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DES ÉLÈVES ET DES ENSEIGNANTS DANS LA RUE EN RÉPONSE À DES VOIX ANONYMES : Appels à préserver l’école des mouvements politiques

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Les évènements s’accélèrent depuis le début du mouvement populaire pacifique contre le cinquième mandat entamé le 22 février dernier. Hier, en réponse à des appels anonymes largement relayés sur les réseaux sociaux ces derniers jours, plusieurs grèves surprises ont été observées dans différents secteurs dont celui de l’Éducation nationale. Des élèves et des enseignants, n’ayant pas rejoint les classes ont investi les rues de la capitale pour exprimer, eux aussi, leur rejet à la candidature du président sortant à un nouveau mandat présidentiel. Cette grève, qui n’est pas initiée, faut-il le souligner, par les syndicats autonomes du secteur, a suscité des réactions dont celles de l’Association nationale des parents d’élèves. Contacté, à ce propos, Khaled Ahmed, représentant de cette organisation a appelé les parents à assumer leur responsabilité et ne pas laisser leurs enfants investir les rues anarchiquement.
Accusant les chefs d’établissements de ne pas avoir fait leur travail en provoquant la sortie des élèves, Khaled Ahmed estime que les écoles ne devraient pas être fermées malgré tous les évènements qui marquent le pays. «Il faut préserver l’école de tout mouvement politique», a-t-il déclaré à ce propos. Évoquant les conséquences que peuvent impliquer ces comportements, le président de l’Àssociation nationale des parents d’élèves a mis en garde contre le risque de dérapage et de recours à la violence en exploitant ces élèves majoritairement mineurs. Tout en réitérant son appel aux enseignants et aux directeurs d’établissements à assumer leur responsabilité, Khaled Ahmed s’appuie sur la sensibilisation quant au retard dans l’avancement des cours que peut engendrer ce mouvement. Selon lui, cela se répercutera sur les parents qui vont devoir recourir aux cours payants pour rattraper le retard de leurs enfants», a-t-il argué. Toujours dans le même contexte, Khaled Ahmed a indiqué que son association aurait proposé au ministère de l’Éducation de ne pas fermer les écoles et surtout de ne pas faire l’erreur du ministère de l’Enseignement supérieur ayant annoncé l’anticipation des vacances de printemps. «De notre côté, Nous sommes en train de prendre contact avec nos représentants dans les 48 wilayas, afin de pouvoir coordonner avec les directions de l’Éducation et tenter de rétablir l’ordre et de mettre fin à cette anarchie à travers la sensibilisation des parents, des élèves et des enseignants», a-t-il fait savoir. Pour sa part, le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, membre de l’intersyndicale de l’Éducation, a précisé que le collectif dégage sa responsabilité de cette grève initiée par des appels anonymes. Il a expliqué, à ce propos, que l’intersyndicale avait appelé à une journée de grève le mercredi 13 mars, pour justement se démarquer de ces appels. Amoura a mis en garde, dans ce cadre d’idées, contre une manipulation des enfants, car celle-ci aurait des conséquences dangereuses. Appelant lui aussi les parents à assumer leur responsabilité. Il convient de rappeler que les élèves des trois paliers éducatifs à travers tout le pays ont investi hier, les rues à quelques minutes après la cloche de 8 h, après avoir été renvoyés de leurs écoles et ayant rejoint le mouvement de contestation populaire contre le cinquième mandat. À Alger, les élèves se sont massivement regroupés dans la placette de la grande poste, mais également devant la centrale syndicale pour exprimer eux aussi leur opinion. À l’heure où nous mettons sous pression, aucune réaction du gouvernement n’a été faite. Ni le ministère de l’Éducation à sa tête Nouria Benghabrit, ni le ministère du Travail, ni même celui de la Justice ne se sont exprimés sur cette grève anarchique qui paralyse le pays.
Ania Nait Chalal

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