Ce n’est un secret pour personne, le Français Christian Gourcuff avait signé un contrat d’objectifs avec les Verts quand il avait succédé au Bosnien Vahid Halilhodzic à la barre technique des Fennecs, en août dernier. Mais voilà qu’il échoue dans son premier objectif en Coupe d’Afrique des nations, qui se déroule actuellement en Guinée équatoriale, après l’élimination en quarts de finale de son équipe face à la Côte d’Ivoire. Du coup, ils sont nombreux à s’interroger sur la position du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, vis-à-vis du technicien breton, sachant que le patron du football algérien lui avait assigné comme objectif d’atteindre au moins les demi-finales. Cette question, Gourcuff ne pouvait l’éviter. Il s’y attendait même à l’issue du match de dimanche soit, et il faut dire à ce propos, que l’homme se montre, on ne peut plus, clair, net et précis. «Je suis disposé à poursuivre l’aventure avec la sélection algérienne, mais je suis aussi prêt à quitter si on me le demande», a-t-il affirmé.
Toutefois, Gourcuff n’est pas aussi abattu comme on pouvait le penser, après cette sortie cruelle de la course. Le visage montré par les siens dans cette rencontre et aussi dans l’ensemble de son parcours dans la compétition est une source de consolation pour lui. «Ce n’est pas la meilleure équipe qui a gagné. Sur le plan du jeu, on n’a rien à reprocher à l’équipe, à part l’efficacité. Les Ivoiriens n’ont pas eu beaucoup d’occasions. Ce n’est pas mérité», a commenté l’ex-driver du FC Lorient. Et d’enchainer : «Sur l’ensemble de la CAN, c’est au niveau du rythme qu’on a été décevant. On n’a pas mis assez de rythme dans notre jeu de passes. Il y avait aussi l’état de la pelouse, le physique. C’est cruel, mais le football c’est une question d’efficacité. Mais si on joue dix fois le match, on ne le perd pas dix fois, c’est évident». Et s’il y a un regret à faire par Gourcuff, c’est le fait de n’avoir pas évité les Eléphants en quarts de finale. Pourtant, les Fennecs avaient largement la possibilité de croiser sur leur chemin dans ce tour une autre équipe que celle des Ivoiriens, comme le reconnait le technicien breton lui-même. «Le regret qu’on doit avoir c’est le but qu’on prend contre le Ghana (défaite 1-0 à la dernière minute, ndlr). Cela nous aurait évité de rencontrer la côte d’Ivoire. J’aurais plutôt aimé affronté cette équipe en finale», a-t-il dit. En tout cas, le ‘’satisfecit’’ de Gourcuff malgré l’élimination, va être conforté par son compatriote et adversaire du jour, Hervé Renard, le sélectionneur des Eléphants. En effet, Renard, connu pour sa franchise, a admis que son équipe avait écarté du tournoi un réel prétendant, qui lui était supérieur dans ce match à Malabo. Mais pour le Français, seule l’efficacité prime, l’Algérie ne doit s’en prendre au final qu’à elle-même. « Au niveau du football, la maîtrise du ballon, l’Algérie a été meilleure que nous, a admis l’ancien entraîneur de l’USM Alger. Il faut être lucide avec soi-même et ne pas se voir trop beau, trouver la tactique la plus performante contre une équipe qui joue au sol et utiliser au mieux les coups de pied arrêtés. Mais ce n’est pas de notre faute si l’Algérie n’a pas été bonne dans ce secteur. C’était l’équipe qui a joué le mieux dans le tournoi, mais on ne va pas dire pardon d’avoir gagné 3-1», a-t-il déclaré.
Hakim S.