Il y a environ trois années de cela, une campagne médiatique et sur le terrain a été menée par le gouvernement contre le phénomène des marchés informels qui occupaient (et occupent toujours) d’importants espaces dans les villes et les campagnes, près des écoles et autres édifices publics. Le ministre du commerce de l’époque, avait pris d’importantes décisions, dont la réalisation de marchés couverts, dans plusieurs quartiers des villes, l’installation de marchés parisiens dans certaines cités et la création d’espaces marchands, là où il était possible de le faire. Des sommes très importantes ont été débloquées, des terrains dégagés, des recensements de vendeurs informels entrepris et des recommandations strictes ont été données aux responsables locaux.
Le temps passa, certains sites qui abritaient des marchés informels ont été dégagés par la force, des commerçants ne possédant aucun document ont été régularisés et d’importantes facilités leur ont été accordées. Tout le monde a cru un moment que nos rues allaient enfin connaitre la paix, et que ces innombrables marchands allaient se retrouver dans des cadres légaux et salubres pour tous.
Une année après, les marchés dits ‘Batimétal’ (13 pour la wilaya de Blida) ont été réceptionnés, avec toutes les commodités nécessaires, de nombreuses aires ont été aménagées et des décisions ont été remises aux bénéficiaires. Une autre année est passée et le constat est amer : non seulement les marchands informels se sont multipliés, mais les endroits qu’ils occupaient sur la chaussée ou ailleurs sont devenus plus nombreux, les aires de vente, occupés deux ou trois jours sont vides et pleins de détritus, utilisés comme parking ou dédiés à Bacchus dans d’autres. Les portes des marchés «Batimétal» sont restées closes et les dégradations commencent déjà à enlaidir le bleu et blanc qui les a revêtus. Les raisons de ce délaissement sont multiples et plutôt insensées : les APC n’ont pas encore attribué les titres aux bénéficiaires car ils font l’objet, selon certaines langues ‘fourchues’ d’intenses tractations sonnantes et trébuchantes, les commerçants refusent de s’y rendre car ils ont décidés que ce n’était pas des endroits ‘marchands’, l’entreprise réalisatrice n’a pas encore levé toutes les imperfections constatées et d’autres raisons encore plus invraisemblables.
Personne n’en parle ni se soucie des sommes immenses qui ont été englouties et nos enfants continuent de subir toutes sortes de tracas, devant les établissements scolaires avec le stationnement anarchique de véhicules pleins de fruits et légumes, les tas d’immondices qu’ils laissent le soir venu, et les cris et autres insultes entendues à longueur de journée.
Alors, quand donc, ceux qui sont censés appliquer la loi, le feront-ils de manière stricte ? Quand donc, ces marchés seront-ils ouverts aux vendeurs et au public ? Quand donc nos quartiers retrouveront-il le calme et la sérénité ? Nous attendons tous et nous espérons que quelque chose pourrait faire bouger les responsable et les faire sortir de leur apathie, comme un autre ministre du commerce qui les y obligerait !
Hadj Mansour
