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CONSIDÉRÉS COMME LES PIONNIERS DANS L’UNIFICATION DES RANGS : Les médias, le soft power du Sommet arabe

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Le paysage médiatique a de tout temps accompagné les transitions géopolitiques du monde arabe, par son potentiel à soutenir l’engagement civique et le respect de la souveraineté des Etats membres de la Ligue arabe, et dans la diffusion des valeurs culturelles, politiques et idéologiques qui entourent les différentes causes d’unification du monde arabe. L’objectivité avec laquelle les médias arabes abordent les sujets touchant la région, joue ainsi un rôle essentiel dans la préservation de la paix sociale, de  l’unité nationale, et du respect de la souveraineté de chaque pays arabe. Dans le cas du prochain Sommet arabe d’Alger, le rôle de l’ensemble du système médiatique aura un impact direct dans la préservation des valeurs morales de la société arabe, dans la protection de l’identité arabe des influences négatives de la mondialisation. S’abstenir de toute action de communication compromettant la solidarité interarabe ou la coopération et l’intégration entre les pays arabes, sera en effet l’une des missions essentielles des organes de presse, sous toutes leurs formes. Ainsi, en prévision du prochain Sommet arabe, le rôle des médias ne sera pas seulement d’informer les sociétés arabes et l’opinion internationale sur cet événement, mais aussi de le protéger des influences étrangères qui pourraient lui nuire. D’où l’importance d’innover, de développer et d’améliorer le contenu des médias, dans leur lutte contre le rejet des valeurs et des traditions arabes communes, et contre l’affaiblissement de la volonté des peuples et des gouvernements arabes. C’est ce à quoi a appelé le 13 octobre dernier le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani. Abordant le rôle des médias arabes dans la promotion de la démarche d’unification des rangs arabes, il souligne « l’impératif de développer les capacités du système médiatique arabe afin qu’il transmette son message au niveau régional et international, soulignant l’importance des médias dans la défense des causes arabes ». Un avis partagé par le directeur de l’École nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information (ENSJSI), Abdesselam Benzaoui, lequel a mis en avant « l’importance géopolitique des médias ».
Ce jeudi, ce fût au tour de l’Autorité de régulation de l’audiovisuelle (ARAV), d’appeler les médias à « se mettre au diapason du Sommet arabe qu’abritera Alger début novembre prochain, tout en veillant au respect des règles, des critères et de l’éthique de la profession de journaliste, en vue d’assurer une transmission continue et une couverture professionnelle ». Dans ce même ordre d’idées, l’ARAV estime que les États arabes, dans une conjoncture régionale et internationale exceptionnelle, « fondent de grands espoirs sur la réussite de cette rencontre et sur le rôle de l’Algérie en tant qu’acteur pivot dans la réunification de la maison arabe ».

Le porte-drapeau des causes révolutionnaires
Les médias ont toujours été les pionniers dans l’établissement de réconciliation entre les pays arabes.  A cet égard, l’adage qui dit que « qui détient l’information détient le pouvoir », ne semble pas s’appliquer à la notion du Sommet de la Ligue arabe, étant donné que le sens du pouvoir, ici, tend plus vers le sens de l’unification, de  solidarité et de lutte pour les droits fondamentaux des peuples arabes. Valoriser l’image de ce prochain  rendez-vous arabe à travers le monde, par une stratégie d’influence basée sur une communication qui mettrait en avant, en premier lieu, le concept du droit de faire face à toute sorte d’ingérence ou d’occupation étrangère, est le noyau même de cette analyse. Le prochain rendez-vous arabe, qui coïncidera avec l’anniversaire de l’indépendance algérienne, sera l’occasion idéale de rappeler aux États membres de l’importance de favoriser cet esprit d’indépendance à l’égard de l’impérialisme occidentale. Ainsi, le choix par l’Algérie d’abriter le Sommet arabe le 1er novembre, est hautement symbolique, car s’inscrivant dans le prolongement de ses principes en faveur de l’unité arabe et du droit des peuples opprimés à l’autodétermination.

La cause palestinienne, un « deal » entre les pays arabes
Dans ce sillage, l’influence continue de la cause palestinienne sur le monde arabe ne doit pas être sous-estimée, et le paysage médiatique actuel permettra de mettre en évidence les nouvelles priorités géopolitiques des pays arabes. Alors que le soutien des pays arabes à cette cause s’est quelque peu fragmenté en raison d’une certaine complicité arabo-israélienne croissante, d’où la nécessité de remettre cette cause à la première place des priorités de politique étrangère de ces États. Encourager les initiatives de soutien, criminaliser t’Etat sioniste et contrecarrer l’idée que la question palestinienne ne préoccupe plus le reste du monde arabe, sera ainsi la première mission des médias, à l’heure où l’entente arabe dictera plus que jamais le cours futur des événements dans les territoires palestiniens.
Dans un monde où les idéologies sont souvent négligées en réponse aux réalités géopolitiques, la Ligue arabe continuera-t-elle de promouvoir et de protéger les droits de ses peuples ? Agir en tant que médiateur et représentant de ces droits ultimes, l’information et la communication de ces médias, reflétera ainsi cette voix collective que le prochain sommet arabe tentera de mettre au cœur même de ses revendications pour un monde arabe uni et indivisible.
Hamid Si Ahmed

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