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Khatri Addouh, chef des négocaiteurs du Front Polisario et président du conseil national Sahraoui, au « Forum du Courrier d’Algérie » : «Le silence du Maroc nous inquiète»

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La Forum du Courrier d’Algérie a invité, pour animer son édition d’hier, Khatri Addouh, chef des négociateurs du Front Polisario et président du Conseil national sahraoui. Comme vous l’auriez su, il était question de faire le point sur la situation de la dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite aux Nations unies (ONU), le Sahara occidental, notamment, sur les derniers développements survenus, à ce propos.

Était à ses côtés, l’ambassadeur de la RASD à Alger, Taleb Omar, présent également à ce Forum, le général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed, spécialiste des questions géopolitiques et géostratégiques.
Ainsi, l’intervention de Khatri Addouh s’est articulée autour de deux volets. Question d’actualité d’abord, il est revenu sur les travaux, depuis le 4 août dernier, de la 9e édition de l’université d’été du Front Polisario, qui s’achève demain, à Boumerdès. Connaissant la position «inflexible et courageuse malgré les pressions et les provocations» d’acteurs étrangers, sur le pays hôte , l’Algérie, notamment vis-à-vis de la cause sahraouie, Khatri Addouh a, d’emblée, adressé ses félicitations au nom du peuple sahraoui, et a exprimé sa «reconnaissance» envers l’Algérie, son Président et son peuple. Au second volet, il s’est attardé sur les récents développements de la question sahraouie sur le plan international, notamment l’évolution du dossier au niveau des Nations unies (ONU) et son Conseil de sécurité, et de l’Union européenne (UE), au regard des dernières décisions de la Justice de l’UE en faveur du peuple sahraoui. Le tout, non sans évoquer, en parallèle, les entraves aux efforts de reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Des blocages de Rabat notamment, comme ceux dressés devant les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Köhler, a propos desquels, le chef du Front Polisario « dénonce la position de la France ainsi que les faux-fuyants du Maroc » entravant l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

«Une nouvelle dynamique pour relancer les négociations Front Polisario-Maroc»
«Aujourd’hui, la dernière question de décolonisation en Afrique, jouit de l’intérêt de la communauté internationale. Il y a une nouvelle dynamique politique à l’ONU, avec les efforts visant la relance des négociations entre le Front Polisario et le Maroc » à l’arrêt, depuis 2012 du fait, poursuit l’invité du Forum «des entraves au processus onusien.» «Cette nouvelle dynamique est menée par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler», explique l’invité du Courrier d’Algérie, qui faire part d’une volonté affichée de régler le dossier. Il en veut pour preuve, le fait que depuis qu’il a été désigné par le SG de l’ONU, Köhler s’est rendu aux territoires occupés du Sahara occidental, notamment à Laâyoune, Smara et Dakhla. Une visite qui a permis au responsable onusien de rencontrer les deux parties en conflit. Aussi, Köhler a poursuivi son périple le conduisant à Berlin et à Barcelone avant de rencontrer les responsables des pays voisins, observateurs, l’Algérie et la Mauritanie, en l’occurrence. Sur plan international, ce qui fait dire aussi au chef du Front Polisario qu’il y a une volonté de faire avancer le dossier auprès de l’ONU, le fait que Köhler ait multiplié ses contacts avec l’UA, l’UE, ainsi que ses efforts au sein de l’Organisation onusienne et son Conseil de sécurité. «Comme vous le savez, la semaine dernière, Köhler a demandé au Conseil de sécurité de l’accompagner dans cette démarche au cours de cette année. Comme il l’a annoncé, il va adresser à la mi-octobre probablement, des invitations aux deux parties en conflit (FP et Maroc), dans le cadre des efforts de l’ONU, pour entamer un round de négociations » confirme de ses propos ce qui a été rapporté récemment sur la volonté de Köhler de relancer les négociations, avant la fin du mandat de la Minurso, qui arrive à terme le 31 octobre prochain.

«Nous soutenons les efforts de Köhler et de Guterres»
Ainsi, selon le président du Conseil national sahraoui, cette démarche menée par l’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental, permettra de tirer des conclusions et à élaborer des résolutions à partir de ses rencontres avec les deux parties, dans le cadre des négociations en vue de l’organisation du référendum tant réclamé par le peuple sahraoui et son seul représentant légitime le Front Polisario, leur recouvrant leur droit à l’autodétermination, selon la légalité internationale. Et s’il y a maintenant des exigences de la partie sahraouie, ça serait «des négociations actives et de bonne foi sans conditions préalables, qui permettent au peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination comme le stipulent toutes les résolutions de l’ONU », dont la dernière résolution du Conseil de sécurité 24/14, adoptée avril dernier», a rappelé Khatri Addouh. Une résolution réduisant le mandat de la Minurso à 6 mois, en vue de faire presser le Maroc à reprendre langue avec le Front Polisario, pour des négociations sous l’égide de l’ONU et sur la base de la légalité Internationale «sans conditions préalables, pour l’autodétermination du peuple sahraoui».
S’inscrivant dans la dynamique de la démarche onusienne, le président du parlement sahraoui, a souligné que « le Front Polisario est prêt à accompagner les efforts de Köhler et de Guterres lui-même dans le but de poursuivre sur cette lancée en vue de résoudre ce conflit qui dure maintenant, depuis plus de 40 ans. En conséquence, l’organisation d’un référendum au Sahara occidental permettra au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, la seule voie de solution pour ce conflit. Car, il s’agira de s’affranchir des griffes de la dernière colonisation en Afrique et de conforter la paix et la stabilité dans cette région», assure l’invité du Forum. En revanche, et en dépit de son optimisme quant à l’aboutissement de cette démarche, Khatri Addouh dit être préoccupé, tant, de par le passé, vu que le Maroc et ses alliés ont fait des pieds et des mains pour faire capoter le processus des négociations, que son prédécesseur, Christopher Ross a conduit jusqu’à 2012.

«Le silence radio du Maroc nous inquiète»
«Ce qui nous inquiète aujourd’hui, c’est le silence total du Maroc, qui n’a fait aucune déclaration, ni même affiché une volonté réelle en soutien aux efforts en cours de Köhler. À ce jour, le Maroc maintient ses conditions et son intention de poursuivre sa logique coloniale et la violation de la légalité internationale», déplore et dénonce à la fois, le président du Conseil national sahraoui. Partant de ce fait, Khatri Addouh appelle à nouveau l’ONU à prendre ses responsabilité et au Conseil de sécurité d’imposer au Maroc, de se conformer à la légalité internationale, par l’application des résolutions inhérentes à la résolution de ce conflit. D’autre part, le chef des négociateurs du Front Polisario dénonce la position de la France qui «continue à encourager le statuquo, elle qui est en connivence avec le Maroc, et poursuit la violation de la légalité internationale». C’est ce refus de s’aligner sur le droit international, par «les entraves du Maroc et la position de la France en sa faveur» qui fait craindre au Front Polisario «un blocage du processus» de relance des négociations comme voudrait bien entamer Horst Kôhler, la mi-octobre prochain entre les deux parties. «Ça ne nous rassure par d’un quelconque changement de position de la France au niveau du C.S de l’ONU. Personne ne doute qu’il s’agit d’une question de décolonisation, mais il y a une volonté de bloquer le processus de Kôhler devant mener vers les négociations directes», estime encore Addouh en assurant que  Köhler s’est engagé «à user de tous les moyens légaux », pour résoudre le conflit. «Le statuquo ne peut plus servir » a-t-il affirmé
Farid Guellil

«Le peuple sahraoui ne peut tolérer davantage le statu quo»
La neuvième édition de l’université d’été des cadres et militants du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), entamée, le 4 août dernier, se poursuit toujours dans la wilaya de Boumerdès, et verra la clôture de ses travaux, demain, mercredi. Une rencontre durant laquelle les intervenants ont fait état des derniers développements du conflit, long de plus de quatre décennies, entre le Front Polisario et le Maroc, force colonisatrice, depuis 1975, du Sahara occidental, refusant à ce jour, de se plier et se conformer à la légitimité internationale. L’université d’été de la RASD a été l’occasion pour les Sahraouis de dénoncer le « statu quo » dans lequel est plongé le règlement de la dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite aux Nations unies, à cause des postures de Rabat, réaffirmant à cette occasion, leur attachement au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Indiquant que «la seule et unique issue pour résoudre ce conflit pacifiquement » est l’application du Droit international, par l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, Khatri Addouh, président de Conseil national sahraoui, l’invité, hier, du Forum du «Courrier d’Algérie», a dénoncé «les contraintes et la fuite en avant du Makhzen» à travers la démarche de Rabat «à imposer des conditions insurmontables», lesquelles, affirme Khatri «entravent les efforts en cours, de l’émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler. Une situation que ne pourrait supporter longtemps les Sahraouis, prévient Khatri Addouh, qui déclare que «ce statu quo ne peux faire perdurer dans le temps éternellement» et de rappeler que la partie sahraouie, à travers le Front Polisario «a offert plusieurs occasions pour le règlement du conflit qui nous oppose au Maroc, par voie pacifique» sur la base des textes et de la charte de l’ONU. En tant que parti sahraouie, «nous avons été plus engagés» dans le processus de l’ONU, et notamment «plus flexibles que la partie marocaine» laquelle tergiverse pour faire perdurer son occupation. Pour notre invité, hier, malgré «toutes les déceptions et les engagements non tenus, à ce jour, par la communauté internationale» notamment ceux pris, par l’ONU, en 1991, pour un cessez-le-feu en vue de l’organisation du référendum du peuple sahraoui, «nous demeurons coopérants à plus haut degré» avec l’Institution onusienne. Et de poursuivre, en déclarant que «le peuple sahraoui ne peut tolérer davantage cette situation de statu quo», a mis en garde Khatri Addouh. Sur la «nouvelle dynamique» enclenchée par Köhler, depuis sa nomination en août dernier, notamment son séjour de quatre jours dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine, El-Ayoune, Smara et Dakhla, «brisant ainsi» dira-t-il «le blocus imposé par Rabat» sur les territoires sahraouis occupés. Aussi il mettra en avant les efforts consentis par l’ex-président allemand, Köhler, notamment en élargissant son champ d’intervention pour venir à bout de ce conflit, sur la base du Droit international, Il citera à ce propos ses discussions avec les responsables de l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE). Cependant, Khatri Addouh a fait part, hier de ses «préoccupations» suite aux contraintes imposées par l’allié principal du Maroc, dans sa colonisation du Sahara occidental, la France, cite-t-il, pays membre permanent au Conseil de sécurité, à l’ONU. Dans son soutien à l’occupation marocaine des territoires sahraouis, Paris, affirme notre invité, hier « piétine et entrave l’application de la légalité internationale». Laquelle posture de la France, s’est manifestée, «amplement» en œuvrant à «contourner les décisions de la Cour de Justice européenne (CJUE), interdisant tout accord de l’UE avec Rabat, incluant le Sahara occidental» a-t-il rappelé. Par ailleurs, celui qui préside la 9ème édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la RASD, a tenu à souligner, que ce rendez- vous, est «une occasion pour les Sahraouis de s’imprégner de l’expérience algérienne, dans sa lutte de libération et son édification de l’État algérien et ses réalisations» et de conclure, en remerciant le peuple algérien, son gouvernement et le président Bouteflika, pour leur «position constante, inflexible et inchangée en faveur de la cause juste du peuple sahraoui et de son combat pour l’indépendance.»
Hamid Mecheri

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