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Egypte : Sissi pourrait se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034

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Plusieurs amendements à la Constitution égyptienne présentés par des députés pourraient permettre au président Abdel Fattah al Sissi de se maintenir au pouvoir pendant douze années après la fin de son actuel, mandat en 2022, tout en renforçant son contrôle sur l’appareil judiciaire.

Les amendements ont été présentés dimanche soir par le président du Parlement et doivent obtenir une majorité qualifiée des deux tiers des parlementaires avant l’organisation d’un référendum pour être adoptés. Ancien général et patron de l’armée, Sissi a remplacé en 2013 le président démocratiquement élu Mohammed Morsi, issu de l’organisation islamiste des Frères musulmans. Abdel Fattah al Sissi avait été élu pour un premier mandat de quatre ans l’année suivante et a été reconduit pour un second mandat qui doit s’achever en 2022. Les amendements proposés dimanche prévoient une modification de l’article 140 de la Constitution égyptienne avec un allongement de quatre à six ans de la durée du mandat présidentiel. Une «clause» transitoire remettrait par ailleurs à zéro le compteur du nombre de mandats déjà effectués. Le président Sissi serait alors autorisé à briguer deux mandats supplémentaires ce qui lui permettrait en théorie de rester au pouvoir jusqu’en 2034. «Après l’expiration de l’actuel mandat, le président de la République pourrait se présenter à nouveau en vertu de l’article 140 amendé», précise le projet de réforme.

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Parmi les modifications proposées, Sissi se verrait également octroyer le pouvoir de désigner des juges du siège et des magistrats du parquet. Les amendements prévoient enfin la créaction d’une seconde chambre au Parlement, le Conseil des sénateurs, dont le président pourrait désigner un tiers des 250 membres. Les partisans de Sissi justifient cette prolongation de sa présence à la tête de l’Etat par la nécessité de lui donner le temps nécessaire à la conduite de réformes économiques et à la conduite de plans de développement pour apporter une stabilité au pays.
Le président égyptien dispose d’un très large soutien au parlement. Certains de ses opposants ont expliqué, lundi devant la presse, que cette réforme constitutionnelle remettait en cause tous les principaux gains hérités du soulèvement populaire qui avait conduit à la chute et à la fuite de l’ancien dictateur Hosni Moubarak en janvier 2011.
Un député de gauche, Haitham al-Hariri, a déclaré à Reuters que les projets d’amendement étaient «un coup d’Etat contre la Constitution égyptienne». «Nous sommes naïfs de penser qu’ils allaient seulement reporter la limite du nombre de mandats présidentiels», a-t-il expliqué. L’opposition estime que l’ancien général âgé de 63 ans conduit l’Egypte vers un régime plus autoritaire que celui d’Hosni Moubarak.
Les groupes de défense des libertés publiques font valoir que les opposants politiques sont muselés, de même que les militants et les journaux critiquant le pouvoir en place. La justice, ajoutent-ils, a prononcé des centaines de condamnations contre des membres de l’opposition.

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