Accueil MONDE Grèce : Tsipras craint «le retour à une crise sans fin»

Grèce : Tsipras craint «le retour à une crise sans fin»

0

Le Premier ministre grec ne veut pas d’un prêt-relais, solution alternative qu’a notamment suggérée l’Allemagne et qui pourrait lui être proposée vendredi. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a prévenu vendredi matin, à quelques heures d’un Eurogroupe qui décidera d’entériner ou non le nouveau plan d’aide à la Grèce, qu’un prêt-relais, solution alternative qu’a notamment suggérée l’Allemagne, « serait le retour à une crise sans fin ». « C’est ce que certains cherchent systématiquement, et nous avons la responsabilité d’éviter cela, de ne pas le faciliter », a déclaré le Premier ministre à la fin d’une nuit de débat parlementaire, dont l’extrême longueur a été sans doute voulue par la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, farouchement opposée à ce nouveau plan de 85 milliards d’euros, assorti de conditions d’austérité drastiques.
« Le dilemme était entre un plan de sauvetage dans l’euro et un plan de sauvetage avec retour à la drachme, comme continue à le suggérer aujourd’hui le ministre allemand des Finances », Wolfgang Schäuble, a lancé le Premier ministre à ceux qui, à l’intérieur de son parti de la gauche radicale Syriza, critiquent son choix d’avoir souscrit ce nouveau plan après deux autres qui ont mis le pays sur le flanc, en 2010 et en 2012. Quelques minutes après ce discours, les députés du Parlement grec s’apprêtaient en effet à voter sur le plan. Le vote est acquis à M. Tsipras grâce aux voix de l’opposition, mais il risque de perdre sa majorité parlementaire. Déjà au cours des deux précédents votes relatifs à ce plan, il a perdu entre 30 et 40 des 149 députés Syriza.

Ne pas torpiller l’accord
« Je vous appelle tous à ne pas donner aux cercles les plus conservateurs en Europe l’occasion inespérée de torpiller l’accord, ce qui aboutirait à la multiplication des prêts-relais », a-t-il dit. M. Tsipras a estimé que la Grèce était « à l’avant-garde d’une Europe progressiste qui ne croit pas au fond des plans conservateurs, et réclame une voie alternative. Notre position n’a pas changé, mais elle ne peut reposer sur des chimères », a remarqué le Premier ministre. Il a indiqué que son gouvernement « a pris la responsabilité de continuer le combat plutôt que de se suicider, et d’aller ensuite courir les forums internationaux pour dire que ce n’est pas juste qu’on se soit suicidés ». « J’ai préféré le compromis à la danse de Zalongo », a précisé le Premier ministre, une expression faisant référence à un épisode de l’histoire grecque au XIXe siècle, un suicide collectif depuis une falaise d’un groupe de femmes et d’enfants voulant échapper au terrible gouverneur ottoman Ali Pacha. M. Tsipras a également évoqué dans son discours l’exigence du FMI qui a décidé de ne participer financièrement au plan de sauvetage que si, dans quelques semaines, les Européens s’engagent à réduire une dette publique grecque équivalant à 170 % du PIB. L’Allemagne en particulier est mise en porte à faux par cette demande, car elle est à la fois parmi ceux qui réclament le plus la participation du FMI et ceux qui souhaitent le moins réduire la dette grecque, car elle en paierait la plus forte part. « C’est un combat qui nous dépasse, entre certains de nos pairs européens et le FMI », a éludé M. Tsipras, que cette situation ne dérange sans doute pas.

Article précédentStations-service sur l’autoroute Est-Ouest : la fin du calvaire  à l’horizon 2020 ?
Article suivantEN : Bounedjah convoqué pour le match du Lesotho

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.