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H. Köhler réunit le Front Polisario et le Maroc, sur le Sahara occidental, aujourd’hui : Confrontation entre le Droit international et la vision politique de l’occupant, à Genève

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L’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, pour le Sahara occidental, Horst Köhler réunit aujourd’hui et demain, à Genève, le Front Polisario et le Maroc, les deux parties en conflit, depuis 1975, date de l’envahissement militaire marocain du Sahara occidental, «un premier pas d’un processus renouvelé de négociations» selon la note d’information publiée à cette occasion par l’ONU, en vue d’aboutir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental» est-il souligné, en référence aux résolutions de l’ONU et son Conseil de sécurité.

La réunion de deux jours, sur le Sahara occidental, à laquelle ont été conviés le Front Polisario et le Maroc, par la lettre qui leur a été adressée, respectivement, par l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, H.Köhler, se tiendra, aujourd’hui, au Palais des nations, à Genève. Seront présents pour la partie sahraouie, le responsable de la délégation des négociateurs du Front Polisario, le président du parlement de la République sahraouie, Khatri Addouh, du coordinateur sahraoui avec le chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), M’hamed Khaddad, du représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Sidi Mohamed Omar et de la secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies, Fatima Elmehdi ainsi que le conseiller auprès du Secrétariat national du Front Polisario, Mohamed Ali Zerouali. S’agissant de la délégation marocaine, celle-ci sera composée, selon les médias marocains, du ministre marocain des Affaires étrangères Nacer Bourita et du directeur général du service des renseignements marocains, Mohamed Yassine Mansouri. La rencontre entre les membres des deux délégations, sahraouie et marocaine, sous l’égide de l’ONU, en la personne de l’ex-président allemand, K. Horst, intervient après plus de sept ans de la dernière réunion, en mars 2012, entre ces deux parties, en présence de l’ex-envoyé personnel du SG de l’ONU, Christopher Ross, qui a démissionné après avoir buté sur la posture marocaine, en opposition à la Légalité internationale, en s’agrippant à sa proposition d’accorder l’«autonomie» à un territoire inscrit, dans un processus de décolonisation sur le registre de l’ONU. Pour rappel, le Maroc occupe illégalement, depuis 1975, le Sahara occidental et qu’aucun État à travers le monde ne lui reconnaît la souveraineté, sur ce pays, et qu’après la lutte armée, avec le Front Polisario, de 1975 à 1991, les deux parties ont conclu, sous l’égide de l’ONU, un Accord de cessez- le-feu, pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, qui ne s’est pas convrétisé à ce jour, depuis que le Maroc ait renié ses engagements. Notons que seront présents à Genève, des responsables de deux pays observateurs, indique l’ONU, à savoir : l’Algérie et la Mauritanie, lesquels ont été présents, du fait de leur statut d’observateurs, lors du précédent processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario, sous la supervision de Ross, à Manhasset, New-York. Le Front Polisario sera à Genève, pour faire valoir le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination, en vue d’en finir avec la dernière question de décolonisation, en Afrique, inscrite à l’ONU et à l’Union africaine (UA). Position réaffirmée par l’unique et légitime représentant du peuple sahraoui, reconnue par l’Institution onusienne, depuis 1975, faut-il le rappeler, après l’envoi de sa commission, au Sahara occidental, en prévision du parachèvement, par l’Espagne, du processus de décolonisation au Sahara occidental, qui n’a pas été réalisé, par Madrid. En se dérobant de ses responsabilités politiques, historiques et juridiques, en concluant les Accords de Madrid, l’Espagne a renoncé au parachèvement du processus de décolonisation et a ouvert la porte, en violation des textes et de l’Esprit de la Charte de l’ONU, au Maroc pour envahir militairement , en novembre 1975, les territoires du Sahara occidental. Une agression qui a amené l’Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS) à poursuivre sa lutte de libération, contre l’occupation marocaine, après l’avoir menée, auparavant contre la colonisation espagnole.

La nature du conflit dicte la voie de la solution à appliquer, le droit à l’autodétermination
À Genève, la délégation marocaine, qui prend part, aujourd’hui, à la réunion de Horst, sur les négociations avec les membres de la délégation du Front Polisario, ne pouvant faire abstraction de ces données politiques, juridique et historique œuvrera et manœuvrera pour tenter de faire dévier le caractère de la nature fondamentale de son conflit avec le Front Polisario sur le Sahara occidental, pour pouvoir avancer et faire la promotion de sa proposition d’«autonomie» pour faire barrage à ce qui est mis sur la table et dicté par la Charte et Les résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental : le droit du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination.
N’ayant pas réussi à faire valoir cette proposition, dans l’espace onusien et encore moins sur les plans international et continental, sauf des déclarations émanant de certains de ses soutiens dans son occupation du Sahara occidental, dont Paris et l’entité sioniste, la posture de la délégation marocaine à Genève est davantage affaiblie, notamment par les récentes défaites politique, diplomatique, juridique et même économique qu’enregistre sans cesse sa politique coloniale au Sahara occidental. De l’espace africain, dès l’adhésion du Maroc au sein de l’UA, après avoir paraphé l’Acte Constitutif de l’institution africaine, Rabat n’ a cessé de tenter, en vain, d’étouffer la voix d’un peuple et de ses institutions au sein de l’UA, dont la République arabe sahraouie démocratique (RASD) figure parmi ses membres fondateurs.
Ailleurs, à l’Union européenne, la décision de la Cour de Justice de l’UE(CJUE) sommant les pays membres de l’UE de conclure des accords avec Rabat sans inclure le Sahara occidental a été suivie par un forcing de lobbies pro-occupation marocaine des territoires sahraouis, pour orchestrer une violation de la Loi et de la justice de l’UE, actionnée notamment par Paris et Madrid. Alors que la réunion de Genève s’ouvre aujourd’hui, le Parti des travailleurs au Royaume-Uni a exhorté, hier, son gouvernement d’exclure le Sahara occidental de tout Accord de coopération et de partenariat avec le Maroc, réaffirmant que ces deux pays sont distincts, comme le stipule le Droit international.
Les deux jours que passera Horst Köhler, à Genève, avec les négociateurs du Front Polisario et ceux du Maroc, lui révèleront sans nul doute, laquelle des deux parties est réellement «disposée» à en finir avec ce conflit, selon la charte et les résolutions de l’ONU. Et partant, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental saisira davantage la rigidité de toute approche basée sur une vision politique coloniale et expansionniste, à laquelle il sera confronté comme ses prédécesseurs à ce poste, alors que la Charte et les résolutions de l’ONU, sur le Sahara occidental dictent, sans ambigüité, la solution à imposer, comme ce fut le cas pour d’autres peuples, à travers le monde, notamment en Afrique, à savoir celle de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui
Karima Bennour

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