Accueil ACTUALITÉ ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES : Ce qui fait courir les partis engagés

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES : Ce qui fait courir les partis engagés

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La course à la députation semble engagée. Certains partis reviennent de loin. D’autres tentent de s’affirmer à la faveur des nouvelles règles de jeu, alors que d’autres se contentent de participer pour participer.

Ainsi, les formations politiques proches du pouvoir, notamment le FLN et le RND, n’avaient laissé aucun doute sur leur participation aux élections anticipées.
Ceux d’obédience islamiste qui, jadis aimaient entretenir le flou dans de pareilles occasions, n’avaient pas tardé cette fois-ci à se déclarer partants pour le scrutin législatif. La scène politique nationale grouille également de petits partis sans réel ancrage populaire. Ces derniers avaient eu gain de cause dans l’affaire les opposant au principe des 4% jugé discriminatoire.
Cette disposition qui exige le seuil déjà cité obtenu lors des dernières législatives pour pouvoir participer aux futures élections a été abandonnée temporairement. Ils peuvent donc s’engager dans les prochaines élections électorales. Certains se sont d’ores et déjà engagés dans la course au Parlement.
Autre particularité pour ces élections, une probable candidature, en grand nombre, de jeunes, soit comme indépendants, issus de la société civile ou sortis des partis politiques, devenue désormais une exigence à la faveur de la nouvelle loi électorale promulguée récemment. À la lumière de cette fièvre électorale qui s’est emparée d’une partie de la classe politique, il est à se demander à quoi rime toute cette effervescence. Les objectifs diffèrent d’un parti à un autre dont les fonctionnements ont été quelque peu ébranlés par le Hirak du 22 février 2019. Pour les anciens de la défunte alliance présidentielle (RND-FLN-TAJ-MPA) sous le régime bouteflikien, il s’agit surtout de tenter de se refaire une virginité.
Lâchés par le pouvoir et bannis par le peuple, ils n’étaient que l’ombre d’eux même suite au mouvement pacifique pour le changement. Le président Tebboune a daigné les recevoir dans le cadre de ses consultations avec les partis politiques. Ils étaient comme tirés des profondeurs des classements dans lesquelles ils étaient confinés par la force des choses et surtout par leurs ignobles méfaits des années durant. Désormais ils se préparent pour participer au prochain rendez-vous électoral. Et non seulement, ils promettent une entrée fracassante lors de ces élections. Ils jurent de revenir en fanfares et terminer en apothéose.
C’est la même ambition qui s’observe auprès des partis islamistes notamment le MSP de Abderrezak-Makri. Le successeur de Abou Djera Soltani a toujours déclaré que sa formation est la première force politique du pays. Un parti qui, de plus, et selon lui, a été « spolié d’une victoire certaine » lors des précédentes élections versées au profit des partis au pouvoir. Avec le nouveau régime électoral et les garanties avancées par le chef de l’Etat quant à la propreté et à la crédibilité des prochaines élections, il se voit déjà régner en maître absolu sur les parlementaires et par conséquent sur la scène politique dans son ensemble pour instaurer la République islamique. Reste les petits partis qui voient en cette occasion une aubaine pour se faire un nom. Sortir de l’ombre est déjà un exploit.
Mais dans toute cette équation, un élément clé et incontournable a ressurgi où rien ne peut être décidé sans son aval : le mouvement populaire et citoyen. Après une accalmie de plusieurs mois dictée par la pandémie du coronavirus, la contestation est revenue de plus belle depuis le deuxième anniversaire du Hirak. Il faut aussi faire avec cette nouvelle réalité pour s’assurer une forte adhésion au processus électoral engagé. Une forte abstention ne fait que tourner en rond.
Brahim Oubellil

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