La médiation internationale au dialogue malien, conduite par l’Algérie, a invité, avant-hier samedi, toutes les parties à signer l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, à l’occasion d’une cérémonie prévue le 15 mai prochain à Bamako, dans un communiqué de la médiation rendu public, à Alger, par le ministère des Affaires étrangères. La médiation souligne que le processus de paix en cours doit se poursuivre de manière à consolider les acquis obtenus jusqu’ici. À ce titre, elle invite et engage tous les mouvements politico-militaires parties ayant participé à la Déclaration d’Alger du 9 juin 2014, et à la plate-forme d’Alger du 14 juin 2014, et/ou toutes les parties signataires de la feuille de route du 24 juillet 2014 à procéder à la signature de l’Accord, à l’occasion de la cérémonie qui sera organisée, le 15 mai 2015, à Bamako à cette fin. «C’est une nouvelle page de l’histoire de ce pays qui va s’ouvrir et s’écrire, à partir du 15 mai prochain», a déclaré Lamamra à la presse, à l’issue de l’audience qu’il a accordée au secrétaire général du ministère brésilien des Relations extérieures, Sergio França Danese, en visite en Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne à déclaré que cette signature se fera avec le soutien de la communauté internationale et la participation de tous les acteurs maliens, afin que, dans les semaines qui suivent, une dynamique de transformation de la situation au Mali puisse être engagée par les Maliens, eux-mêmes, avec le soutien actif et engagé de l’ensemble de la communauté internationale. La médiation, qui se déclare «très encouragée» par les nombreuses marques de soutien exprimées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali, en faveur de l’Accord, s’est félicitée à cet égard de ce que l’Accord paraphé ait été accueilli favorablement par la grande majorité des Maliens. Par ailleurs, il y a lieu d’évoquer aussi le spectre des actes terroristes dans le nord du Mali qui hante toujours les esprits, si l’on se réfère aux événements sanglants qui se sont produits ces derniers jours. Deux personnes ont été tuées et une autre blessée par balle dans une attaque, vendredi, contre un convoi de fournisseurs civils de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) près de Gao, dans le nord du pays. Selon un communiqué de la Minusma, deux assaillants, qui ont stoppé le convoi à 15 km de Gao, ont froidement abattu deux des chauffeurs et fait un blessé par balle. Les deux individus ont par la suite mis le feu aux camions, tandis que les autres membres du convoi réussissaient à prendre la fuite.
La force de l’ONU, qui a condamné fermement cette nouvelle attaque, a réaffirmé sa volonté de tout mettre en œuvre pour que les responsables soient appréhendés, traduits en justice et qu’ils répondent de leurs actes. Cette attaque survient quelques jours après un attentat-suicide qui avait visé mercredi dernier une base de l’ONU également près de Gao, tuant deux civils et blessant neuf soldats nigériens. D’autre part, un véhicule a explosé à l’entrée du camp de la Minusma, dans la région de Gao, alors qu’il tentait de pénétrer dans l’enceinte, a précisé la Minusma dans un communiqué. Cette attaque a fait au moins trois morts parmi les civils, et sept blessés. Parmi les Casques bleus (le contingent du Niger), on dénombre neuf blessés, dont deux sérieux. La Minusma compte actuellement quelque 11 000 hommes sur le terrain, dont près de 10 000 militaires et policiers. 40 Casques bleus ont été tués depuis leur déploiement en juillet 2013. Les forces de l’Armée nationale populaire (ANP) ont mis en échec, vendredi, une tentative d’introduction d’une quantité d’armes et de munitions près de la frontière algéro-malienne, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). Dans le cadre de la lutte antiterroriste et la sécurisation des frontières, un détachement de l’ANP, relevant du secteur opérationnel d’Adrar (3e Région militaire), a mis en échec, le 17 avril 2015, une tentative d’introduction d’une quantité d’armes et munitions.
L’opération qui a eu lieu suite à une patrouille de reconnaissance menée par les éléments de l’ANP près de la frontière algéro-malienne s’est soldée par la découverte d’une cache contenant un (1) pistolet mitrailleur de type Kalachnikov, trois (3) fusils à répétition, deux (2) roquettes et une quantité de munitions, selon un communiqué du MDN. Par conséquent, au niveau de la 4e Région militaire, un détachement, relevant du secteur opérationnel de Ghardaïa, a arrêté 73 immigrants clandestins de différentes nationales africaines. Dans le même contexte, un détachement de l’ANP relevant du secteur opérationnel de Biskra (4e Région militaire) a saisi, un (1) véhicule et a récupéré 147 cartouches de différents calibres. Les représentants de mouvements politiques armés, participant au dialogue intermalien inclusif, ont exprimé leur attachement aux négociations parrainées par l’Algérie, comme moyen de parvenir à des solutions définitives à la crise qui frappe le nord de leur pays, soulignant que les événements que la région a connus récemment n’affecteront pas le processus de dialogue.
Lazreg Aounallah