Le scénario de putréfaction de la viande des moutons sacrifiés durant l’Aïd El Adha, a refait surface encore une fois, soit seulement après le troisième jour de l’Aïd. En effet, des cas de pourrissement de la viande ont été enregistrés au niveau des wilaya d’Alger, Oran, Guelma et Blida, ou la viande a pris une couleur bleue et dégageait une mauvaise odeur. L’avarie qui a touché quelques moutons cette année est due à une bactérie favorisée par l’utilisation de produits d’engraissement. Le président de l’association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi a tenté d’expliquer cette situation déjà observée les deux années précédentes. Il affirme, dans ce contexte, que : « les cas signalés dans ces wilayas sont isolés, et qu’ils ne dépassent pas les 4%, par rapport à l’année dernière. En dépit de l’apparence de ce fléau, il reste minime et pas trop inquiétant, comme ce fut le cas l’année passée.» Zebdi explique que : « 99% des putréfactions de la viande, ont été signalés sur des bêtes achetés dans des points de ventes non-autorisés par les autorités. Aussi, la mauvaise condition de conservation peut causer le pourrissement », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « Malheureusement, des éleveurs et revendeurs abusent dans l’utilisation des compléments alimentaires pour l’engraissement des moutons, et la putréfaction des viandes est due à cause des aliments qui provoquent des bactéries qui atteignent le bétail suite à l’utilisation abusif de produits d’engraissement. »
Au lendemain de la fête de l’Aïd, l’APOCE annonce avoir reçu certaines plaintes de citoyens qui ont découvert que la viande de leurs moutons avait viré au vert et s’était putréfiée après seulement un jour de l’opération de sacrifice. Alors que sur les réseaux sociaux, plusieurs photographies (datées et nom de wilaya mentionné) de la viande putréfiée ont été largement publiées par les internautes, et ce, pour montrer que le fait et réel, et ce n’est pas pour faire la propagande, ni pour faire la polémique. Selon certains citoyens ils ont préconisé aux victimes de soumettre des échantillons de viande à des laboratoires accrédités pour déterminer les risques sur la santé.
De son côté, Ali Selmane, vétérinaire, affirme qu’un rapport préliminaire révèle que, dans certains cas, les plaignants ont laissé leur viande trainer chez les bouchers pour la découper provoquant du même coup ce phénomène. Il signale que : « une fois que les services vétérinaires seront sollicités par les citoyens, ils effectueront des analyses au niveau de leurs laboratoires pour connaître les vraies raisons du pourrissement de la viande. En attendant les résultats des analyses, les vétérinaires conseillent aux citoyens ayant constaté un changement de couleur de leur viande de ne pas la consommer et de se rapprocher des services vétérinaires les plus proches », a-t-il dit.
B. M. Wali
