Accueil ACTUALITÉ Intoxication au monoxyde de carbone : Un hiver toujours meurtrier en Algérie

Intoxication au monoxyde de carbone : Un hiver toujours meurtrier en Algérie

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Le monoxyde de carbone, ou le tueur silencieux, ne cesse de causer des drames en Algérie. Négligence, absence d’aérations, ou encore chauffages à gaz commercialisés qui ne répondent pas aux normes de sécurité requises. C’est en gros les principales causes derrières ces dizaines de décès, dénombrés chaque année dans le pays.

Certes, les pouvoirs publics œuvrent à réduire le nombre de ces accidents, mais malheureusement, ni les innombrables campagnes de sensibilisation ni les appels à la vigilance et au respect des consignes de sécurité ne sont venus à bout des accidents dus au monoxyde de carbone. Ce tueur silencieux continue de faire des victimes. Et avec l’arrivée de la vague de froid, la Protection civile multiplie les interventions. Ainsi, selon le bilan, rendu public par les services de celle-ci, un total de 102 personnes a trouvé la mort, intoxiquées par le monoxyde de carbone depuis le début de l’année en cours. Selon les statistiques établies qui couvrent la période du 1er janvier au 18 décembre 2016, 1 300 personnes ont été secourues après avoir été incommodées ou intoxiquées par le monoxyde de carbone CO2 émanant des appareils de chauffage. Mais il n’en demeure pas moins que les drames frappent plus violemment dans certaines wilayas des Hauts-Plateaux connues pour des baisses sensibles de la température. Ainsi, la tragédie qui a secoué récemment les Algériens a eu lieu dans la commune de Seriana, wilaya de Batna, où six personnes d’une même famille ont trouvé la mort à l’intérieur de leur domicile, sis au village Taka. Selon la Protection civile, une mère, âgée de 34 ans et ses 5 enfants âgés entre 2 mois et 6 ans dont 2 jumelles, âgées de 2 ans, ont péri dans cet accident. Le responsable de la communication et de l’information de la Protection civile, Zouhir Nekaâ, a indiqué que les membres de cette famille étaient déjà morts à l’arrivée des éléments de ses services, soulignant que le décès était causé par une fuite de gaz provenant d’un réchaud. Cet accident est le 4ème du genre depuis le début du mois de novembre en cours dans la capitale des Aurès. D’ailleurs, un homme âgé de 76 ans a trouvé la mort, dans la commune d’Oued Echaaba (Batna) auparavant. La victime travaille comme agent de sécurité dans un chantier au pôle urbain de Hamla 3 (sortie sud de Batna), a précisé le chargé de l’information auprès des services de la Protection civile, Zouhir Nekaa, soulignant que le corps sans vie de la victime a été trouvé dans une chambre d’un immeuble en cours de construction. Ces cas ne sont, cependant, qu’une partie de drames qui secouent quotidiennement les familles algériennes. En effet, une enquête menée par les services de contrôle du ministère du Commerce sur les appareils de chauffage à gaz a conclu que la quasi-totalité des appareils contrôlés étaient non conformes aux normes exigées. Effectuée entre 2014 et 2015, cette enquête a révélé que sur un total de 158 échantillons d’appareils importés ou fabriqués localement, 155 étaient non conformes, soit près de 98% des appareils de chauffage contrôlés. Devant cette situation, le ministère du Commerce, avait au début de l’année en cours, annoncé une série de mesures afin d’endiguer ce phénomène. Mais près d’une année après, les Algériens continuent, de périr sous l’effet néfaste du gaz. Et les chiffres ne font que le témoigner. Rappelons que de nouvelles exigences en matière de sécurité des appareils à gaz combustible, visant notamment à renforcer le contrôle de la conformité de ces appareils, ont été fixées par arrêté interministériel publié au Journal officiel n°41. Ce texte est applicable aux appareils de cuisson, de chauffage, de production d’eau chaude, de réfrigération, d’éclairage et de lavage, qui brûlent des combustibles gazeux (les équipements à usage industriel n’étant pas concernés par cet arrêté). Entre autres, un détecteur de monoxyde de carbone a été commercialisé en Algérie, mais la généralisation de son utilisation n’est pas à l’ordre du jour. Entre temps, il sembler ait que les Algériens ignorent toujours l’importance de s’acquérir de matériels conformes, mettant ainsi, en péril leur vie, devant l’impuissance des pouvoirs publics quant au contrôle des produits commercialisés.
Lamia Boufassa

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