Le rythme annuel de l’inflation en Algérie a atteint 6,2% jusqu’au mois de novembre. Ce constat est prévisible dans la mesure où la loi de Finances 2017 prévoit des hausses vertigineuses de taxes en trait avec certains biens alimentaires. Du coup, c’est le citoyen algérien qui se voit menacé dans sa capacité de résilience face à l’augmentation quasi-générale des prix des produits de large consommation.
En effet, le gouvernement à travers la loi de Finances 2016, a prévu un taux d’inflation annuelle entre 4 et 5% pour cette année. En revanche, les chiffres révélés par l’ONS démentent les prévisions des pouvoirs publics affichant un taux de 6,2% entre le mois de décembre 2015 et le mois de novembre 2016. Dans ce contexte, la croissance des prix a haussé de 7,5%, tandis que l’évolution mensuelle des prix à la consommation durant le mois de novembre 2016 a enregistré 1,5% de hausse par rapport à la même période en 2015. En fait, cette inflation est, principalement, due à l’augmentation des prix des produits alimentaires estimée de 2,3%. En outre, les prix des produits agricoles frais ont augmenté de 4,1% entre les mois d’octobre et novembre derniers, contrairement aux viandes rouges et aux légumes qui ont enregistré une légère baisse de 0,4% et 0,6%, respectivement. Cependant, la hausse a été toujours enregistrée au niveau des prix des œufs avec 20,3%, de la viande de poulet avec 18,2%, et de la pomme de terre avec 16%, cela durant les deux derniers mois. Toutefois, une baisse de 14% a été enregistrée sur les prix de la pomme de terre comparativement au mois de novembre 2015, tendis que le sucre a augmenté de 1,4%, idem pour le café avec 9,1%. En parallèle, une légère hausse a été enregistrée, entre les mois d’octobre et novembre 2016, sur les prix des biens manufacturés non alimentaires et des services avec 0,8% et 0,9%, respectivement. Par ailleurs, l’augmentation a été, quasiment, générale sur les prix des produits à la consommation, entre novembre 2015 et novembre 2016, à l’instar des œufs avec 51,03%, des fruits frais avec 26,15%, des poissons frais avec 20%, de la viande de poulet avec 10,56%, et de la viande et abats de bœuf avec 1,42%. Dans ce sens, certains spécialistes, à l’image du Dr Abderrahmane Mebtoul, ont prévu une tendance haussière progressive de l’inflation atteignant jusqu’à 10% en fin de l’année en cours, ceci dans le cas ou les prix à la consommation poursuivent leur augmentation. Selon eux, l’entrée en vigueur du projet de la loi des finances 2017, adopté par les deux chambres parlementaires, notamment l’augmentation de deux points opérée sur les différentes taxes de valeur ajoutée (TVA), risque de provoquer une hausse vertigineuse sur la majorité des produits ayant un effet négatif sur le pouvoir d’achat du citoyen, et par conséquent, un taux d’inflation sans précédent. Du fait, ces derniers suggèrent des réformes structurelles au niveau de la politique économique du pays, cela afin mettre en œuvre un modèle d’une économie diversement productive, loin de toute susceptibilité d’inflation, et n’ayant aucun impact sur le pouvoir d’achat du citoyen.
Salim Lariche
