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Des migrants esclaves sur des chalutiers irlandais

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Venus du Ghana, des Philippines, d’Égypte et d’Inde, ces sans-papiers travailleraient dans des conditions inhumaines, révèle « The Guardian ». L’histoire fait froid dans le dos. Alors que la crise migratoire préoccupe une bonne partie de l’Europe, The Guardian relate le quotidien de migrants africains et asiatiques surexploités sur des chalutiers irlandais. Au terme d’une enquête d’un an, les journalistes ont constaté que de nombreux Ghanéens, Égyptiens, Philippins et Indiens travaillaient dans des conditions inhumaines sur ces bateaux de pêche. Privation de sommeil, interdiction de sortir du chalutier, journées sans repos, salaires très faibles… Les abus sont nombreux. Le quotidien britannique va jusqu’à parler d’esclavage moderne. Et pour cause, la plupart de ces clandestins touchent moins de la moitié du salaire minimum légal irlandais.

« Aucun jour de congé »
Dans les colonnes du journal, un Philipppin nommé Demie Omol se confie sur ses conditions de travail : alors qu’il était homme à tout faire sur un chalutier au sud de Cork, il était payé 1 000 dollars, soit 920 euros par mois pour un nombre d’heures indéfinies. Un salaire quatre fois moins élevé que celui de ses collègues irlandais ou européens.
Et pourtant, Demie Omol « turbine » sans relâche : « C’était du travail en continu, nuit et jour. Je n’avais aucun jour de repos ou de congé. Je devais préparer le matériel, réparer des câbles, coudre les mailles de filet… C’était sans cesse, sans cesse. »
Les mots de Demie Omol résonnent avec ceux d’Abraham Okoh. Ce Ghanéen raconte qu’il devait se cacher sur le bateau. Lui aussi travaillait en continu. Il pouvait même rester éveillé plusieurs jours de suite, sans dormir.

Une faille dans la loi
Pour passer entre les filets, les propriétaires de ces chalutiers exploitent une faille juridique dans la loi sur les navires marchands internationaux. En effet, la législation permet aux marins non européens de transiter en Grande-Bretagne pendant 48 heures à condition de rejoindre un chalutier qui opère dans les eaux internationales.
Comme l’explique le journal, les travailleurs passent par l’aéroport de Londres ou de Belfast pour rejoindre l’Irlande par voie terrestre. Puis, ils restent sur des chalutiers irlandais qui pêchent dans les eaux irlandaises.
Aujourd’hui, des voix s’élèvent au sein des organisations humanitaires. Ces dernières reprochent à l’État irlandais de ne pas assez se préoccuper de ces migrants, victimes d’abus.
Mais le ministère de la Justice irlandais se défend. Cité par le Guardian, il assure que « des mesures ont été mises en place pour lutter contre le trafic d’êtres humains ».

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