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EN L’ABSENCE D’UNE APPROCHE GLOBALE DE LA SANTÉ : « La complémentarité public – privé est inexistante »

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Le président du SNPSP, Lyès Merabet, a plaidé hier en faveur « de l’implication » du secteur privé dans la prise en charge des cas Covid-19, appelant les pouvoirs publics, notamment le ministère de la Santé, à dégager une approche globale pour aller sur « la complémentarité entre le secteur public et privé » en matière de santé publique.
La démarche adéquate pour parvenir à réaliser une complémentarité effective entre le secteur privé et public, en matière de politique de santé en général, dont la pandémie de Covid-19 qui perdure chez nous comme ailleurs, a révélé davantage que la santé est une question  de sécurité nationale, l’invité du Forum du Courrier d’Algérie a indiqué que le secteur privé de la santé assure en général « seulement les différents tests et examens de dépistage des cas covid-19 », déplorant l’absence à ce jour dans la réalité de son rôle, devant être «complémentaire » au secteur public, en cette période de situation sanitaire exceptionnelle et inédite, chez nous comme ailleurs. Alors que dans d’autres pays, le secteur privé outre qu’il a été sollicité par les pouvoirs publics, il a pris des initiatives, en s’impliquant dans la prise en charge des malades Covid-19, en coordination notamment avec le secteur public, notre invité déplore le fait que durant « deux ans de pandémie sanitaire » l’implication et la complémentarité entre le secteur public et privé « est inexistante » et a fait cruellement défaut, en matière de prise en charge des malades Covid-avérés.
Dr Lyès Merabet, a mis en avant, la nécessité d’aller, « rapidement et profondément », dans la réforme du secteur de la santé, en vue de non seulement de « corriger » les lacunes persistantes dans le secteur de la santé, notamment en matière des besoins en moyens humains et matériels, pour assurer «  les prestations de soins et de prise en charge des malades » mais aussi d’apporter « le bon traitement » aux maux dont souffre notre système de santé. Insistant sur l’implication des personnels de la santé, toutes catégories confondues, dans la reflexion et l’élaboration de propositions pour permettre à notre système de santé de sortir de son agonie, l’invité du Forum du Courrier d’Algérie, outre qu’il espère voire  réduire ou encore mieux faire cesser « l’hémorragie » dont souffre le secteur de la santé publique, par le nombre important des départs des blouses blanches à l’étranger et aussi dans le privé, la loi permettant d’exercer dans le secteur public et privé a révélé, au grand jour « ses conséquences désastreuses » dans nos hôpitaux et centres de soins publics. Pour le président du SNPSP, le docteur Merabet il est « temps d’aller sur l’abrogation » de cette loi, laquelle avait été adopté, durant la décennie rouge « pour limiter les départs » des blouses blanches à l’étranger et que son élargissement, au chef de service et d’unité, en 2010, ce dispositif «  a fait trop de mal au secteur public de la santé » affirme notre interlocuteur. Il préconise, pour y remédier à cette situation, outre l’abrogation de cette loi, de valoriser le travail des blouses blanches du secteur public, notamment par l’amélioration de leurs conditions « socio-professionnelles» ainsi que la mobilisation des moyens pour l’exercice de leurs différentes missions.
« Lister les échecs et leurs causes, identifier les problèmes et la révision de certaines lois c’est le début du traitement des maux dont souffre le secteur public de la Santé ».
Rappelant que le système de santé en souffrance déjà bien avant l’avènement, il y a deux ans de la pandémie du Covid-19, laquelle a dévoilé davantage au grand jour, « l’urgence » d’aller vers la réorganisation du secteur de la santé publique, lequel regorge, dira-t-il, « de potentialité et de compétences » , il espère que les pouvoirs publics, dont le ministère de la Santé en consultation avec les partenaires sociaux du secteur et d’autres acteurs, dont les associations de malades se pencheront à « lister » les échecs, et « identifier » les problèmes « afin d’améliorer  notre système de santé ». Les raisons à l’origine de la dégradation du secteur de la santé dans nos hôpitaux et les structures de santé publiques, au regard de l’état des lieux, où les professionnels du secteur peinent à assurer les services de qualité pour le patient, confronté au parcours de combattant pour se soigner, et dont la majorité n’ayant pas les moyens pour se tourner vers le privé, l’invité du Forum a mis en avant l’impact de certaines décisions prises par les responsables du secteur, dont celle autorisant le travail complémentaire. Soutenant à ce propos que ce sont «les choix politiques et les décisions hâtives », prises ces vingt dernières années « ont rendu le secteur de la santé publique malade». Saluant les différentes initiatives de la tutelle à prendre langue avec le personnel médical, notamment avec les différents syndicats du secteur, le docteur Lyes Merabet, a fait savoir que le SNPSP a avancé, ses propositions et son approche , notamment au sein de la commission mixte et d’indiquer que « nous attendons de voir  les propositions et les recommandations  retenues » qui seront transmises au ministère du Travail. Pour notre interlocuteur, «il est temps de se pencher sérieusement et d’une manière responsable» sur les maux qui rongent notre secteur public en matière de santé, notamment par «une réflexion collective profonde» à même de dégager les solutions qui s’imposent en plus des réponses aux attentes du personnel médical, en particulier et des travailleurs du secteur, car insiste-t-il «  il y va de la santé du citoyen et de la sécurité du pays en matière de santé publique » et la pandémie du Covid-19 est encore là pour le rappeler. « La situation actuelle du secteur de la santé publique montre qu’il y a eu échec de la politique de santé » déclare le docteur Merabet, sans manquer avec insistance, d’exprimer  le souhait de voir « changer » cette situation, par une réelle dynamique d’ensemble, via le dialogue entre les différents intervenants et acteurs du secteur de la santé publique « ce qui n’a pas été le cas » précédemment, indiquant que « nous avons dessellé une volonté politique notamment du président de la République » pour que le système de santé se débarrasse de ses maux et permettre au secteur de santé publique d’assurer ses missions et son rôle, en matière de prévention, de prestations de soins de qualité, de sécurité sanitaire, dans de meilleures conditions pour le personnel, sociales et professionnelles.
Karima Bennour

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