Au moins 25 personnes sont mortes dans des attaques en Irak, vendredi, dont six près de la ville multi-communautaire de Kirkouk, dans un assaut du groupe État islamique (EI) repoussé par les forces kurdes. L’offensive lancée par l’EI contre Kirkouk, dans le nord de l’Irak, a «été déjouée» par les forces kurdes, appuyées par des frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par les États-Unis, a affirmé le gouverneur provincial, Najm Eldine Karim. L’assaut du groupe jihadiste, qui avait débuté avant l’aube avec des tirs à l’arme moyenne et lourde, «visait des infrastructures pétrolières et gazières (…) et a été mené depuis trois directions conduisant à la ville de Kirkouk (…)», poursuit le gouverneur. Ces infrastructures sont vitales pour l’Irak qui table dans son budget 2015 sur l’exportation de 300 000 barils de pétrole par jour depuis cette riche province pétrolifère. Le général de brigade Shirko Rauf et cinq autres peshmergas (combattants kurdes) ont été tués et 46 personnes blessées dans cette attaque d’envergure au sud et à l’ouest de Kirkouk, selon le responsable de police et un médecin. Le bilan définitif dans les rangs des forces kurdes pourrait cependant s’alourdir. Des responsables ont affirmé que les jihadistes avaient perdu des dizaines de combattants dans cet assaut, mais ces affirmations ne pouvaient être confirmées de manière indépendante. Le comité de sécurité de la province de Kirkouk avait annoncé un couvre-feu à partir de 10H00 (07H00 GMT) qui a été levé plus tard dans la journée, selon la police. Des dizaines d’habitants de Kirkouk tiraient des coups de feu en l’air pour célébrer la victoire face à l’EI, ont rapporté plusieurs témoins. Vendredi, les jihadistes avaient touché le cœur de la ville en faisant exploser une voiture piégée près du quartier général des forces de sécurité. Cinq personnes ont été blessées, selon un colonel de police et un médecin. À Jalawla, un secteur récemment repris aux jihadistes dans la province de Diyala, au sud de Kirkouk, un attentat suicide a visé des peshmergas. Sept ont été tués et sept autres blessés lorsque le kamikaze s’est fait exploser, selon le brigadier général Barzan Ali. D’autres violences ont touché la ville de Samarra (110 km au nord de Bagdad), où sept personnes ont été tuées et 31 blessées dans trois attentats à la voiture piégée et lors d’affrontements entre l’EI et les forces de sécurité à l’ouest de la ville, ont indiqué des responsables de la police. Dans la capitale Bagdad, cinq personnes sont mortes dans une explosion sur un marché aux puces, selon des responsables. L’Irak fait face depuis juin à une offensive de l’EI, qui s’est emparé en quelques dizaines de jours de vastes pans du territoire face à une armée incapable de stopper sa progression. Au milieu du chaos, les Kurdes irakiens ont dans un premier temps imposé leur présence sur des territoires disputés, profitant de la déroute de l’armée fédérale. Mais l’avancée de l’EI vers le nord et la province autonome du Kurdistan a mis un frein à l’expansion des Kurdes, qui se sont ralliés aux forces fédérales pour combattre les jihadistes. Une coalition internationale mise en place en septembre mène depuis des frappes aériennes contre les positions jihadistes en Irak.