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États-unis : les grandes banques peinent à retrouver leur lustre d’antan

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Cinq ans après la crise, les grandes banques américaines peinent à retrouver leur lustre d’antan malgré des bilans assainis, un boom des fusions-acquisitions et un meilleur environnement économique. Bank of America (3,78 milliards de dollars), Citigroup (7,3), Goldman Sachs (8,5), JPMorgan Chase (21,8) et Wells Fargo (23,1) ont enregistré des bénéfices nets cumulés de 64,46 milliards de dollars l’an dernier, en baisse de 8,6% comparé à 2013. Morgan Stanley, qui avait gagné 3 milliards de dollars en 2013, n’a pas encore publié ses résultats. À l’exception de la californienne Wells Fargo, banque de dépôts et de prêts classiques, le reste a gagné moins d’argent qu’espéré par les marchés.

PANNE
Si on est loin des trimestres noirs du pic de la crise, 2014 constitue un coup d’arrêt indéniable, selon les analystes. «Les banques n’arrivent pas à se remettre sur pied. Il y a toujours quelque chose», confie Erik Oja, analyste chez SP Equity Research. L’indice du secteur, le KBW, a perdu près de 10% depuis le début de l’année, indiquant la déception des marchés’ jusqu’ici patients. Les voyants sont pourtant au vert pour l’économie américaine: confiance des consommateurs au top, crédits à la consommation en hausse, chute des prix du pétrole, baisse du chômage, hausse des dépenses des consommateurs… Les faiblesses proviennent des actions des régulateurs et des difficultés du courtage, source traditionnelle de gros profits. Après avoir été accusées d’être clémentes vis-à-vis de la finance, les autorités américaines ont lancé l’an dernier une offensive sur deux fronts contre les grandes banques. Le ministère de la Justice et le régulateur des services financiers de New York, Benjamin Lawsky, leur ont notamment imposé de lourdes amendes pour tourner la page des crédits immobiliers à risque «subprime». La plus spectaculaire restera la pénalité de 16,9 milliards de dollars infligée à Bank of America, un record.
La Réserve fédérale (Fed) demande aussi un matelas de sécurité plus important à chaque grande banque pour absorber des pertes en cas de nouvelle crise. En gros, plus elle est grande, plus la banque doit lever des fonds supplémentaires.
La mesure vise directement JPMorgan, Citigroup et Bank of America, banques universelles – offrant une large gamme d’opérations allant du crédit à des interventions sur des marchés – dont le modèle économique est dénoncé par les opposants à la fameuse doctrine «Too big to fail» («Trop grosses pour faire faillite»).
«La pression va s’accroître sur elles pour qu’elles vendent des actifs (…) pour répondre aux exigences en matière de fonds propres», estime Christopher Whalen, ex-banquier reconverti en analyste chez Kroll Bond rating Agency. «La stratégie des régulateurs est d’utiliser (l’argument du) supplément des fonds propres pour punir les grandes banques et obtenir qu’elles réduisent leur taille», renchérit Richard Bove chez Rafferty Capital Markets.

LA FED AU SECOURS ?
Et ce n’est pas sur le courtage qu’il faudra compter. Les recettes générées par les très lucratives activités de courtage d’obligations, de devises et de matières premières (FICC) flanchent.
Sur le seul quatrième trimestre, elles ont chuté de 30% chez Bank of America, 29% chez Goldman Sachs, 16% chez Citigroup et de 14% chez JPMorgan. Tout n’est pas pour autant sombre. La qualité du crédit s’est améliorée. Les réserves mises de côté par les grandes banques américaines pour compenser les impayés d’emprunteurs ont diminué, alors qu’on redoute des défauts de paiements des sociétés énergétiques dans la foulée de la chute des prix du pétrole.
Les fleurons de Wall Street ont aussi évité une explosion de leurs coûts, en renonçant à verser de juteux bonus à leurs traders et banquiers. Un «Goldman Boy» va toucher en moyenne 373’235 dollars (-2,64% sur un an), soit un plus bas depuis 2009. La baisse sera de 3,6% chez JPMorgan. En 2015, l’aide pourrait paradoxalement venir de la Fed sous la forme d’une remontée attendue de ses taux d’intérêt. Si celle-ci se matérialise, «les banques seront les premières à en profiter (car) le crédit sera plus attractif», remarque Erik Oja.
Les marges d’intermédiation entre épargnants et emprunteurs, indicateur clé de la rentabilité des prêts accordés, augmenteront, calcule l’analyste.

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