Accueil ACTUALITÉ Crise syrienne : le départ d’El-Assad, pas un préalable, selon Washington

Crise syrienne : le départ d’El-Assad, pas un préalable, selon Washington

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Au terme d’une rencontre, à Londres, avec son homologue Britannique, Philip Hammond, le secrétaire d’état américain, John Kerry, a montré le nouveau cap que compte prendre la politique de son pays en direction de la crise syrienne. En indiquant qu’après avoir exigé le départ du président syrien Bachar-Al-Assad, le responsable américain, vient d’annoncer que cette exigence n’est plus à l’ordre du jour, en déclarant que le départ d’Al-Assad «n’est pas dans l’immédiat». «Cela fait un an et demi que nous disons qu’Assad doit partir mais le calendrier et les modalités doivent être décidés dans le cadre du processus de Genève», a déclaré John Kerry, à partir de Londres samedi dernier. Nul n’ignore que depuis le début de la crise dans ce pays, il y a plus de quatre ans et dans le sillage du tourbillon «du printemps arabe», Washington et ses alliés, les Occidentaux et la Turquie ainsi que des monarchies du Golfe exigeaient le départ du président syrien, un préalable à toute solution politique dans ce pays. Avec l’annonce de Kerry, du report, au calendes grecques, du départ du président syrien du paysage politique dans ce pays, la réponse récurrente de Bachar Al-Assad au préalable précité des occidentaux, «c’est au peuple syrien de décider de mon départ ou pas » n’ a cessé de déclarer le président syrien. Autre nouvelle donne, qui dénote d’un éventuel changement de position de Washington sur la voie à promouvoir pour aboutir à une solution politique en Syrie, c’est « les modalités à décider », lors de la reprise des futures négociations entre syriens ; dans « le cadre du processus de Genève » a indiqué Kerry. Un retour aux grandes lignes tracées lors du processus de Genève, qui a été mené, pour rappel, par l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, lequel a eu à déclarer avant de renoncer à sa mission que « l’Iran fait partie de la solution en Syrie et non une partie du problème » avait-t-il déclaré. Kerry qui vient de mettre de côté la condition du départ du président syrien, fait savoir qu’un calendrier sur son départ est « négociable qu’auparavant», alors cette perspective était exclue, dans l’approche politique et les déclarations des responsables occidentaux sur la Syrie. Début du changement de cap, initié faut-il le noter par Washington, sur fond de l’impact et la teneur du rôle qu’a et continue de jouer la Russie en direction de la crise syrienne, pour prémunir ce pays du chaos, similaire à celui de la Libye, et préserver ses intérêts géopolitiques dans cette région du monde. Ce qui a été aussi possible, par la mobilisation des Syriens et des institutions du pays, notamment militaire qui leur a permis de tenir et faire face à ce jour, à ce qui se dessinait pour la Syrie, dans les capitales occidentales et leurs alliées, la Turquie et les monarchies du Golfe, dont le Qatar et l’Arabie saoudite. Avec l’abondance des terroristes étrangers en Syrie, opération qui dure depuis plus de quatre ans, semant la mort, la destruction et désolation, s’en est suivie la barbarie de Daech, et la lutte contre le terrorisme ne peut atteindre ses objectifs si la crise politique n’emprunte pas la voie pour son règlement. Ne conditionnant plus le départ du président syrien Bachar al-Assad pour entamer le processus de règlement de la crise dans ce pays, la portée et la teneur des différentes rencontres de dialogue, à Moscou, avec les Syriens, gouvernement et opposition dont celle de l’intérieur du pays, traceront le contenu de la future étape du dialogue inter-syrien, que la communauté internationale sera appelée à accompagner. La Fédération de Russie a continué à rechercher une solution politique au conflit inter-syrien, en organisant les rencontres précitées de dialogue entre le gouvernement et son opposition, en application, pour rappel, du Communiqué de Genève, du 31 juin 2012. Cette évolution dans la position américaine en direction de la Syrie intervient, après une série d’échanges et de rencontres entre responsables russes et américains mais aussi, après les nouvelles donnes, principalement le soutien militaire de Moscou à Damas, réaffirmé ces dernières semaines. Assurant que Moscou continuera à fournir du matériel militaire à Damas

«pour lutter contre le terrorisme», Moscou n’a cessé d’appeler à un front international de lutte contre le terrorisme dont celui de daech. Washington qui mène, depuis plus d’une année, une coalition internationale en Syrie et Irak peine à éradiquer daech, dont les terroristes profitent de la situation de tensions et de chaos et aussi d’instabilité institutionnelle pour s’y introduire et perpétrer leurs crimes.
Si dans sa lutte contre le terrorisme en Syrie et en Irak, Washington a constitué une coalition internationale contre les terroristes de daech, Moscou envisage dans sa lutte d’éradiquer ce dernier mais aussi les autres groupes terroristes se réclamant d’Al-Qaïda, du front El-Nosra, en se référant aux résolutions onusiennes. Ce qui met à mal les occidentaux, acculés par la réalité du terrain,occupé par des milliers de terroristes armés.
Karima Bennour

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