Le Rassemblement national démocratique (RND) maintient le suspense autour de sa position vis-à-vis de la Conférence nationale du consensus (CNC), initiée par le Front des forces socialistes (FFS). Ainsi, lors d’une rencontre s’inscrivant dans le cadre du deuxième round de consultations menées par le parti de Mohamed Nebbou avec les formations politiques, tenue hier, au siège du RND, la porte-parole de ce parti, Nouara Djaâfar, a déclaré que la décision de participation ou non à la CNC revient au conseil national, seule instance habilitée à répondre à la proposition du FFS, a-t-elle affirmé. C’est ce qu’elle a déclaré, lors d’un point de presse à l’issue de cette rencontre, au moment où l’opinion publique s’attend à une position tranchée sur la question. Après avoir déclaré que son parti privilégie la voie du dialogue, qui est le seul moyen à l’aboutissement des objectifs tracés dans le sens de consolider la démocratie, la porte-parole du RND a estimé que les pourparlers avec le FFS étaient sincères et fructueux, mais sans pour autant lever le voile sur les points qui ont fait l’objet des échanges entre les deux parties. « Nous avons écouté les responsables de la direction du FFS que nous respectons. Nous les saluons pour leur culture politique élevée, qui vise à consolider la démocratie dans notre pays», a-t-elle dit dans un discours plus générique pour qu’il informe sur la position du RND sur la question de participation ou non au rendez vous. Nouria Djaâfar a fait savoir que les six membres du conseil national qui ont pris part à cette rencontre ne peuvent se prononcer, à la place de 20 autres cadres de l’instance suprême du RND, seule à pouvoir se prononcer sur cette question. Ainsi, le RND qui a été réticent à l’idée de participer à cette Conférence, maintient-il sa vision, bien qu’elle ne soit pas encore annoncée publiquement ? Il faudra attendre la prochaine réunion du conseil national de ce parti, semble dire sa porte parole, en entretenant le suspense tout en réitérant les préalables posés par son parti. « Le conseil national va se réunir incessamment pour étudier et discuter du contenu du document que le FFS nous a remis aujourd’hui (hier, NDLR), pour tirer au clair la question», a argué l’oratrice. À la question de connaître le contenu du document, la porte-parole du RND a indiqué qu’il compte un certain nombre de points d’ordre politiques et organisationnels, sans plus. Le FFS réussira-t-il à convaincre de son document le RND ? Une question qui s’impose dès lors que le document présente le bilan initial des concertations menées jusque-là, lequel est le même que le FFS avait remis à tous les autres partis, comme le fait savoir Mohamed Nebbou, premier secrétaire du FFS, dans son intervention. Il a estimé tout comme son vis-à-vis au RND que la rencontre a été positive et les pourparlers vont se poursuivre. Cela renseigne que le RND n’est pas prêt à même de se prononcer sur sa position, d’autant que Nouara Djaâfar, estime encore que son parti exige de connaître le contenu de l’initiative. Après le revirement de position de Amar Saâdani, patron du FLN, du moins un constat établi sur la base de ses déclarations de ne pas accepter que son parti soit présidé dans le cadre de l’initiative de la Conférence du consensus, voila que le RND lui emboite le pas, en soumettant la question à son conseil national, qui devra décortiquer la teneur de l’initiative du FFS.
La date de la Conférence reportée
Acculé par les questions des journalistes présents au point de presse, organisé à l’issue de la rencontre entre les deux partis, l’intervention de Mohamed Nebbou a apporté de l’eau au moulin, pour alimenter d’avantage la polémique au sujet des déclarations du patron du FLN. À la question de savoir la réaction du FFS, suite au revirement de Amar Saâdani, qui semble prendre ses distances vis-à-vis de la CNC, Mohamed Nebbou a évité tout commentaire, en assurant qu’il n’y a rien de nouveau qui puisse obliger son parti à s’exprimer, et que le FFS tient compte de la position initiale de ce parti, celle exprimée lors de leur dernière rencontre. Pour appuyer ses dires, il a ajouté que son parti n’a reçu aucune correspondance officielle de la part du FLN, pour réagir aux déclarations de Sâadani. Bien que Sâadani s’est exprimé publiquement devant la présence des médias, ce responsable a tenu à minimiser l’impact des déclaration du patron du FLN. En effet, il a indiqué que son parti n’a été destinataire d’aucune correspondance venant du FLN qui puisse aviser de son changement de position, a-t-il souligné, par rapport notamment à la Conférence du consensus. Au lieu de faire connaître la réaction de son parti après les déclarations de Sâadani, Hallit a préféré tirer sur les parties ayant rejeté l’initiative du FFS, et au même temps tenir un discours élogieux de son projet. En effet, il a assuré se réjouir de l’intérêt suscité par la CNC auprès de la presse, après que l’on a qualifié l’initiative de syndrome de feuille blanche», a-t-il soutenu, avant d’estimer encore qu’il y a des forces politiques qui s’ingénient à combattre son projet. Il s’est limité à qualifier la rencontre avec le RND de positive et d’enrichissante, sans citer les points sur lesquels se sont entretenus les deux partis. «Nous avons parlé de questions d’intérêt national et stratégique», a-t-il fait savoir, avant d’admettre que la situation et les enjeux sont suffisamment complexes pour mériter de discuter profondément de ce projet. C’est la raison pour laquelle, ce responsable a annoncé un probable report de la date de la tenue de la Conférence, qui a été annoncée, pour rappel, les 23 et 24 février prochain.
Farid Guellil