Accueil ACTUALITÉ Crise diplomatique irano-saoudienne : Alger appelle Ryad et Téhéran à la...

Crise diplomatique irano-saoudienne : Alger appelle Ryad et Téhéran à la retenue

0

«L’exécution en Arabie saoudite du dignitaire saoudien chiite, cheikh Nimr Baqer al-Nimr continue de susciter des réactions à travers le monde, en premier lieu, l’Iran, qui tout en dénonçant l’exécution, le président iranien Hassan Rohani, a jugé «totalement injustifiables» les attaques contre l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran et le consulat saoudien à Machhad, au nord-est du pays. Après la réaction des États unis «exhortant» le gouvernement de Ryad «à permettre que s’exprime politiquement la contestation» en Arabie saoudite, la Haute représentante de l’Union européenne(UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a fait savoir dans un communiqué que «Le cas spécifique du cheikh Nimr Al-Nimr soulève de sérieuses inquiétudes quant à la liberté d’expression et au respect des droits civils et des politiques de base» a-t-elle souligné. L’Allemagne, par la voix de son porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a jugé que «l’exécution de Nimr Baqer al-Nimr renforce l’inquiétude actuelle quant à une tension croissante» dans la région, Paris de son côté a «déploré profondément l’exécution, samedi, (dernier : ndlr) par l’Arabie saoudite de 47 personnes, dont le chef religieux chiite et a appelé aussi les responsables du Moyen-Orient à «tout faire pour éviter l’exacerbation des tensions sectaires et religieuses» dans la région.

Quant au secrétaire général de l’organisation Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, celui-ci a appelé «au calme et à la modération dans les réactions à l’exécution» et demande «à tous les dirigeants de la région de chercher à éviter l’exacerbation des tensions». Hier, c’était à Alger de réagir, par un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Déclarant être «préoccupée par l’escalade entre Téhéran et Riyad», Alger précise dans le dit document, «suivre avec une vive préoccupation l’escalade de la tension entre le Royaume d’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran» et «regrette profondément la dégradation des relations difficiles entre les deux pays frères en une crise ouverte» précise-t-on. Appelant «instamment les directions politiques» des deux pays, Téhéran et Ryad, en l’occurrence, «à la retenue» afin, poursuit la même source «d’éviter une détérioration accrue de la situation qui aurait des conséquences dommageables graves au double plan bilatéral et régional dans un contexte géopolitique et sécuritaire particulièrement sensible» est-il précisé. Appelant les deux pays, «en leur qualité de membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à mettre leur engagement» en faveur, est-il souligné «des valeurs pérennes et des enseignements fédérateurs de notre Sainte religion musulmane» en particulier, indique la même source «la sacralité de la vie humaine et l’inadmissibilité de toute confrontation fratricide, au-dessus des dissensions et des contingences, quelle qu’en soit la nature» souligne-t-on.
Pour Alger, «le respect scrupuleux des principes devant régir les relations entre les Etats» notamment, précise-t-on «celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États», ainsi que, poursuit-on «la protection de l’inviolabilité des représentations diplomatiques et consulaires en tous lieux et en toutes circonstances» précise le ministère des Affaires étrangères. Exprimant son «vœu sincère» que la crise dans les relations entre Ryad et Téhéran, «soit rapidement contenue et que par le dialogue et la négociation, les deux pays frères puissent parvenir à l’élimination de tous les facteurs de tension dans leurs relations bilatérales» et ce, conclut le département des affaires étrangères «dans l’intérêt de leurs peuples, ainsi que de la paix et de la sécurité internationales».
La crise entre l’Arabie saoudite et la République Islamique d’Iran continue de connaître de nouveaux développements compliquant d’avantage les relations bilatérales entre les deux pays, engendrant par la même occasion des conséquences non moindre. Après l’annonce par Ryad, dimanche soir, de rompre ses relations avec Téhéran, après 24h, c’est au tour du royaume du Bahrei, d’annoncer, hier, une position similaire du royaume de l’Arabie saoudite, à l’égard de l’Iran, et idem, pour le Soudan, qui à son tour, a annoncé hier sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran. Après Ryad, Manama et Khartoum, les Emirats arabes unis rejoignent ces pays, sur cette même voie, mais avec une voix différente, annonçant de «réduire» les relations diplomatiques avec l’Iran, qui seront désormais représentés, au niveau «des chargés d’affaires » expliquant que «la mesure» selon le ministère émirati des affaires étrangères «est dictée par la poursuite des ingérences iraniennes dans les affaires intérieures des pays arabes du Golfe» est-t-il précisé qui, a atteint, estime la même source «un niveau sans précédent».
Karima Bennour

Article précédentIls menacent de durcir leur action si la tutelle ne réagit pas : les distributeurs de lait en grève
Article suivantImportation des véhicules légers, du rond à béton et du ciment : la licence à partir de demain