, et les pires appréhensions lorsqu’il faudra faire les comptes finaux et les invitations au saut fatidique. Vraiment moche comme tableau. Très moche en raison des bruits de couloirs qui agitent la compétition et les craintes justifiées d’assister à des scènes déplorables où l’esprit sportif en prendra, encore et toujours, sans offusquer personne, pour son grade. 14 sur 16. Ça fait beaucoup trop comme embouteillage à tous les niveaux de la hiérarchie. Une hiérarchie difficile (n’est-ce pas l’USM Alger et ses milliards, ses «superstars?») à faire respecter. Et des pronostics impossibles à faire. Pour les raisons que tout le monde sait. Suivez notre regard.
Par Azouaou Aghiles
