Le recours au blocage d’accès au réseau internet pendant les épreuves du baccalauréat divise les syndicats du secteur de l’Éducation nationale en deux parties. Alors que certains y sont quasiment contre, d’autre y voient, par contre, la solution ultime pour limiter la fraude et préserver la crédibilité de cet examen. Pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, la question ne mérite même d’être posée. Selon lui, il n’y a que chez nous que cela arrive et au lieu d’aller vers des solutions à long terme et efficaces, on opte pour la coupure d’internet et la pénalisation des usagers. Le syndicaliste, que nous avons contacté, hier, au troisième jour du baccalauréat, a indiqué qu’il existe plusieurs méthodes qui permettent de lutter contre la fraude. Parmi elles, la création de centres d’internat dans chaque daïra du pays consacrés spécialement aux examens du baccalauréat. Les candidats y seront admis la veille, et seront isolés du monde extérieur durant toute la période des épreuves comme cela se faisait auparavant, a expliqué notre interlocuteur qui souligne avoir soumis cette proposition au ministère de l’Éducation nationale. Évoquant, dans ce cadre d’idées, la réforme de cet examen national, Amoura a rappelé que le dossier avait été soumis deux fois au gouvernement sans que ce dernier n’y donne de suite. Le SG du SATEF a souligné, dans ce sens, que la réduction de la durée des épreuves de 5 à 3 jours figure parmi les principales propositions de sa formation syndicale. Selon lui, le dossier en question sera mis, pour la troisième fois, sur la table du gouvernement vers la fin du mois en cours, en espérant que cette fois, il sera pris en compte. S’agissant par ailleurs, des conditions dans lesquelles se déroulent les épreuves du BAC, notre interlocuteur les a qualifiées de «bonnes». «Nous constatons que cette année, l’examen du Baccalauréat a été mieux géré. Nous commençons à entrer dans la normalité», a-t-il dit à ce propos. Soulignant l’existence de cas isolés de fraude à travers l’utilisation de moyens technologiques, Amoura a, toutefois, appelé à revoir les critères de sélection des chefs de centres. «On désigne des personnes qui n’ont pas de compétences et qui ne respectent pas les instructions de la tutelle», a-t-il relevé, citant à titre d’exemple le cas de la wilaya de Djelfa où le ministère de l’Éducation a été appelé à intervenir. Pour ce qui est, enfin, de la nature des sujets et des questions proposées aux candidats, le syndicaliste les a jugées d’abordables et à la portée de tous. Toutes les questions figuraient dans le programme, a-t-il souligné dans ce sens.
Les parents d’élèves convaincus de l’efficacité de la censure
Pour l’association nationale des parents d’élèves, les autorités n’auraient pu mieux faire pour limiter la fraude lors des examens du BAC. Selon son président, Khaled Ahmed, la coupure du réseau internet pendant une heure au début de chaque épreuve est une solution ultime pour empêcher les candidats à recourir à la diffusion des sujets sur les réseaux sociaux. Pour ce qui est des répercussions de cette mesure sur le plan économique, le représentant des parents d’élèves estime qu’elle n’aura pas de grands effets. «Il n’y a pas lieu d’exagérer, c’est une affaire de 2h par jour seulement, a-t il affirmé soulignant que le phénomène de fraude par internet ne toucherait pas seulement l’Algérie mais tous les pays à travers le monde. D’autre part il a estimé que jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, le BAC se déroule dans de bonnes conditions sans qu’il y ait de défaillance dans l’encadrement.
Ania Nait Chalal