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Front du changement : Menasra rallie Saâdani

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En décidant d’adhérer à l’initiative politique consistant en la création d’un Front national de soutien au programme du chef de l’État, lequel projet est drivé par Amar Saâdani, chef du FLN, le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, s’inscrit dans une position d’intercalaire entre les partis du pouvoir et ceux de l’opposition.
C’est du moins ce qui bondit de la réunion des premiers responsables et cadres de ces deux formations politiques tenue, jeudi dernier, au siège du FC. En effet, cette rencontre s’est soldée par l’adhésion du parti de Menasra au projet cher à Saâdani, lequel responsable a annoncé, à cette occasion, un soutien d’une trentaine de partis et de quelque 302 associations de la société civile, ayant rejoint, selon lui, son Front. Il faut dire que, de par la position antinomique, prônée par les deux camps, il est presque une chimère de croire à un rapprochement, anodin et superflu soit-il. Mais, le transfuge du MSP (Mouvement pour la société et la paix), non moins membre de la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique), semble déroger à ce qui semble à une éthique politique. Même si, paradoxalement en politique, et à toutes fins utiles, toutes les voies de recours se pourraient être empruntées. Lors de cette réunion, le dissident de l’ex-parti du défunt Mahfoudh Nahnah a décidé de porter sa voie à l’initiative du leader de l’ex-parti unique, tout en plaidant, par son statut d’opposant, pour un dialogue entre le pouvoir et ses vis-à-vis au sein de la CNLTD. Certes, cette décision est prise sur le compte de son parti, du reste et comme toute autre formation politique, il demeure souverain lorsqu’il s’agit notamment d’opter pour tel ou tel projet politique. Lors de cette réunion, tenue à huis clos, des pourparlers étaient engagés entre les deux représentants des deux partis, avant que Saâdani ne convie son homologue de rallier son projet. Enfin, le chef du FLN a dû mettre en avant son argument de toujours, comme quoi son initiative n’est pas l’apanage de son parti, et qu’elle vise somme toute, comme il n’a pas cessé de le remuer, à constituer un rempart autour des intérêts suprêmes du pays, et le préserver du choc économique externe. Mais, toujours est-il que cet objectif sous-entend un soutien «sans réserves» au chef de l’État, insiste le premier initiateur. La tenue de cette rencontre dans les locaux du FC pourrait même être interprétée comme un signe de concession fait par Saâdani à l’adresse de Menasra, pour le besoin de plus d’efforts persuasifs autour de ce projet. Ceci, sachant que cette initiative dispose d’un siège ouvert, justement, à l’effet d’abriter toute activité y afférente, y compris les déclarations d’adhésion. Menasra avait-il imposé ce choix ?, Peut-être bien que oui. D’ailleurs, lorsqu’il s’est exprimé devant la presse à l’issue de cette réunion, le premier responsable politique du FC n’a pas manqué d’émettre ce qui s’apparente à des réserves. En effet, pour préserver la marge de manœuvre de son parti, qu’il identifie dans le camp adverse à celui de son analogue du FLN, il a annoncé adhérer à cette initiative et encourage ses initiateurs à poursuivre le dialogue avec l’aile de l’opposition. Pour lui, et mieux encore, les intérêts du pays résident dans le dialogue et la conciliation entre toutes les composantes du pays, et le seul projet qui puisse accomplir cet objet est l’organisation d’un processus de transition politique, comme l’on revendiqué ses compères au sein de la CNLTD. Plus que jamais accroché à l’idée de réunir tous les partis politiques, associations et personnalités de divers horizons, le chef du FLN n’a pas arrêté, depuis le lancement de son initiative, d’appeler les partis de l’opposition à rejoindre son Front. Quand bien même la tâche n’est pas de tout repos, encore moins aisément concevable, Saâdani croit à un rapprochement des deux camps adverses. Pour lui, les mentalités doivent changer et la vie politique doit être moralisée, afin de transcender les divergences et dépasser la crise.
Farid Guellil

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