La production halieutique a enregistré une baisse sensible à Jijel au cours de ces dernières années, a affirmé, dimanche, un responsable de la direction de wilaya de la Pêche et des ressources halieutiques (DPRH). Animant une conférence à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Alimentation (JMA), décrétée par la FAO (Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), Mohamed Bourouis, chef de bureau à la DPRH, a révélé que la production de poissons est passée de 7.170 tonnes en 2011 à 4.250 tonnes en 2015, après avoir été de 6.300 tonnes en 2012, 4.900 tonnes en 2013 et 5.060 T en 2014. Cette chute, a noté le conférencier, résulte notamment des effets du réchauffement climatique, de la surpêche et de la pollution des espaces marins où les différentes espèces halieutiques ne sont pas épargnées par ces phénomènes qui demeurent des sources de tarissement de cette richesse naturelle, soulignant que plusieurs espèces de poisson ont disparu des côtes de Jijel au cours des dix dernières années. La célébration de la Journée mondiale de l’Alimentation a donné lieu à la présentation d’une autre conférence sur la production de lait, des thèmes retenus pour renforcer la sensibilisation sur l’importance de l’alimentation nutritive, a-t-on noté. Cette journée commémorative a été marquée par une riche exposition avec la participation de sept (7) directions de wilaya (agriculture, pêche, commerce, formation professionnelle, environnement) qui a eu le mérite de mettre en avant le potentiel de production de la région de Jijel. Lors d’une visite des différents stands installés au musée Kotama, le wali, Larbi Merzoug, a notamment appelé à davantage d’investissements dans les créneaux créateurs de richesse et d’emplois. Il a cité l’exemple des laiteries et d’unités de transformation agroalimentaire, pour assurer la couverture des besoins locaux et vendre le surplus sur d’autres marchés. S’agissant de produits laitiers, la région de Jijel est actuellement couverte par quatre (4) mini-laiteries (2 à Jijel et 2 à El Milia), utilisant essentiellement du lait de vache dans la fabrication de leurs produits (lait, beurre). Les producteurs de lait et transformateurs se sont tournés sur l’utilisation du lait cru de vache, estimée à près de soixante (60) millions de litres en 2015, pour le substituer au lait en poudre importé, dans le cadre de la stratégie mise en place par les pouvoirs publics pour le développement et la promotion de la filière lait, ont indiqué les responsables locaux de l’agriculture. La production annuelle de lait, en progression dans la wilaya de Jijel, est passée de 56 millions de litres en 2010 à près de 60 millions de litres actuellement, selon le directeur des services agricoles, Abdelmadjid Chenafi, précisant que la collecte de lait, a connu une « nette évolution » puisqu’un volume dépassant les 12 millions de litres est collecté, contre 4 millions de litres seulement en 2010. Ces évolutions, affirme-t-on de même source, sont le fruit des mesures prises dans le cadre des dispositifs de soutien mis en place par l’État, qui ont contribué positivement à l’amélioration des revenus des éleveurs dont le nombre est passé de 432 en 2010 à 934 en 2014, ainsi qu’à l’augmentation du nombre de collecteurs qui est passé de 14 à 29 durant la même période. Le développement de la production laitière demeure un « objectif stratégique et prioritaire » dans la politique de l’économie agricole et du renouveau rural, a-t-il souligné, ajoutant que pour des raisons de sécurité alimentaire, l’État encourage et aide l’intensification et le développement de la production laitière, la collecte et l’intégration du lait cru.
