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Festival du film amazigh : Le patrimoine culturel à l’honneur

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Le patrimoine culturel amazigh, matériel et immatériel, aura été le principal thème traité dans la majorité des documentaires sélectionnés en compétition du 16e Festival national du film amazigh qui prend fin mercredi après trois jours de compétition.
Ce festival, inauguré samedi, regroupe dans sa catégorie documentaire sept réalisateurs qui, pour la plupart, ont choisi pour sujet le patrimoine culturel de leurs régions respectives en plus de valoriser la langue amazigh dans ces différentes variantes.
La jeune réalisatrice Hinda Cheurfi, a choisi de mettre l’accent, dans sa première œuvre « Thighrma N Laures » (Hameaux des Aurès), sur les architectures traditionnelles de terre dans les Aurès, tout en faisant la promotion des matériaux de construction locaux et en attirant l’attention sur un potentiel touristique de la région. Le patrimoine musical et les métiers traditionnels de la vallée du M’zab, menacés en partie, ont aussi été au cœur des documentaires « Izouran N Izelwan », de Hammou Oudjana, et « Izmulen N Igraren » réalisé par Oussama Rais.
Les deux réalisateurs se sont intéressés au chant traditionnel mozabite, considéré comme un réel vecteur de promotion de la langue, ainsi qu’aux métiers de la bijouterie traditionnelle, du travail du cuir, du tissage et autres. Les us et coutumes liés aux cérémonies de mariage et de naissance, aux jeux anciens, aux célébrations du nouvel an amazigh se retrouvent également dans des œuvres comme « Taqbilt » de Ali Hadjaz et « Asalay » (le musée) de Djamel Bacha.
Se voulant une vitrine du patrimoine de chacune de ces régions, ces films sont également une manière d’ « attirer l’attention » sur les menaces qui pèsent « tant sur les traditions et métiers qui risquent d’être oubliées ou remplacées, que sur le bâti qui tombe en ruine », emportant un pan de la mémoire des populations locales, disent les réalisateurs en compétition à cette 16ème édition du film amzigh.
Autre aspect notable, le potentiel touristique et la richesse naturelle de l’Algérie a servi de fil rouge dans des œuvres comme « Tamnadt N Leqbayel » de Mohamed Fali (documentaire animalier tourné en haute Kabylie) ou encore dans « Imeksawen Igenni » (Les bergers du ciel) de Abdenour Laceb.
La Maison de la Culture Mouloud-Mammeri -sa grande salle comptant 800 places- a connu une grande affluence des cinéphiles de Tizi-Ouzou, affichant complet aux projections, surtout en séance d’après-midi.

Public au rendez-vous, production en baisse de régime
Si le public a répondu présent à cette manifestation, qui peut désormais revendiquer son public d’habitués, la moisson filmique de cette 16ème édition n’a pas suivi la dynamique du festival, de l’avis de plusieurs d’entre eux.
Sur les 17 œuvres retenues, seuls trois longs métrages ont été projetés avec de ratés techniques particulièrement pour le film « Tudert » (La vie) de Rabah Dichou, révélant du coup une « qualité faible » de la majorité des 43 œuvres soumises à la sélection. Le commissaire du festival, Farid Mahiout, a indiqué que la date du festival a été repoussée à février « en partie pour laisser le temps aux réalisateurs de finaliser leurs projets ».
Certains courts métrages ont cependant montré de grandes potentialité, à l’image de « Lmuja » de Omar Belkacemi, « Human », de Issam Taachit, « Séquence une… » de Noreddine Kebaili ou encore « Le manque » de Si Smail Arab. Même constat pour la catégorie documentaire qui a également révélé de « jeunes talents qui ont beaucoup à dire et à montrer » même s’ils évoluent dans des villes où le cinéma reste « complètement absent », ainsi qu’ils le soulignent eux-mêmes.

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