Accueil ACTUALITÉ CONSIDÉRÉ COMME NOUVEL ÉPICENTRE DU CORONAVIRUS : Probable confinement « total » pour Sétif

CONSIDÉRÉ COMME NOUVEL ÉPICENTRE DU CORONAVIRUS : Probable confinement « total » pour Sétif

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Une hausse rapide des cas de contamination par le virus du Covid-19 a été enregistrée en l’Algérie. Le bilan a dépassé le seuil des 330 cas infectés par cette pandémie seulement en une journée (mardi) selon les chiffres du ministère de la Santé. Un record jugé par le Professeur Riad Mahyaoui, chef de service réanimation au CNMS et membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la situation pandémique d’ « assez important », appelant dans ce cadre la population, notamment celle des Hauts-Plateaux à « rester vigilante », et les autorités à l’application ferme de la loi.

Intervenant, hier,sur les ondes de la Radio algérienne chaîne 3, Pr Mahyaoui a précisé que « les chiffres ont pratiquement doublé », notamment dans la wilaya de Sétif qui compte jusqu’à l’heure actuelle (hier matin) 54 cas, et qui est devenue un nouvel épicentre de la pandémie. De ce fait, le Professeur en réanimation a appelé au durcissement des mesures barrières et à l’application ferme de la loi afin d’endiguer ce virus, saluant au passage la décision prise par le wali de Sétif concernant la fermeture des marchés et centres commerciaux lesquels favorisent la propagation du coronavirus. «Dans le cas où la situation devient dangereuse, les autorités locales ont été instruites pour prendre toutes les mesures nécessaires, en fermant des quartiers et même des régions ».
Également, l’invité de la rédaction n’a pas écarté la possibilité d’appliquer un confinement total pour Sétif, comme c’était le cas auparavant pour la wilaya de Blida. Selon lui, « les deux prochaines semaines seront cruciales, soit jusqu’au 13 juillet. Si durant cette phase de contamination on arrive à endiguer le virus et le nombre de cas, on est tiré d’affaire », sinon, estime-t-il, « Sétif peut aller vers un confinement total », annonce le membre du Comité scientifique de lutte contre le Covid-19.
Concernant la situation sanitaire dans cette wilaya qui enregistre plus de cas, Mahyaoui a parlé de la cellule opérationnelle qui s’est déplacée sur place, indiquant qu’elle a mis en place des mesures très strictes pour les enquêtes épidémiologiques avec traçage des cas et réalisation de tests. Révélant que selon le bilan avancé par le Comité scientifique de lutte contre le Covid-19, l’hôpital de Sétif affiche un taux record d’affluence et pratiquement un taux d’occupation à 100 %. « On a donc pris des mesures pour pouvoir dégager des malades qui n’ont pas besoin d’être hospitalisés, sur des lieux dédiés, notamment des centres de formation, des cités universitaires et pourquoi pas des hôtels pour essayer de désengorger les hôpitaux » a-t-il ajouté.
Enfin, le Pr Mahyaoui a réitéré son appel à la vigilance et a expliqué que « maintenant, il faudra que les gens prennent conscience et soient solidaires pour combattre ce virus » tout en insistant sur le respect des gestes barrières.
D’après lui, « c’est la seule parade contre cette pandémie ». « Le déconfinement partiel et l’ouverture des commerces ne signifient pas la fin de la crise » affirme-t-il. « Il faut le dire : le virus a trouvé le milieu idéal pour se propager ».

Les médecins envisagent les pires scénarios
Les CHUs de Blida, de Béni-Messous, Mustapha-Pacha, et l’hôpital Parnet, pour ne citer que ceux-là, évoluent dans une situation de saturation depuis près de trois semaines maintenant. Le Dr Mohamed Yousfi, chef de service d’infectiologie à l’EPH de Boufarik déclare : « nous sommes actuellement dans une logique de préparation à tous les scénarios possibles, puisque ce virus peut frapper à tout moment avec de nouvelles vagues de recrudescence». « Nous avons une moyenne de trente à quarante personnes qui arrivent chez nous tous les jours. Dès que les résultats sont transmis, ces lits sont rapidement occupés», signale-t-il. Interrogé à propos des retards dans la remise des résultats, le directeur de l’Institut Pasteur d’Algérie, Fawzi Derrar affirme que «les centres de diagnostic répartis sur le territoire national, dont les annexes de l’IPA, sont submergées ces dernières semaines avec la recrudescence de nouveaux cas de Covid-19, après l’Aïd El-Fitr, suite aux regroupements familiaux lors des mariages et des fêtes… » « Nos équipes sont aujourd’hui au bout de l’épuisement. Elles travaillent 24H/24 et les week-ends. Actuellement, l’IPA réalise 2000 tests par jour. Il est normal d’avoir ce type de retard dans la remise des résultats » dit-il.
Sarah Oubraham

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