Accueil MONDE Grèce : les créanciers de retour à Athènes, tensions avec le FMI

Grèce : les créanciers de retour à Athènes, tensions avec le FMI

0

Les nouvelles discussions, ou faut-il parler du nouveau bras de fer ?, entre le gouvernement grec et les créanciers du pays – Fonds monétaire international (FMI), Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE), Mécanisme européen de stabilité (MES), devaient commencer vendredi 24 juillet. Les représentants des quatre institutions étaient attendus à Athènes pour le début d’un marathon estival, qui doit conduire, si possible avant la fin d’août, à l’adoption d’un troisième plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros pour les trois prochaines années.
Mais, avant même d’avoir commencé, la polémique gronde entre le FMI et le gouvernement grec. À l’origine, Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, ne voulait pas de la participation du FMI au nouveau plan, persuadé que les problèmes européens devaient se régler entre Européens. Les pays partenaires, l’Allemagne notamment, ont toutefois imposé la présence des équipes de l’institution de Washington, associée depuis 2010 à la gestion de la crise grecque.
Le gouvernement grec a donc bien formellement invité le FMI à se joindre aux discussions, comme il l’a fait pour les trois autres institutions. Mais M. Tsipras l’a fait à travers une unique lettre, signée de sa main, qu’il a adressée aux quatre représentants des créanciers.
Or Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, demande à recevoir une… invitation particulière. Elle l’exige d’autant plus qu’elle entend que M. Tsipras lui précise dans cette lettre ce qu’il attend exactement du FMI. D’ici là, Mme Lagarde refuse d’envoyer ses troupes à Athènes. Pour désamorcer au plus vite la situation, le gouvernement grec a fait savoir qu’il devait envoyer cette lettre, vendredi.
Les Grecs veulent conclure avant le 20 août
Au-delà de ces questions de bienséance, c’est bien sur le fond que les choses s’annoncent difficiles. Le FMI exige des créanciers européens qu’ils s’engagent sur une renégociation de la dette grecque (près de 180 % du produit intérieur brut aujourd’hui, soit plus de 320 milliards d’euros). Ce qu’Athènes réclame depuis 2012, mais que beaucoup de pays en Europe refusent toujours.
Les négociations des prochains jours porteront aussi et surtout sur le calendrier de la mise en œuvre de nouvelles mesures d’austérité au cours des trois prochaines années. Mais aussi sur l’évaluation des besoins financiers de la Grèce pour préciser le montant du prêt nécessaire, entre 80 milliards et 86 milliards d’euros, selon les premières estimations, ainsi que l’échelonnement des versements.
La Grèce aimerait avoir conclu un accord final avant le 20 août, afin de pouvoir libérer une partie de la somme promise pour rembourser près de 3,5 milliards d’euros à la BCE. Argent dont elle ne dispose pas aujourd’hui. Le climat entourant ces nouvelles négociations reste lourd, plusieurs voix en Europe continuant de militer presque ouvertement pour une sortie de la Grèce de la zone euro. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a beau répéter que cette question du « Grexit » est définitivement obsolète, beaucoup en Grèce, notamment dans les rangs du parti de la gauche radicale Syriza, redoutent que les créanciers n’exigent trop d’un Alexis Tsipras qui a déjà montré qu’il était prêt à de lourds compromis et renoncements pour garantir la trajectoire européenne de son pays. Même s’il affirme qu’il n’en est pas question, le gouvernement grec redoute, notamment que les créanciers exigent l’adoption de nouvelles mesures d’austérité et de réforme, préalable à la conclusion de l’accord ou au versement d’une première tranche de prêts.

Article précédentEmma Thompson dénonce le sexisme à Hollywood
Article suivantEn tournée africaine, Obama appelé à peser dans le conflit au Soudan du Sud

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.