Le Maroc risque de perdre gros sur le marché de l’armement. Il a beau compté sur l’illusoire soutien de l’ancien président américain, à travers les accords d’Abraham, l’héritage empoisonné laissé à l’administration Biden bute sur l’opposition du Congrès américain et il le demeure. Donald Trump, qui avait autorisé un programme d’un milliard de dollars d’armes – à vendre au Maroc entre autres pays- a fait rebondir à nouveau le camp même de l’actuel président des États-Unis. Les démocrates refusent tout simplement de conclure ce marché en raison des prétentions marocaines sur le Sahara occidental. En effet, et aux dernières nouvelles, Joe Biden est interpellé par les démocrates aux Congrès sur le dossier de ventes d’armes au royaume marocain. Ainsi, titre en gros caractères, « Politico », journal basé à Washington, dans son édition de jeudi. « Les Dems (démocrates aux congrès, ndlr) ne veulent pas de ventes d’armes offensives au Maroc ». Pour le média américain, onze démocrates du congrès ont adressé, mercredi dernier, une lettre à Biden lui demandant de ne pas destiner le Maroc « d’armes importantes ou offensives » en raison de ses revendications sur le Sahara occidental.
Politico rappelle ainsi que l’administration Trump avait autorisé un milliard de dollars d’armes à vendre à l’étranger, dont quatre drones MQ-9B SeaGuardian et des munitions à guidage de précision Hellfire, Paveway et JDAM. La même source précise que bien que ce marché « est toujours sur le point d’être conclu » avec l’administration Biden, qui est aux commandes, les démocrates au congrès (dirigés par Sara Jacobs) et Colin Allred « veulent qu’il (Biden) l’arrête ».
Les congresmen motivent leur opposition en mettant en avant le risque de voir ces armes employées contre le peuple sahraoui qui fait face, au demeurant, à l’armée d’occupation marocaine. « Sans assurances du Maroc, nous craignons que ces armes ne soient utilisées de manière offensive contre le peuple sahraoui ou ne facilitent autrement l’occupation illégale du territoire par le Maroc », ont-ils écrit. « Nous demandons fermement à l’administration (Biden, ndlr) de ne procéder à aucune vente d’armes sophistiquées ou offensives au le Maroc », interpellèrent les congressistes, précisant que de telles ventes « seraient tout à fait inappropriées à la lumière de la récente escalade de la violence entre les forces marocaines et le Polisario ».
Il y a lieu de rappeler que cet accord, conclu entre Trump et le Maroc, faisait partie des accords d’Abraham, notamment lorsque l’ancien président américain a déclaré reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv. Un accord auquel l’actuelle administration américaine a plusieurs fois tourné le dos.
Farid Guellil