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CONTRAINTS PAR LES PROPRIÈTAIRES DE PAYER LE SÉSAME À DES PRIX HORS NORME : Les taxieurs se plaignent du « business » des licences

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Impactés par une activité au ralenti (déplacements limités, gares routières, aéroports et hôtels fermés,…), des milliers de chauffeurs de taxi se plaignent des « licences de moudjahidine », reprochant aux détenteurs de ces documents d’exercer «des pressions» et «chantage», allant même à les menacer de retirer ces licences.

Ils réclament plus de licences et de contrôle sur ces licences, en fixant leur prix et l’intermédiation de l’administration (les services des APC et de wilayas), sollicitant l’intervention de président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour solutionner ce problème.
« Un taxieur m’a téléphoné hier dans la nuit se plaignant qu’il a proposé de payer une avance de 15 000 DA à un propriétaire d’une licence de moudjahidine en attendant de rassembler le restant de la somme due, mais le propriétaire a refusé et lui a dit de venir demain [aujourd’hui] matin à El-Biar pour résilier son contrat », se désole Sid Ali Aït Lhocine, membre du bureau de la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger. « 15 000 DA pour une année, c’est déjà une somme qui dépasse le montant légal de cette licence. Selon la loi, la licence de moudjahidine est louée à 1 000 DA/le mois, un montant fixé dans le formulaire de contrat. C’est-à-dire 12 000 DA l’année », a-t-il poursuivi, dénonçant « le chantage » de certains ayants droit de ces licences qui « obligent les locataires de payer des sommes illégales et plus grandes sous peine de se voir retirer ce document » indispensable pour exercer le métier de taxieur. La CCTWA indique que beaucoup de taxieurs ont dû, malgré eux, abandonner ce métier à cause de ces problèmes et contraintes, ajoutant qu’elle a reçu plusieurs réclamations appelant « à l’amélioration des conditions de location de ces licences ». Cette organisation syndicale, affiliée à l’UGTA, prévienne que face à la diminution de ces licences de moudjahidine – cette licence à une durée de validité conditionnée avec la durée de vie de l’ayant droit -, beaucoup de taxieurs se trouvent contraints d’exercer clandestinement pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. « Nous ne réclamons pas l’annulation de ces licences de moudjahidine. Mais nous demandons à ce qu’il y ait, au minimum, une certaine réglementation et que l’administration situe clairement les droits des locataires et des ayants droit et contrôler les prix de ces licences. Nous en avons assez de se déplacer à chaque fois et de rechercher les domiciles de ces ayants droit.
Il y a beaucoup de difficultés de trouver les détenteurs de ces licences, sans oublier qu’avec l’âge, les moudjahidine se font de plus en plus rares », a-t-il expliqué. La CCTWA propose, pour en finir avec cette opacité qui règne actuellement dans ce secteur, que les licences de moudjahidine soient contrôlées au niveau des services des APC et des wilayas. « Cela serait un gage d’assurance et une protection pour le chauffeur de taxi, lui épargnant toute pression et chantage malsain », a confié Sid Ali Aït Lhocine. Cette proposition a fait l’objet de plusieurs correspondances adressées au ministère des Transports et autres autorités, mais, regrette la CCTWA, rien n’a changé. « Nous sollicitons le président de la République pour intervenir. C’est le seul qui peut répondre et régler notre problème. Nous mettons une grande confiance en lui », indique Sid Ali Aït Lhocine.
« La loi oblige les chauffeurs de taxi à louer une licence de Moudjahid, à défaut de quoi la direction des transports ne te délivrera pas une carte violette pour exercer légalement », précise Sid-Ali Aït Lhocine. La carte violette, document indispensable pour l’exercice du métier de taxieur, est valable pour uniquement une année. « Pour renouveler ta carte violette, ils t’exigent de ramener le certificat de vie du Moudjahid ou des ayants droit. Chose faite par ces derniers en contrepartie d’une somme non-réglementée malheureusement. Fixée par la loi à 1 000 DA, le droit d’exploitation d’une licence de Moudjahid est cédé entre 3 et 6 000 DA dans la capitale. Dans certaines wilayas de l’Ouest, elle atteint même les 10 000 jusqu’à 15 000 DA », regrette-t-il.
Hamid Mecheri

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