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CONSTRUCTION : Un chantier national, de gros moyens

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L’Algérie est, depuis des décennies, un immense chantier de construction tous azimuts. Tout le monde construit, l’État et les particuliers. Construire pour les autres ou construire son propre toit. Tout ceci a un prix. Soutenu ou pas, il faut que quelqu’un paye pour. Lorsque les prix du pétrole se portent bien, tout va bien ! Aucune inquiétude, l’or noir est là pour permettre de faire face aux factures internes et externes de tout effort de construction. Mais quand le pétrole prend un coup, tout le monde en prend aussi ; tant l’État que les particuliers. L’effort consenti par l’État pour faire face à la demande, sans cesse croissante, en logement est indéniable. Depuis l’indépendance à ce jour, des centaines de milliers de logements sont réalisés chaque année et des perspectives de construction de centaines de milliers sont arrêtées chaque année pour l’année à venir. Un logement c’est du ciment et des briques, c’est du bois et du fer, du verre et agrégats de tous genres dont les proratas de production locale ou d’importation ont toujours fait l’objet d’un challenge en fluctuation au gré des situations économiques nationale et mondiale et à la bonne volonté (voire la fermeté) des décideurs. Les prix des matériaux de construction sont passés de l’indice 908,7 en 2001 à l’indice 1265,8 en 2011. Soit une hausse de plus de 17% avec un pic jamais égalé de 16,5% en 2010 et un ralentissement de l’ordre de 1,1% en 2011. De quoi châtier notablement les bourses des opérateurs BTPH et des producteurs de matériaux. En effet, la production de ces matériaux de construction a enregistré une légère hausse de +0,3% en 2013 et ce après des baisses consécutives allant de 2008 jusqu’au 1er trimestre de l’année 2013, hausse liée à la relance de fabrication des liants hydrauliques, du ciment et autres matériaux. Mais cette hausse reste insuffisante face à la taille du chantier de construction dont l’immense assiette s’étend sur tout le territoire national.Cette hausse des prix n’est autre que le reflet du malaise de la production locale de ces matériaux, d’où le recours coûteux à l’importation. Le lancement au cours des premières années de l’indépendance de grandes usines et de gros investissements pour la fabrication de matériaux de construction, s’inscrivait justement dans l’esprit de diminution des importations et dans le compter sur soi, sur nos propres moyens, limitant à son maximum la dépendance envers l’étranger. Mais, hélas ! L’état de ces usines n’a pas cessé de se dégrader, jusqu’à imposer pour les décideurs et aux pouvoirs publics des dispositions qualifiées d’urgentes : restructuration, par ci, morcellement par là, la privatisation, dissolution, etc. L’ouverture du marché mondial sur l’économie algérienne (pour ne pas dire le contraire) a tantôt été courageuse tantôt zélée, occasionnant parfois des solutions nécessaires, parfois des brèches dont les retombées sont largement désastreuses pour le développement de la production nationale. Le défi lancé dans le sens de l’éradication de la crise du logement en Algérie à l’horizon 2018 oblige tout le monde à mettre les bouchées doubles, tant les entrepreneurs du bâtiment que les producteurs de matériaux de construction. Il fallait donc des décisions fermes et courageuses, assorties de sanctions à l’égard des contrevenants. D’où l’instruction du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, à l’adresse des entreprises nationales de construction en décembre 2014, d’utiliser, obligatoirement et sous peine de sanctions, le produit national en matériaux de construction. Ce défi est appelé à faire face à une résistance farouche et acharnée de la part des importateurs de ces produits. Le défi est relevé, puisque les importations en matériaux de construction sont passées, selon les statistiques des douanes, de 2,38 milliards de dollars en 2014 à 1,7 milliard de dollars au cours des huit premiers mois de l’année 2015, soit une baisse de 28,66%. Le produit national en matériaux de construction est plus disponible, de meilleure qualité et à moindre prix. Pourquoi acheter ailleurs et plus cher ? Cette instruction vise la promotion de la production nationale, la protection des investisseurs nationaux, producteurs de matériaux de construction et assurer leur pérennité ainsi que l’accélération de la réalisation de projets de construction souffrant souvent de pénuries, de délais et parfois même de qualité de produits importés. Les chantiers de construction de logements et d’équipements publics reposent désormais à 90% sur les produits fabriqués localement. Le produit local est disponible, à des prix abordables et répondant aux normes de qualité requises par les impératifs de construction modernes et spécifiques à la région où se situe notre pays (zone d’activité sismique et à fort degré d’humidité ou de grandes chaleurs).La production locale de matériaux de construction permettra aux promoteurs de projets privés et maîtres d’œuvre de renoncer progressivement aux matériaux d’importation. L’usine Lafarge Algérie produit 8.5 millions de tonnes de ciment par an. Avec la réception de nouvelles unités en 2016, sa production avoisinera les 12 millions de tonnes/an de ciment (tout type). L’entreprise nationale BCR met à la disposition des opérateurs en bâtiment des produits de qualité supérieure aux standards internationaux. La facture des importations algériennes en matériaux de construction a, durant les deux premiers mois de l’année 2015, connu une baisse de 42%, allant de 542,6 milliards de dollars en 2014, à 316,5 milliards de dollars en 2015, avec une quantité de matériaux de construction (ciment, bois, acier) chutant de 1,381 million de tonnes en début 2014 à 1,254 million de tonnes en début 2015.
M. Malek

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