Le Front de libération nationale (FLN) s’est lancé il y a quelques jours dans les élections primaires pour dégager les candidats de son parti, devant postuler au prochain renouvellement partiel des deux tiers élus du Conseil de la nation. D’ores et déjà des remous ont caractérisé l’opération de vote. Même si, la direction politique dit que tout se déroule normalement. À quelques semaines de l’échéance, l’on a tenté de s’approcher de la direction de ce parti, pour faire le point sur le déroulement de cette première phase. Ceci, sachant que l’ex-parti unique n’échappe pas à l’agitation politique qui caractérise son fonctionnement, et si souvent lorsque les joutes électorales arrivent. Fin connaisseur des rouages de sa formation politique de par les pratiques «malsaines» qui l’émaillent, le secrétaire général de l’ex-parti unique, Amar Saâdani, a instruit ses élus et ses partisans à respecter ses directives. Celles-ci, visent, selon le patron du vieux parti, à ancrer des pratiques saines basées sur la concurrence démocratique, pour débarrasser sa formation politique des usages archaïques (corruption, de népotisme…), dont font recours certains pour arriver à leurs fins. Qu’en est-il justement du déroulement des pré-élections au sein des structures du FLN ? Contacté pour avoir d’amples informations à ce sujet, Hocine Khaldoun, membre du Bureau politique chargé à la communication de ce parti, a indiqué que l’opération des élections primaires suit son cours et que celle-ci devra s’achever au plus tard en fin de cette semaine. «Théoriquement, on a terminé la compagne de vote pour dégager les candidats du FLN aux prochaines sénatoriales», a-t-il affirmé. À la question de savoir si tout se déroule selon les règles démocratiques courantes, mais surtout suivant les directives de Saâdani, notre interlocuteur se veut être formel. «Oui, tout se passe dans la sérénité…», a-t-il répondu. Même si, d’autre part, le proche collaborateur de Saâdani a précisé qu’il «faudra tout de même attendre la fin de semaine pour parler du bilan», et précisément rendre publique la liste définitive des candidats. Or, ce qui se passe sur le terrain dément les propos de notre interlocuteur, du moins, selon des informations qui parvenaient de Boumerdès. En effet, l’opération de pré-élection des postulants aux sénatoriales de cette wilaya, a été émaillée de graves incidents, perturbant notamment le bon déroulement du vote des trois candidats qui se sont présentés. Que ce soit durant le suffrage ou après le dépouillement, les partisans des différents candidats se sont échangés des propos et des critiques virulentes qui ont, par la suite, dégénéré pour donner lieu à des scènes de violences sans commune mesure. D’ailleurs, un membre du Comité central, a même été pris à partie par des jeunes en effervescence. Après l’opération de quantification des voix, les candidats sont sortis avec une disparité de voix qui ne permet pas d’en dégager un gagnant. Puisque, selon le parti, serait élu celui qui aura la majorité des voix, soit 51%.
Du coup, ce sont les assurances de la direction politique qui est remise en cause. En effet, de tels incidents continuent à faire du FLN, un parti qui a du mal à connaitre une stabilité pérenne.
À peine sorti de la zone de turbulence qui l’a ébranlé depuis des mois en raison du mouvement d’opposition né en son sein, le parti majoritaire risque une nouvelle fois de connaitre une traversée de désert. Encore une fois, les élections primaires qui se déroulent en prévision des prochaines sénatoriales, sera une halte qui risque de faire bien de nouveaux ennemis.
Farid Guellil